Placer le hip-hop Rennais sur une carte, donner la parole, petit à petit, à tous ses acteurs, rookies, vétérans, old timer ou jeunes pousses, qu’ils officient en tant que Djs, beatmakers, Mc’s, en groupes, comme beatboxers, réalisateurs, photographes ou clippeurs, et on en passe, qu’ils soient actifs aujourd’hui ou qu’ils l’aient été par le passé, tous contribuent à faire de la scène hip-hop rennaise un vivier foisonnant et bien souvent passionnant. Ce dossier, évolutif, leur est consacré.
Rencontre avec Dj Marrrtin, véritable couteau suisse du milieu hip-hop Rennais ! Le monsieur, en plus d’être un activiste acharné de ce rap jeux est aussi Dj, Beatmaker, Graffeur et Dj pour le Red Bull BC One (un des plus gros contest de battle Hip-hop en danse) ! Fort de son expérience, cet Old-Timer vient nous parler de son engagement ainsi que de ses multiples facettes et de sa vision de Rennes !
Fiche de présentation
Origine : Gennevilliers
Lieux de résidence: Rennes
Blaze/pseudo/nom: Dj Marrrtin / Dezer
Année d’activité: 25 ans
Genre musical: Soul / Funk / Hip-Hop
Nombre d’album ou projets: 10
Projets majeurs de ta carrière: Moi-même, Funky Bijou, Battles internationales de Breakdance
Alter1fo : Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
Dj Marrrtin : je suis Marrrtin , graffeur depuis 1991, dj , producteur de sons, Boss du label Stereophonk avec lequel je sors des vinyles.
Comme on l’explique dans l’intro de cette interview, tu as plusieurs cordes à ton arc ! Par quel aspect as-tu commencé à t’intéresser à la culture hip-hop ?
Depuis tout petit… Je me rappelle de l’émission HIP-HOP avec Sidney et quand mes parents m’emmenaient au Trocadero, je voyais les bboys danser.
Nous allons commencer cet entretien par l’aspect Graffiti de ta carrière. Comment as-tu commencé le lettrage et comment as-tu évolué dans ce milieu pour arriver où tu en es aujourd’hui ?
Comme tous les mômes de banlieue, je voyais les autres le faire. Ça m’a donné envie. Puis quand j’ai commencé j’ai découvert ce sentiment de liberté.
Tu voyages énormément par le prisme du graffiti et du DJing. Nous savons ton attachement à l’engagement social. Quelle place tient cet aspect dans ton travail ?
Prendre aux riches pour donner aux pauvres (rires). Non plus sérieusement le socio-culturel et l’artistique sont liés. Transmettre sa passion aux plus jeunes, ça n’a pas de prix ! Ça peut permettre de donner des idées quant à son avenir. Et pour souhaiter un avenir, il faut du rêve et des envies. On est là pour leur donner envie aussi.
Peux-tu nous parler de Stéréophonk et de ta place au sein de ce collectif ?
J’ai monté ce collectif après avoir arrêté de co-organiser les soirées Aerosoul Party de l’Ubu à Rennes, en 2004. J’en avais marre de dépendre des autres : j’ai monté mon label associatif pour faire des soirées, sortir des disques (on en est à 15 vinyles vendus dans le monde entier avec des artistes qui viennent de partout) organiser des événements graff, créer du textile , bref s’éclater !
Tu es Dj pour le prestigieux contest du Red Bull BC One ? Nous supposons que c’est une grande reconnaissance pour toi d’être entré dans cette institution après avoir produit un paquet de tracks qui tournent dans les battle?
Oui, j’ai eu la chance de jouer pour la finale mondiale de cet event et pour plein d’autres qualifications à travers le monde. Et Red Bull achète aussi nos sons qui sont joués dans les battles du monde entier. Je dis « on » , car une partie des sons sont créés par moi et Deheb sous notre nom de groupe Funky Bijou.
Que te dis-tu quand tu entends un de tes morceaux passer lors d’un passage de breakeur sur une phase importante d’un battle? (quel sentiment as-tu concrètement ?)
Je suis fier ! Je pense au moment où j’ai composé le morceau dans ma chambre en caleçon ! C’est le kiff de voir les meilleurs bboys se défoncer sur ma musique.
Arrives-tu à vivre (financièrement) de toutes les formes d’art que tu pratiques ?
Oui ! Il faut dire que je travaille énormément
Tu es originaire de Paris et tu es venu dans nos contrées plus tard ! Que t’es-tu dis du milieu Hip-hop Rennais à l’époque de ton arrivée ! Sachant que c’est par le biais Paris que l’émancipation en France de cette culture s’est faite !
Quand je suis arrivé , je me suis dit : « qu’est-ce que c’est que ces bouseux ! » J’étais en plein monde caillera, banlieue, vol, tension … et je suis arrivé dans le monde de T’choupi (rires).
Ensuite j’ai rencontré des personnes intéressantes mais aussi des toys (rires)
Penses-tu que la Ville de Rennes supporte assez la culture hip-hop dans sa globalité ?
NON c’est une mascarade !
Pas de battle de break digne de ce nom. Je parle d’un événement qui n’est pas rempli par des enfants de 5 ans qui partent au bout d’une heure car c’est long !
Très peu de concerts de rap. Et à 42 ans les référents à notre art (graffiti et musique) sont des pions. As-tu déjà vu ça dans le théâtre ? Le cinéma ?
Non ! Ça n’existe que pour le hip-hop.
La question que tu aimerais que l’on te pose et y répondre ?
Suis-je heureux ? OUI ! Et amoureux
Le mot de la fin ?
Il n’y a qu’une solution pour s’en sortir : TRAVAILLER !
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Souncloud de Dj Marrrtin : Ici
Youtube de Dj Marrrtin : Ici
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Bandcamp de Stereophonk Music : Ici
Soundcloud de Funky Bijou : Ici
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De plus vous trouverez ci-dessous notre carte interactive regroupant tous les artistes par quartier, ainsi qu’une fiche présentation de chacun d’eux et les liens vers leur article respectif :