Rappel des événements. L’an dernier Apple Corp lançait une campagne sans précédent concernant la remasterisation de l’ensemble du catalogue des Beatles en Mono et en Stéréo. Cette annonce est un électrochoc pour les fans. Il faut dire que le petit peuple n’a pas l’habitude d’être dorloté surtout de la part des maisons de disques. Depuis le temps qu’on attendait des versions « écoutables » des chansons des Beatles, la possibilité d’avoir enfin les versions Monos, donc celles d’origine, était le rêve ultime de tout fan normalement constitué.
Une année se passe et Colombia annonce la sortie de son propre coffret contenant les 8 premiers albums du Zim (Bob Dylan) sorti initialement en Mono. Une enquête approfondie méritait donc d’être menée pour comparer le plus précisément possible (je n’ose dire scientifiquement) ces coffrets afin d’orienter les petits veinards qui auraient quelques euros à dépenser ….
– Coffret
Le Coffret Beatles est Blanc brillant mais un peu fade. Il vient avec un livret mignon et un peu léger à mon goût.
Le coffret Dylan est vraiment très beau et le livret est (très) légèrement plus fourni que le Beatles.
Bilan : Dylan Gagne d’un pouce.
–Packaging
Beatles : Packaging superbe. Les vinyles réplicas sont très réussi. Une double protection protège le CD et il y a une enveloppe supplémentaire pour la pochette.
Dylan : Les CD sont dans des pochettes en carton épais avec un dos en papier collé. Il n’y a pas de protection pour la pochette et une seule enveloppe en papier pour les CD.
Bilan : Malgré un travail tout à fait correct, le Dylan ne peut rivaliser avec le Beatles qui réalisent un presque sans faute (Hey ! il y a toujours matière à discuter … hein !). Beatles gagnant.
–Contenu
Beatles : 11 disques, dont 2 doubles.
Dylan : 8 disques dont 1 double.
Bilan : Beatles gagnent.
– Son
C’est au niveau du son que les remasters Beatles sont le plus impressionnants. Ici rien n’a été laissé au hasard et le résultat est bluffant. On redécouvre les disques. Les mauvaises langues diraient que l’on revenait de loin et c’est effectivement le cas. Mais inutile de se voiler la face, le résultat est bien là.
Les derniers remasters de Dylan étaient déjà très bon alors le résultat n’est pas ici aussi flagrant. On va retrouver principalement les qualités des enregistrements monos c’est à dire qu’on gagne en force et en dynamique. Sur les titres purement acoustiques on a vraiment l’impression d’avoir Bob Dylan en face de soi.
Bilan : Les Beatles écrasent tout ici. On peut mettre nos anciennes éditions à la poubelle ce qui n’est pas le cas du Zim’. Les Beatles gagnent la manche.
– Promo
Promo agressive pour les Beatles. On assiste éberlué à la plus grosse campagne jamais orchestrée pour vendre de la musique.
Promo discrète pour Dylan et en bonus une vidéo qui ne manque pas d’humour et de dérision pour vanter le Mono.
Bilan : Dans le rock, l’humour et le second degré ont toujours eu plus la cote que le grand capitalisme : Le Zim’ gagne.
– Prix
Beatles : 215 Euros
Dylan : 65 Euros
Bilan : Sans appel, les Beatles sont plus de 3 fois plus cher que le Zim. Il faudrait que Apple Corp. cesse de nous prendre pour des vaches à lait. Zim Gagnant.
Bilan final : 3 points partout. Les Beatles sont une machine de guerre qui lorsqu’elle prend les bonnes décisions peut tout laminer sur son passage. Néanmoins on a les défauts de ses qualités. Du coup, pour faire face aux gros investissements, on compense par une pub pas toujours très fine et surtout des prix démesurés.
De l’autre coté, Colombia soigne depuis plusieurs années les fans du Zim. Il suffit de voir ce qu’il font avec les « Bootleg Series », un vrai travail d’orfèvre. Le dernier opus, le Volume 9 donc, est sorti au même moment que le coffret Mono. Au programme les Sessions « Witmark » (et Leeds !) enregistrée entre 62 et 64 par Dylan s’accompagnant seul à la guitare ou au piano. A l’époque Dylan n’était pas encore LA grande star qu’il deviendra mais son manager a flairé le talent du môme. A l’instar de Jerry Leiber et Mike Stoller pour le Rock And Roll, il veut que le prolifique Dylan écrive pour la scène folk. Il pressent qu’il ne pourra percer que s’il obtient préalablement un hit chanté par quelqu’un de plus consensuel. Dylan sort alors « Blowin’ In The Wind » qu’on donne à ‘Peter Paul et Mary’. Rapidement leur version devient N°1 et la carrière de Dylan est lancée. Une grosse partie du travail de Dylan des premières années sera donc d’écrire à la chaine des chansons pour les autres. Ces ‘Witmarks Demos’ sont ces chansons, enregistrées de façon minimale et qui sortent aujourd’hui comme elles étaient proposées alors aux ‘Peter, Paul et Mary’, Turtles, Byrds etc. un document historique …
En ces périodes dures de crises avec en toile de fond des émeutes à tous les coins de rue, le volet financier est désormais le plus important. Désolé pour vous, les Beatles mais vous êtes décidément trop chers pour nous … Colombia mène une vraie politique pour nous caresser dans le sens du poil et pour un résultat tout à fait satisfaisant. Le Zim est donc le grand vainqueur de ce match !!
Pourquoi ne pas avoir tout simplement présenté les deux produits, sans rentrer dans cette comparaison digne de la « Star’Ac »?
Rhâââ sacré Tommy !
Tu as oublié un paramètre de taille : les Beatles étaient 4 fois plus nombreux que le Zim, qui est tout seul, et coûtent au final seulement 3 fois plus cher !!!
Une simple opération arithmétique nous fera constater qu’en définitive, ils coûtent donc moins cher !!!
Vrai, le coffret Beatles est cher mais, mais… bon sang le soin apporté au packaging est vraiment sans commune mesure.avec le coffret Dylan! Forcément, les coûts de production ne sont pas les mêmes.