L’Antipode MJC, la Bibliothèque de Cleunay et l’association Bug (pour faire simple, BUG est un collectif de passionnés du multimédia et de développement informatique qui officie depuis 1995 sur Rennes) vous proposent de nouveau quatre jours dédiés aux Avatars et Cie durant cette fin de semaine. Cette troisième édition se déroule du 20 au 23 novembre et s’articule autour d’expositions, de démonstration, d’ateliers participatifs, de la diffusion de documentaire, de conférences, de clubbing débridé (et déguisé !) ou de rencontres et d’installations participatives. Une bonne façon de s’interroger en s’amusant. Et vice-versa. Explications.
Pour les moins passionnés par le numérique d’entre nous, quelques explications. Les avatars, souvenez-vous, ce sont ces doubles que l’on se crée dans les jeux vidéos ou sur internet. Ces avatars peuvent prendre la simple forme d’un pseudo qu’on se choisit pour les jeux en réseau, en ligne ou qu’on utilise pour communiquer via les réseaux sociaux (twitter, facebook, etc…), les forums, mais aussi prendre la forme d’une nouvelle identité incarnée numériquement dans des plateformes du type Second Life. On se souvient par exemple d’un concert de French Cowboy aux Trans Musicales qui avait à la fois lieu « en chair et en os » dans l’un des hall du Parc Expo et en numérique sur ladite plateforme virtuelle.
Cette année, durant ce temps fort Avatars et Cie, l’équipe de l’Antipode MJC, la Bibliothèque de Cleunay et Bug vous proposent de nouveau « d’aborder les technologies, l’innovation et l’internet sous l’angle philosophique et utopique » mais cette fois en s’intéressant à l’intelligence artificielle. Figure essentielle depuis fort longtemps des romans ou films de science-fiction (ou d’anticipation) l’intelligence artificielle se présente finalement aujourd’hui sous différentes formes. Parfois incarnée dans la carcasse d’un robot, parfois immatérielle, l’intelligence artificielle (I.A. pour les intimes, à ne pas confondre avec Inspection Académique) est finalement aujourd’hui visible (la robotique) ou plus discrète (l’accès aux données, les algorithmes et les réseaux en sont notamment des facteurs de développement), mais désormais très présente. Ainsi « de nouveaux modèles surgissent, nourris par ces données, surprenants par leur efficacité et suscitant de nouvelles questions juridiques, sociales, éthiques et technologiques. «
Avatars et Cie nous proposera donc de nous pencher sur ces questions par le biais de rencontres, conférences et débats tout d’abord. Ainsi les professionnels pourront se pencher sur la question des droits de robots ce vendredi 22 novembre (temps animé par Elisabeth Lehagre). En effet, les techniques favorisant la prise de décision par des robots réagissant à leur environnement sont en constant développement. Il ne serait donc pas illégitime de se demander si ce sujet de science-fiction ne pourrait pas également devenir un sujet de droits, ou plus exactement, de se poser les questions juridiques et éthiques, corollaires à son utilisation. La veille, l’Antipode nous invitera à un débat animé par Laurent Mattlé : Prendre demain en main où l’on se demandera comment être acteurs des changements liés aux avancées technologiques et pas seulement consommateurs. Une conférence entière sera également consacrée à l‘Intelligence Artificielle et au Big Data ce samedi après-midi : animé par Remi Sussan et Hubert Guillaud, tout deux têtes chercheuses d’InternetActu, ce temps de conférence s’annonce plus qu’intéressant puisque mené par deux passionnés des enjeux du numérique.
En plus de ces rencontres, vous aurez également la possibilité d’assister à la diffusion du documentaire The Age of Big Data réalisé par la BBC, montrant comment le data mining est devenu un outil de la prise de décision. Prévention de crimes et délits, gestion des cours boursiers, santé et prédiction des maladies : le documentaire nous donnera quelques exemples de l’utilisation de ce data mining et des enjeux qui l’accompagnent.
Autre temps de rencontre, où vous serez davantage amené à participer, le café citoyen de ce mois-ci à l’Antipode sera consacré au livre numérique. Changements de supports, évolutions des modes de lecture, nécessaire mutation économique du monde du livre ? Où en est-on désormais avec le livre numérique ?
Vous pourrez également profiter des installations numériques en libre accès à l’Antipode. Vous pourrez par exemple naviguer sur le Musigraphe, sorte de jumeau numérique du premier livre de Christophe Brault consacré au rock rennais. Le Musigraphe donne une modélisation de la scène locale par un graphe réseau : musiciens, groupes, biographies, etc… s’y retrouvent collectés et visibles. Si vous ne vous souvenez plus qui était le clavier de Novela ou si Mathias Prime fait partie de We only said ou A Cake a room (les deux, Herr General), allez y faire un saut ! Réaction aux récentes révélations sur les systèmes de surveillance donnant accès à la vie privée des individus, l’installation Les Murs ont des yeux réalisée par La Sophiste ont transformé un mur de l’Antipode en paravent aux multiples regards scrutateurs. Flippant ou rassurant ? A vous de voir !
On a pour notre part très envie de nous faire tirer le portrait par le Photomonteur qui nous propose de nous prendre nous mêmes en photo avec les personnages peuplant les trois visuels des trois premières éditions d’Avatars et Cie. On est plus que ravi du dispositif, ayant toujours eu un faible (qui ne se dément toujours pas) pour la créature poilue et hautement sympathique créée par Geneviève Gauckler lors de la première édition. Vous pourrez également mont(r)er votre trombine avec le personnage mi-loup, mi-home augmenté(e) de Niark. Ou en découdre avec l’étrange étrangeté des personnages d’Amandine Uruty qui signe à la fois le visuel de l’édition 2013, mais également une exposition Certains l’aiment chiot ! dont le vernissage aura lieu ce mercredi 20 novembre. Entre Bosch (Jérôme) et le Muppet Show, les créatures de l’artiste couvriront non seulement les murs avec une (très chouette) fresque colorée mais également de cadres de dessins en noir et blanc. Pour vous donner une idée, la fresque présente par exemple trois créatures poilues sympathiques, dont l’une a un œuf au plat comme couvre-chef, l’autre une balançoire suspendue à un arbre hanté par un joli fantôme vert et dont la troisième se transforme en montgolfière pour saucisse. Tout un univers ! Sachez également que des coloriages des mascottes de l’édition ont également été disséminés à travers la ville : n’hésitez pas à les rapporter à l’Antipode une fois coloriés… A vos crayons de couleur !
Si vous avez encore envie de mettre la main à la pâte et de participer, vous serez également invités à danser pour créer des sons avec le Body Musique réalisé par Mille au Carré (même les plus réticents aux entrechats devraient s’y laisser prendre !), à construire des robots en papier (désolé, les grands, cet atelier est réservé aux minots), vous initier à la lecture numérique par le biais d’un atelier, voler avec un drone géant (par le biais de lunettes ou d’un grand écran), le fameux Arducoptère ou (re)découvrir le Labfab par le biais de démonstrations (imprimantes 3D,…).
Si vous avez toujours rêvé de vous déhancher sur des sonorités électro dans votre costume de Magic User ou de Thief d’OD&D, si votre double de Second Life a de longues dreads alors que vous ressemblez plutôt à Christophe Brault et que vous voulez vous montrer au monde entier (enfin au public de l’Antipode) avec votre chevelure dansante, n’hésitez pas : amenez votre avatar le 23 novembre. On gage que vous ne serez pas le seul à venir affoler la piste du dancefloor de l’Antipode déguisé pour une nuit de clubbing débridée à la programmation impeccable. Jugez plutôt : Âme, le co-fondateur d’Innervisions (avec Dixon) viendra distiller ses pépites dans les enceintes de l’Antipode (oui, oui, vous avez forcément dansé sur l’imparable Rej 2005, mélange de minimalisme vicié et d’euphorie retenue), tandis que le duo Discodeine devrait ravir les fans d’electro-house. Arandel qu’on apprécie par ici pour ses recherches musicales (on ne s’est toujours pas remis d’In D, sorti sur Infiné, qui glissait plusieurs clins d’œil à Terry Riley et à la scène expérimentale américaine. Sons électroniques et organiques s’y entremêlaient, naviguant entre electronica, musiques contemporaines ou deep house en 4/4. Pour nous résolument, l’une des meilleures découvertes de 2010) proposera cette nuit un dj set. Notez également que pendant cette Nuit de clôture Avatars et Cie, vous pourrez aussi réagir et participer par le biais d’un twitter wall en envoyant des sms ou des tweets sur le mur électronique installé dans l’Antipode.
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L’Antipode MJC et Bug présentent Avatars et Cie du 20 au 23 novembre.
Plus d’1fos : http://www.antipode-mjc.com/avatars-cie-2012/ (ne vous fiez pas à l’intitulé du lien, c’est bien l’édition 2013)