On a très envie de se laisser bercer ce jeudi soir à l’Antipode par les envoûtantes mélodies de My Sleeping Doll et du trio Daughter, leurs eps et albums respectifs nous ayant accompagnés tout au long de cette année.
Auteur du très bon If you Leave sorti au printemps dernier, le trio Daughter, on dira londonien pour plus de facilité, mais en réalité composé d’une anglaise (Elena Tonra), d’un Suisse (Igor Haefeli) et d’un Français (Rémi Aguilella) a commencé par essaimer sa folk sensible et épurée avec deux eps à la réussite ineffable, His young heart et The wild youth en 2011.
Puis enchaînant les concerts et les sessions dans de multiples studios pendant un an durant, le trio a réussi à assembler les pièces de son puzzle musical pour sortir ce premier album, au début de cette année donc, et ce chez 4 AD, s’il vous plaît.
D’abord il y a cette voix, celle d’Elena Tonra, aussi fragile qu’éthérée, qui se détache de l’instrumentation, légère pour chanter des textes à la noirceur désespérée. Et puis derrière, ces arrangements, épurés jusqu’à l’os, qui jouent davantage sur le fil de l’essentiel que sur la surenchère. Arpèges de guitare, frottements rythmiques, écho aux langueurs lointaines s’entremêlent par touches subtiles, en textures profondes. Sans s’interdire parfois, des emballements rythmiques ou des montées arrache-tripes qui vous filent des frissons dans les chairs. En live, la fragile subtilité du trio est encore plus palpable.
[Cher lecteur assidu, notre position sur la musique de My Sleepind Doll n’ayant pas diamétralement changé en une journée, vous voudrez bien nous excuser d’avoir repris les quelques lignes écrites hier.]
On vous a déjà dit tout le bien qu’on pensait de My Sleeping Doll et ce quasi depuis son premier concert -le deuxième pour être exact!- [voir les deux interviews que nous avions réalisées ici et là]. La jeune rennaise nous avait en effet scotché dès la première écoute par ses mélodies devenues très vite essentielles dans nos ipods et autres baladeurs. On ne peut pourtant pas vraiment expliquer pourquoi on est aussi touché par les chansons de My Sleeping Doll. On se doute pourtant bien que ce n’est pas juste une histoire de fille qui joue sans médiator.
Sa première démo a été suivie en avril d’un premier ep aussi prometteur qu’émouvant. Produit avec Loïg Nguyen, Exhale est une réussite de bout en bout. Que ce soit en terme d’arrangements, de mélodies qui tournent et qui attrapent l’estomac ou de cette capacité que la Miss a de sonner à la fois aussi proche et lointaine. On lui avait même dit, si on se souvient bien que son intro de Seeker nous rappelait In a Manner of Speaking de Tuxedomoon. Mais surtout que le ep nous semblait tout en même temps varié et cohérent, ce qui n’est pas si fréquent.
Depuis, les choses ont un peu évolué pour My Sleeping Doll. Jusqu’à présent seule sur scène, Sandrine est désormais rejointe par Ronan Bedo à la basse et Matthieu Noblet à la batterie (Korkoj, Mermonte) qui permettent au projet de gagner en énergie en live. Sachant qu’en plus, elle est complètement ravie de jouer en première partie de Daughter à l’Antipode, on gage que la prestation devrait être belle. On a en tout cas plus que hâte de la ré-entendre.
A noter, la Danoise Broken Twin (Majke Voss Romme) ouvrira la soirée en douceur avec ses mélodies tout aussi délicates et fragiles et sa voix profonde. Fort à parier qu’on devrait également se faire cueillir par la musique de la toute jeune femme, si l’on en croit les quelques extraits qu’on a pu entendre.
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L’Antipode MJC présente Daugther, My Sleeping Doll et Broken Twin en concert ce jeudi 21 novembre à partir de 20h30 à l’Antipode (2 rue André Trasbot – Rennes)
Tarifs Sortir ! : 4€ / Membres : 12€ / Location : 14€
Plus d’1fos : http://www.antipode-mjc.com/evenements-antipode-mjc/concerts/daughter/