Avant-concert avec Nneka aux 3 Eléphants 2008

Parmi les révélations en attente de confirmation programmées au festival des 3 éléphants figurait Nneka, dont les compos à base de hip-hop, reggae ou soul lui trottaient dans la tête quand un label allemand l’a dénichée en 2005. Sans préméditation, la native de Warri au Nigéria, s’est vue alors offrir un coin de scène qui s’est élargi jusqu’à Laval, où nous l’avons croisée quelques minutes avant son concert.

nneka

« Mon futur? Je sais pas, apprécier les quelques prochaines heures ici, après on verra…Carpe Diem!« . Nneka, la jeune nigériane expatriée à Hambourg, qui vient fêter en Mayenne son second Opus No Longer at Ease, affiche l’insouciance de sa vingtaine de printemps, mais aussi la conscience de sa chance. « Je suis une soi-disante professionnelle de la musique depuis deux ans et demi, depuis qu’on m’a proposé d’enregistrer un disque en Allemagne, en 2005. Avant, je chantais, entre autres activités, mais n’avais aucune ambition précise dans ce domaine« .

Nées de sa rencontre en Allemagne avec DJ Farhot, ses productions, inspirées de ses écoutes (« Je fais de la soul, du reggae, du ragga, du hip-hop, sans directions spécifiques, en fait je sais pas trop ce que c’est« ), l’ont propulsée sur le devant de la scène outre-Rhin, avant que sa dernière livraison, produite par le français Jean Lamoot, n’élargisse le buzz dans nos contrées. « DJ Farhot et moi avons enregistré tous les morceaux ensemble en une seule journée, puis les avons soumis à notre label. Ils ont refusé les chansons, pas assez commerciales à leur avis, et nous ont proposé la production de Jean Lamoot, qui avait auparavant travaillé avec Salif Keita, je crois. On a d’abord été déçus, puis la rencontre avec Jean s’est très bien passée, il a précisé qu’il n’y avait pas grand-chose à rajouter, juste quelques idées à nous proposer« .

Nneka

Le deuxième album, dans l’air du temps, sous le bras, Nneka part donc le défendre en Tournée, déterminée à plaire, sans doute, mais aussi à « profiter de l’opportunité qui m’est donnée d’évoquer les problèmes de l’Afrique, du Nigeria. En Europe, il y a énormément d’expatriés africains, et beaucoup ne connaissent rien de l’Afrique, en Allemagne notamment. Je veux centrer leur attention sur nos problèmes, multiplier les éventuels auditeurs, les gens qui me supportent, et supporter les gens que j’admire. Le Nigeria souffre de graves problèmes de corruption, de déséquilibre de ressources entre le nord et le sud, ajoutées à des différents ethniques et politiques. Si je n’étais pas partie du Nigeria, je pense que je n’aurais jamais eu de moyens, de scène pour en parler » .

Présentée parfois, comme aux 3 éléphants, comme une épigone de Lauryn Hill, de Jill Scott ou de Erikah Badu, la chanteuse s’en démarque « Je ne sonne pas comme Erikah Badu. C’est peu être juste mon look qui inspire ça, peut-être la coiffure afro, ma couleur de peau noire ou métisse, je sais pas…Elles sont différentes, nous sommes différentes, Lauryn Hill, Jill Scott ou Erikah Badu font autre chose, elles le font très bien, mais nous ne sommes pas comparables.« . Des modèles, alors, miss Egbuna? « Personne n’est mon vrai modèle, je crois. Ou alors ceux qui chantent avec leur âme, comme Bob Marley, ou Lauryn Hill, justement, Nina Simone, aussi. Ceux pour qui je sens une passion quand ils chantent« . Avec de telles références, il ne nous reste plus qu’à lui souhaiter la même audience mondiale et l’inspiration continue, à Nneka.

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