À Rennes, des professionnelles de la petite enfance sont en colère et veulent se faire entendre.
À écouter les jeunes parents que (parfois) nous côtoyons, il semble que cela soit la croix et la bannière pour faire garder son enfant, même si différents modes de garde existent : place en crèche, garde partagée… On ne le sait peut-être pas mais à Rennes une trentaine d’assistantes maternelles exercent leur métier à leur domicile tout en étant employées par la ville. Chacune d’entre elles peut accueillir 3 enfants au maximum de moins de 3 ans et est rattachée à une crèche municipale. Toutes reçoivent les mêmes formations que les autres professionnelles. Dans le cadre de leur activité professionnelle spécifique, ces dernières perçoivent des indemnités journalières d’entretien et de nourriture pour chaque enfant confié.
Cependant depuis bientôt une décennie, ces indemnités n’ont quasiment pas augmenté. Pire, elles n’ont ni suivi la hausse du coût de la vie, ni les exigences de plus en plus strictes et nombreuses. Le syndicat Sud précise dans un communiqué qu’en janvier 2013, le montant par jour et par enfant de l’indemnité d’entretien et de l’indemnité de nourriture étaient respectivement de 2,97€ et de 3,83€. Elles sont aujourd’hui respectivement de 3,10€ et 3,99€ (soit 29 centimes de plus en tout, NDLR). En comparaison, le total des indemnités journalières avoisine les dix euros dans d’autres villes (Lorient, Lannion…).
Le calcul est vite fait et reste en défaveur des agentes. « Nos supérieures viennent chez nous contrôler la nourriture, voir si c’est bien propre. Mais ce que ça coûte : les produits d’entretien, le poisson, la viande, les fruits et légumes frais ou bio que souhaitent les parents jamais elles n’en parlent », témoignent certaines dans le quotidien Ouest-France. « Ces augmentations sont largement insuffisantes tant au niveau de l’alimentation […] que des factures de gaz, d’électricité ou d’eau qui sont en constante augmentation », renchéri un délégué syndical.
Depuis des mois, les assistantes maternelles tentent donc de se faire entendre. Par le biais de Sud CT 35, un courrier aux élu·es et à l’administration a été envoyé en mars 2021, puis une relance a été faite en septembre. Sans réponse à ce jour. Comme un air de déjà vu… (cf. Bibliothécaires en grève à Rennes : « le mépris, ça suffit ! »)
Malgré une rencontre avec l’élu à la petite enfance de Rennes, la collectivité n’a absolument rien fait pour trouver des solutions ! Triste habitude, triste attitude. C’est pourquoi, jeudi dernier (13 janvier 2022, NDLR), les agentes ont décidé de se mettre en grève elles aussi (préavis de grève en illimité déposé par la Section Syndicale SUD CT 35 Solidaires Ville de Rennes Métropole et son CCAS, NDLR), et se sont rassemblées devant la Mairie.
Force à celles et ceux qui luttent.
[INTERVIEW] : À Rennes, on économisera bientôt sur le dos des morts…
Bibliothécaires en grève à Rennes : « le mépris, ça suffit ! »