Article et interview : Bomber
Apaiz est un jeune artiste rennais qui s’illustre dans la culture graffiti et graphique. Il est venu nous parler de ses œuvres et du milieu dans lequel il exerce. Focus sur cet artiste en devenir comme il en existe plein dans notre belle région.
Alter1fo : Peux-tu te présenter?
Apaiz : Artiste, peintre, graffeur, actuellement en 1ère année des beaux arts de Brest. J’ai grandi dans un milieu artistique, sans cesse entouré de peintres, plasticiens, sculpteurs, comédiens et musiciens. Ce cadre de vie m’a encouragé à évoluer dans une approche culturelle et artistique. L’Art de rue m’a particulièrement attiré par sa culture Hip hop (break, Dj, street Art). Un art qui me permet de m’exprimer toujours à travers une certaine ouverture d’esprit, un regard sur le monde extérieur. Une sensibilité que je tente de mettre en œuvre, à l’image d’un « journal intime à cœur ouvert ». Des réalisations à la fois « intimes », personnelles et « ouvertes », dans la mesure où ma vision peut être partagée par quiconque.
Tu es un jeune graffeur ! Depuis quand exerces-tu et d’où t’es venue cette passion?
Ma première peinture remonte à l’âge de 14 ans, dans une maison abandonnée en région Parisienne. Un délire de jeunes crétins ! Paradoxalement, cette aventure enfantine m’a ouvert les portes sur un monde spécifique dont j’ignorais l’existence. Un monde sans limite avec une totale liberté d’expression, aussi bien dans la gestuelle que dans l’idée. C’est en arrivant à Rennes, l’année d’après, que le bouton s’est mis en marche très rapidement. J’ai commencé à peindre dans les endroits légalisés que la ville de Rennes proposait. Progressivement, les traits se sont affinés, le style s’est développé, les rencontres se sont multipliées. C’est à partir du moment où le graffiti n’était plus une simple technique, mais aussi un moyen d’expression que j’ai compris que la machine ne pourrait plus s’arrêter.
Certaines de tes œuvres sont très graphiques et originales, comme la série des personnages qui sortent du cadre et celle avec le pot de peinture. Comment t’est venue l’idée de sortir du cadre ?
L’Art avec un grand A (aussi bien pour la musique, la danse, la peinture etc.) est à mon sens, une perpétuelle recherche du changement. L’artiste tente de briser les normes, les règles classiques. Je recherche à l’instar du personnage, à sortir de toutes normes, règles fixées. J’ai voulu briser la conception du cadre traditionnel. Il est finalement libre de faire son propre parcours, sans se soucier du reste. Bien que l’idée soit reprise par plusieurs artistes majeurs de l’histoire de l’art, j’ai trouvé la démarche intéressante.
Dans quel état d’esprit es-tu quand tu peins? Es-tu très prolifique ou aimes-tu prendre ton temps ?
J’ai une grosse tendance à prendre mon temps dans la vie de tous les jours… Je n’ai aucune notion du temps, il en va alors de même pour mes peintures. J’aime prendre mon temps, rentrer chez moi, satisfait de ma journée. J’aime la sensation d’avoir donné beaucoup dans mon travail. Je fais le plein d’énergie, et je repars à l’aventure !
Y a-t-il des artistes qui t’influencent sur le bassin Rennais ? Tu fais énormément de pochoir. Serait-ce l’influence POCH (graffeur rennais très reconnu dans le milieu – Ndlr) ?
Je ne saurais pas vraiment dire ! La plupart des artistes dont j’ai l’occasion de visualiser le travail m’inspire d’une manière ou d’une autre inconsciemment. POCH doit sûrement en faire partie, mais j’aurais plutôt fait référence à Banksy (artiste graffeur londonien) dont j’admire davantage le travail.
Si tu ne devais citer que 3 artistes majeurs ?
Difficile de sélectionner! Les 3 artistes qui me touchent le plus… Je pense :
Banksy
Nemo
Ernest Pignon Ernest
Penses-tu que Rennes est une ville avec une vraie culture graffiti ?
Je n’ai pas la prétention de connaître suffisamment la culture graffiti rennaise pour en juger. Je n’ai pas suffisamment vécu sur place. Je dois quand même dire que c’est une ville qui bouge plutôt bien… De nouveaux graffeurs émergent assez souvent, ce qui assure un certain dynamisme !
Tes projets pour la suite ?
Envahir la ville de Brest ! Et pourquoi pas la surface du globe si l’avenir me le permet.
Le mot de la fin?
Apaiz toi aussi !