Triomphe hier soir à l’Opéra pour Amparo Sanchez et son orchestre, qui offraient sur scène les chansons du récent « Tucson-Habana ». Florilège de chansons bien ficelées, où la voix d’Amparo, surnageant au-dessus d’une orchestration cubano-américaine, portait l’émotion et l’intimité.

D’aucuns se souviennent d’Amparanoïa et de leurs concerts un rien bordéliques, scandés par le ska et l’électricité. l’actuelle formation n’a plus grand chose en commun avec ça: entre-temps Amparo a expérimenté, « par accident », en 2006, une formule acoustique en concert, lorsque elle a dû jouer sans une partie de son groupe laissé sur le tarmac d’un aéroport. Elle a surtout, depuis, affiné son écriture, et su s’adjoindre les services de Joey Burns et John Convertino, musiciens de Calexico ou Giant Sand, de Tucson;

Et même si on jurerait entendre les deux américains sur certains accords de guitare, c’est avec un orchestre espagnol et cubain que la chanteuse égrène ses compositions. Tristes et sincères, ou bien enjouées et latines, les chansons d’Amparo convoquent la détresse de Chavela Vargas, la texture des grands enregistrements cubains ou bien l’imaginaire des accords de guitare americana.

Et puis elle communique, Amparo; avec un français bricolé, truffé d’hispanismes, mais qui vient du coeur: « j’ai écrites ces chansons avec mon coeur, j’espère qu’elles toucheront le votre ». Alors on prend. Une claque, surtout. Et une assistance debout après les rappels. Et dans l’opéra, ça en jette.