Une Nuit Américaine, proposée par le festival Maintenant et l’OSB, qui cherche à établir et mettre en lumière les ponts entre musique électronique et musique classique. Une soirée qui mélange les publics dans un Opéra archi-comble. Une cheffe d’orchestre, une violoniste soliste, deux artistes féminines et 4 compositrices : autrement dit une réelle place réservée à la moitié de l’humanité (c’est suffisamment rare pour qu’on le souligne -mais jamais avec l’équipe de Maintenant qui propose toujours une programmation réellement mixte). C’était déjà un condensé de belles promesses. C’était sans compter sur la qualité de la musique et les magistrales interprétations offertes ce 11 octobre dans un opéra plein comme un œuf. Compte-rendu.
La Nuit Américaine, le retour
Dire qu’on garde un souvenir ému des Nuits Américaines proposées par Maintenant /Cultures Electroni[k] il y a quelques années serait un euphémisme.
En partenariat avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne, le festival alliait dans une même soirée découverte des pionniers du minimalisme américain (Steve Reich, Terry Riley, Philip Glass, John Adams – les compositeurs du courant minimaliste et répétitif sont pour la plupart reconnus comme les plus importants précurseurs de la musique électronique) et des musiciens de la sphère électronique (Tim Hecker, Arandel, Murcof) puis lors d’un quatrième volet présentait une nouvelle génération de compositeurs américains, attachés à mélanger dans leurs œuvres musiques électroniques et orchestre (Jeff Mills, Nico Mulhy, Mason Bates). L’équipe de Maintenant/Electroni[k] cherchant une fois encore à éclairer et établir les ponts entre musiques savantes et électroniques.
Quatre ans après ce dernier épisode, l’association avec l’OSB est réitérée : une nouvelle Nuit Américaine est programmée dans un Opéra complet ce mercredi 11 octobre. On frémit d’impatience dans le grand escalier moquetté et vu le monde qui se presse dans les rangées de fauteuils, on n’est pas les seuls.
Superbe triptyque autour de la musique contemporaine par l’OSB
On salue le discours d’introduction par Cyril Guillory, co-coordinateur général et co-programmateur de Maintenant, qui présente le festival et la soirée (avec une mention à quelqu’un qui nous est cher) et celui du directeur de l’Orchestre Symphonique de Bretagne (OSB pour les intimes) Marc Feldman qui introduit notamment l’œuvre phare du triptyque jouée par l’OSB ce soir, The Four Seasons par Philip Glass et qui permettent à tous de contextualiser la soirée. On chipote juste un peu : on aurait souhaité un petit rappel (dans le discours ou écrit quelque part) sur l’ensemble des propositions jouées ce soir, certains autour de nous étant perdus, ne sachant quel morceau était joué ou de quel compositeur il s’agissait (aucune mention par exemple de la pièce de Missy Mazzoli en introduction, ce qui laisse croire à nos voisins qu’ils entendent déjà les Four Seasons de Philip Glass).
Missy Mazzoli, Sinfonia (for Orbiting Spheres)
L’Orchestre Symphonique de Bretagne, dirigé par Laura Jackson propose en effet un triptyque centré autour de la musique contemporaine (pas toujours américaine). On commence par découvrir l’une des œuvres de la compositrice et pianiste (au sein de son propre ensemble Victoire) de Brooklyn, Missy Mazzoli née en 1980, dont les œuvres sont jouées dans le monde entier, aussi bien par le Kronos Quartet que par le LA Opera ou le Sydney Symphony, mais qui a également collaboré avec nos chéris d’Efterklang (notamment sur plusieurs arrangements orchestraux de Piramida) ou écrit trois opéras (la première du troisième (!), Proving up aura lieu en janvier 2018).
Commissionnée par le Los Angeles Philharmonic, Sinfonia (for Orbiting Spheres), qui est jouée ce soir est une courte pièce (une grosse dizaine de minutes) pour orchestre de Chambre. Mais qui, on le découvre ce soir, aime introduire des sonorités inhabituelles à l’opéra (l’alternance entre piano et synthétiseur, le melodica ou surtout les passages à l’harmonica assurés par les cuivres). La pièce commence par un tapis de cordes, glissant, qui allie légère angoisse qui sourd et moments lumineux, rebondissant en cascades, à la fois douces et légèrement espiègles. La direction de Laura Jackson y est nette, précise, mais surtout pleine de finesse et d’élégance.
Inspirée à la fois par les symphonies baroques et par le système solaire, notamment par les différentes orbites des planètes (de longueurs, de formes et de durées variables), l’œuvre de Missy Mazzoli assemble des couches, des sortes de boucles sonores concomitantes qui parfois ne vont pas à la même vitesse, mais qui se mêlent sans dissonances ou chaos rythmique. On pourrait presque dire que la symphonie de l’Américaine joue d’abord sur les textures, tel ce tapis d’harmonica dont on a lu qu’il devait notamment simuler le son bourdonnant d’une vielle médiévale (autrefois appelée «sinfonia»). La richesse des timbres (ajoutez ici un roulement de caisse claire, des pizzicati de cordes, des glissements sur le manches des violons), des harmonies, mais également des événements musicaux qui se succèdent, s’entremêlent, s’enchaînent avec une réelle subtilité font de cette courte pièce un petit joyau, aussi fin que ciselé, qu’on aimerait prélude à quelque chose de plus massif à venir.
Philip Glass, The American Four Seasons
Ça tombe bien, c’est le concerto pour violon et orchestre n°2 The American Four Seasons, composé par Philip Glass qui suit. Sûrement l’un des compositeurs les plus connus du courant minimaliste et répétitif, du fait de ses nombreuses compositions pour des musiques de film (The Hours, Koyaanisqatsi, Chroniques d’un scandale, l’Illusioniste et on en passe), de son travail sur l’opéra avec Robert Wilson (Einstein on the Beach, notamment) et de ses accointances avec des musiciens tels Brian Eno, David Bowie, Patti Smith ou Aphex Twin (et là encore on en passe !), Philip Glass fait partie des pionniers du genre avec Reich, Riley ou La Monte Young. Il lui est donc réservé une place de choix dans le triptyque proposé par l’OSB.
Si les premières œuvres de Philip Glass (jusqu’en 1974) s’inscrivent pleinement dans ce courant répétitif et minimaliste, notamment 1+1 ou Music in Fifths, les compositions du musicien évoluent par la suite : la répétition n’est plus le principe essentiel de composition. A tel point que pour ces œuvres postérieures, Philip Glass préfèrera utiliser l’expression « musique avec structures répétitives ». Le Concerto pour violon et orchestre n°2 The American Four Seasons (joué pour la première fois à Toronto en 2009) qui est interprété ce soir par la violoniste Elissa Cassini et l’OSB appartient donc à cette veine plus tardive. Composé après des échanges avec le violoniste Robert Mc Duffire qui souhaitait jouer un contrepoint moderne aux Quatre saisons de Vivaldi, et qui voyait nombre similitudes entre le compositeur italien et l’Américain, ce concerto pour violon est divisé en quatre mouvements (dont aucun n’est nommé en fonction d’une saison, le violoniste et le compositeur ne s’accordant pas sur quelle pièce correspondait à quelle saison – mais dont Marc Feldman nous a soufflé tout à l’heure que la chef d’Orchestre Laura Jackson y entendait l’automne en premier), précédés de quatre songs chacun, pour violon seul, et d’un prologue général.
C’est donc la violoniste franco-américaine, Elissa Cassini qui commence seule, pour une entrée en matière immédiatement prenante et inspirée. Avant d’être rejointe par une marche répétitive des violoncelles, du synthétiseur, sur laquelle les notes de son violon tournent et s’enroulent, aussi pleines qu’aériennes pour une danse tournoyante et sensuelle. Les premiers emballements de l’orchestre précipitent nos souffles au balcon, tandis que les textures s’épaississent. Les motifs répétitifs s’entremêlent, par vagues successives, sur lesquelles surfe la soliste, glissant par là, virevoltant plus loin, épaississant le son de ses cordes ici. La richesse des rythmes, des timbres, des colorations harmoniques est saisissante. Le second solo au violon, toujours aussi expressif, ancre la pièce dans une nouvelle ambiance, plus lyrique encore, à laquelle les cordes graves du deuxième mouvement viennent donner encore plus d’ampleur. La mélodie au violon, dans un registre souvent plus aigu, se fait quasi Malherienne, d’un lyrisme encore plus marqué.
A la fois impeccable et généreuse, la violoniste issue de la Juilliard School marque la pièce de son interprétation aussi entière qu’expressive. Les longues phrases mélodiques de l’orchestre marquent l’oreille par leur délicatesse tandis que le tissu polyphonique s’y révèle d’une subtilité de plus en plus complexe. Précédé d’un solo qui joue davantage sur la tension, le troisième mouvement débute sur une sarabande échevelée, marqué par un synthétiseur obsessionnel dont les notes tournent en ostinato, tandis que les cordes s’emballent, totalement débridées, pour une course haletante avant un dernier solo. La danse reprend alors de plus belle pour un final à la virtuosité époustouflante. L’Orchestre y joue la haute voltige, sans faiblir. Elissa Cassini ne lâche rien et continue avec la même intègre générosité. On applaudit également la direction ciselée et d’une infinie subtilité de Laura Jackson dont l’intelligence et la finesse marquent particulièrement l’interprétation de ces deux premières pièces.
Kaija Saariaho, Pavage
Pour finir ce premier volet de la soirée, Elissa Cassini revient en solo, faisant encore davantage le lien avec la suite de la programmation, puisqu’elle se propose d’interpréter une pièce de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho pour violon et pédale électronique.
Ce Pavage -pour violon et électronique- (issu de sa série Frises), dans la lignée du travail de la compositrice mélangeant en même temps composition classique et informatique musicale à l’IRCAM, joue en effet sur les sonorités organiques de l’instrument et un traitement numérique. Son travail, inspiré par le courant spectral (Tristan Murail, Gérard Grisey, Michaël Levinas) s’intéresse en effet au timbre et aux transformations progressives du matériau sonore. Composé à partir de la Chaconne de Bach (Seconde Partita), la série Frise propose à l’interprète de travailler à la transformation des sons du violon en temps réel.
Engagée auprès de la création contemporaine, Elissa Cassini s’intéresse aux rencontres entre différents styles, différents univers : elle se saisit naturellement totalement de la pièce créée par la compositrice finlandaise. Entre écho, delay, boucles ou étirement des notes, déclenchés par l’utilisation de la pédale électronique, le violon de la musicienne semble paver l’espace sonore, le remplir de pièces toujours changeantes, le son subissant de continuelles métamorphoses. La transition parfaite avec la seconde partie de la programmation.
Chloé & Vassilena Serafimova : A Tribute To Steve Reich
On a parlé ici de l’importance de Steve Reich dans le courant minimaliste américain. Que Chloé Thévenin aka Chloé, dj et productrice qu’on suit depuis quasi ses débuts soit à l’initiative d’une exploration du travail d’un de nos compositeurs favoris ne nous surprend pas, tant avec les années, la musicienne a creusé les sillons apparemment éloignés de la recherche musicale et du dancefloor.
On l’a déjà dit de Chloé. Il est des artistes auxquels on est conscient de devoir beaucoup. Les premières sorties de Chloé (eps, compilations) nous ont fait basculer dans la musique électronique. On se souvient les avoir écoutées en boucle des heures durant. C’était l’époque du Pulp, avec Jennifer Cardini, Chloé donc, l’équipe des futurs Kill the Dj, et sans s’y attendre, on a commencé à prendre des trains les soirs de week end… Départ à 20h de Rennes, arrivée à Paris vers 22h30 et nuit clubbing derrière. Jusqu’au premier train du matin repartant sur Rennes… dans lequel le contrôleur devait parfois nous secouer un peu pour arriver à nous réveiller. On se souvient de mixes épiques, de nuits qui finissent toujours trop tôt et de sons qui nous vrillaient la tête. Alors forcément, on est un tantinet ému de retrouver la jeune femme avec laquelle on a grandi (et vieilli !) sur la scène de l’Opéra.
Chloé, on l’a donc beaucoup écoutée sur galettes, en dj set, voire en live, qu’elle soit seule ou qu’elle collabore avec d’autres, beaucoup suivie aussi, quels que soient ses projets (du label qu’elle vient de monter, Lumière Noire, et sur lequel sortira son troisième album à la fin du mois, Endless Revisions à son live en son spatial binaural avec Radio France et l’IRCAM, et on en passe). En parallèle de ses appétences pour la musique de club, Chloé s’est toujours ouverte aux recherches plus expérimentales, quitte à pousser les portes de l’IRCAM. De l’électro-acoustique à l’école spectrale, Chloé s’est intéressée à la fabrique des sons, à leur texture, aux principes de la composition. En 2016, la productrice a donc fort logiquement été invitée à participer au projet Variations initié par Sourdoreille et la Compagnie des Indes. Le principe : un producteur de musique électronique et un instrumentiste spécialiste de la musique savante ont pour défi de réinterpréter l’œuvre d’un compositeur emblématique. Associée à Vassilena Serafimova, percussionniste bulgare formée à Paris et New York (à la Juilliard School), spécialiste du marimba (une sorte de xylophone d’Amérique latine), Chloé s’est donc penchée sur l’œuvre de Steve Reich et sur ses procédés de composition (sampling, phasing, pulsations…). De là est née une première production (qui ne devait au départ être qu’un one shot). Depuis, les deux artistes ont continué à travailler ensemble autour d’un nouveau live, étendu, qui nous est proposé ce soir.
Pétillante et souriante, Vassilena Serafimova commence par jouer de petites cymbales minuscules sur le côté de son immense marimba, dont le son est petit à petit transformé par les effets numériques de Chloé, échos, delays plus ou moins étirés. Les motifs rythmiques varient, les timbres (carillon de la cymbale, graves notes synthétiques, puis marimba) se répondent. Dans la salle de l’opéra, on n’entend aucun bruit, seules les notes qui rebondissent à la manière des différentes mailloches et baguettes qu’utilise Vassilena Serafimova, complexifiant progressivement l’enchevêtrement de rythmes. Chloé l’accompagne, modifie les sons, en lance de nouveaux, tournant les potards de ses moogs ou autres tables de mixage, enfonçant les touches de son synthétiseur pour déclencher des nappes enveloppantes, aériennes ou profondes. On devine l’intérêt pour le phasing créé par Steve Reich (pour dire vite : il s’agit de partir d’un motif musical très court mais que l’on répète indéfiniment. Chaque musicien -ou magnétophone- joue donc sensiblement toujours la même chose, mais ce motif est progressivement décalé entre les différents instrumentistes ou vocalistes -ou magnétophones-. On commence donc par exemple par deux motifs identiques, joués à deux tempi différents, mais réguliers. Petit à petit, on quitte l’unisson et une sorte d’impression d’écho se produit…).
Vassilena Serafimova joue sur un motif rythmique, le complexifiant progressivement de notes supplémentaires pour un moment particulièrement exaltant, avant que le motif désormais complexe, ne soit bouclé et que l’instrumentiste y ajoute de nouvelles lignes mélodiques. Chloé accompagne alors les percussions du marimba par une cascade de coups de mailloche sur une cymbale. Le morceau, commencé dans un dénuement impressionnant a su monter en intensité et en devient obsédant. C’est d’ailleurs une des réelles réussites du live des deux jeunes femmes : celle de parvenir à créer progressivement des pièces répétitives et changeantes qui gagnent constamment en amplitude et dont la construction atteint des climax totalement addictifs.
L’importance accordée à la variété des timbres, des sons, à leur amplitude, qu’ils soient aussi ténus que la frappe d’un doigt sur une caisse claire, le déroulement d’un rouleau de gros scotch adhésif devant les micros (pour attacher les lames du marimba et en modifier le son) ou plus massifs (impressionnants soli rythmiques sur la caisse claire aux doigts et aux baguettes de Vassilena Serafimova qui joue de tout l’instrument et non seulement de la résonance de la peau tendue et qui nous laissent exsangues) est également à souligner, tant en ce qui concerne les textures électroniques que les percussions organiques (l’utilisation de baguettes, mailloches, sticks,.. participe du même effet) -et on connaît l’intérêt de Chloé pour Ligeti-. Sur l’un des morceaux, on croit même entendre une citation du drone ferroviaire de Different Trains (de Steve Reich donc), entre percussions martelées et voix passées à la moulinette d’effets. Vassilena Serafimova est impressionnante de maîtrise, survolant, aérienne et impeccable, l’immense marimba de ses baguettes avec autant de précision que de chaleur.
On est décidément bluffé par la manière dont (pour une fois que c’est vraiment le cas) les deux artistes arrivent à mêler leurs deux esthétiques, ou peut-être pour mieux dire les deux univers que sont musiques savantes et musiques électroniques. Plutôt que, comme tant d’autres, jouer de la citation et seulement de celle-ci, les jeunes femmes mélangent les différents principes de composition, mélangent les deux mondes et jettent des ponts pour un public qui n’a qu’envie de les suivre. On ne sait pourquoi, sur la fin du live, on a l’intuition soudaine qu’Arthur Russel (autre passeur merveilleux) a dû côtoyer Steve Reich (on a depuis vérifié : c’est carrément le cas, Russel invitant Steve Reich à la Kitchen), tant musiques dites savantes et électroniques semblent aller de pair (le violoncelliste Arthur Russel également compositeur de tueries disco en est un parfait exemple).
Au fil du live, les deux musiciennes à la belle complicité varient ainsi les ambiances, les événements musicaux (ce qui n’est pas d’une évidence folle avec un marimba), allient avec le même talent passages plus dépouillés et enchevêtrements sonores foisonnants et les alternent, construisant progressivement un live nuancé, composite et changeant, avec ses accalmies et ses emballements. Avec l’envie d’une montée progressive pour un final qui se révèlera totalement extatique. On croit d’ailleurs y reconnaître la boucle hypnotique du sublime The Dawn (issu du dernier ep de la productrice) -on espère qu’on ne se trompe pas-. L’importance des sonorités électroniques gagnant en ampleur au fil du live, la lente montée du final et l’arrivée de son pied four on the floor qui emballe les cœurs, se révèlent totalement irrésistibles et quand ce dernier morceau s’achève, c’est une cavalcade d’applaudissements qui se déchaîne tant les publics mêlés de l’opéra ont pris plaisir à cette explosion finale. Oserait-on dire qu’on attend désormais ça sur disque, tant l’éphémère prestation a ce goût d’y revenir ?
Au final, on sort de l’Opéra avec un sourire aussi immense que celui qui s’affiche sur la façade de l’Opéra, en espérant que nos nuits rennaises continueront d’être parfois américaines. Maintenant et demain.
Photos : Mr. B
Sauf photo de Une : copyright Gwendal Le Flem (comme toujours un immense merci à lui)
Maintenant 2017 a lieu du 10 au 15 octobre 2017.