Cela aurait pu rester une simple anecdote : celle d’une rencontre entre deux danseurs qui se retrouvent dix-huit ans plus tard, un peu par hasard, à la sortie d’un spectacle. Mais non. Cette tranche de vie s’est transformée en un spectacle de danse « Des oiseaux de passage » que nous pourrons voir vendredi 11 octobre au Triangle. François Grippeau et Stéphane Imbert, les deux danseurs, nous offrent ainsi une création originale ayant pour objet le questionnement sur la filiation, l’héritage et la transmission, d’un point de vue artistique mais également personnel. Sommes-nous vraiment ce que nous croyons être ? Humour et tendresse garantis.
Rencontre avec le danseur, chorégraphe Francois Grippeau.
► Alter1fo : Quel est votre parcours en tant qu’artiste ?
F.Grippeau : Je suis danseur, chorégraphe et je dirige l’association Quidam, qui est une compagnie de danse mais qui n’en est pas vraiment une. Je n’ai pas de danseurs attitrés ou de groupe de danseurs, ce sont plus des artistes, des interprètes que je convoque. J’ai également toute une équipe autour de moi pour la scénographie, pour la mise en scène ou la dramaturgie. Chacun est assez indépendant et l’on se retrouve sur certains projets que je compose.
► Tu es donc le noyau dur de l’association Quidam ?
Pas que. Je travaille en relation étroite avec un artiste plasticien qui s’appelle Stéphane Pauvret qui est aussi scénographe, dramaturge et metteur en scène. Il intervient dans pas mal de domaines. La plupart du temps, je lui soumets un projet et on y réfléchit à deux sur la manière de le monter, sur l’équipe à recruter pour le mener à bien. Moi, je m’occupe principalement de la partie production, de la mise en œuvre des finances pour la réalisation, de trouver les partenaires culturels.
► Que découvrirons nous à travers le spectacle « Des oiseaux de passage » ?
On peut voir deux hommes qui dansent et en même temps qui s’interpellent sur leur parcours d’artiste-interprète sur la transmission, et aussi la relation qu’ils ont pu avoir avec les différents chorégraphes rencontrés au cours de leur vie d’artiste. Ils s’interrogent également d’un point de vue intergénérationnel sur les relations que l’on a avec nos enfants et avec nos pères. Il s’agit d’une histoire de filiation, filiation artistique et filiation personnelle.
► Ce thème n’est pas anodin, comment est venu cette idée de créer un tel spectacle ?
► Ce spectacle a été créé en 2011, a-t-il évolué depuis ?
Sur le plateau, on se parle beaucoup avec Stéphane, on parle au public, il y a une histoire d’intimité du studio presque. On essaye de retranscrire sur scène comment nous étions, nous, à la découverte, à l’écriture du spectacle et comment nous avions vécu les choses durant le processus de composition du duo. Il y a là une espèce de légèreté, de drôlerie, où l’on n’arrête pas de parler parce que l’on est super bavard mais tout en dansant en même temps parce que le corps se met en mouvement. On a utilisé des mémoires anciennes, sur des écritures anciennes qu’on a traversées. On s’aperçoit finalement qu’on a toujours un point de rencontre qui est la musicalité du mouvement. Ça nous rassemble de manière très forte car on est capable de danser ensemble sans que l’on se dise trop de choses.
►Êtes-vous déjà venu jouer au Triangle ou même sur Rennes ?
Je suis déjà venu au TNB pour « mettre en scène » en 2008 déjà. Avant, j’étais venu au CCNRB sur une période de résidence et pour une avant première au Centre Chorégraphique National de Rennes en 2007, il me semble. Mais même si je suis venu plusieurs fois au Triangle voir des spectacles, notamment dans le cadre du festival Agitato, ce sera une première pour nous. On y vient vraiment dans l’esprit d’être dans le plaisir, dans le partage et d’amener de la poésie là où il n’y en aurait probablement peut être pas.
► Comment travaille-t-on à quelques jours du spectacle ?
Depuis le début de la semaine, on a travaillé sur la pièce, on la reprend, cela fait quand même un peu moins d’un an que je ne l’ai pas dansée. Il faut donc se la remettre en jambes, se remettre en mémoire la chorégraphie . Mais, il ne faut surtout pas perdre la fraîcheur du jeu et du rythme que l’on a dans la pièce. Dans le spectacle vivant, l’idée est d’être toujours à l’affût du rythme et du temps. Sur un plateau en danse, les maîtres du temps, c’est nous, ce n’est pas le public. Quand on est maître du temps et que l’on s’en aperçoit : c’est gagné car cela veut dire que le public est avec nous et nous suit et c’est vraiment ce que l’on cherche toujours à obtenir, même quand on reprend une pièce super bien rodée. Il faut toujours prendre conscience du public et faire une « triangulation ». L’idée du quatrième mur, ça ne m’intéresse pas. Communément, on appelle le 4ème mur, la différence entre la scène et le public comme s’il s’agissait d’ un écran qui protègerait l’un comme l’autre. Nous, nous avons plutôt envie de le faire exploser, et que acteurs et public, soient ensemble sur le même bateau.
► Un dernier mot ?
Pour aller plus loin :
Site officiel de l’association quidam : http://www.quidam.org/#index.html
Site du Triangle : http://www.letriangle.org/
Vendredi 11/10/2013 20H * Tarif : 16€ (plein) 12€ (réduit) 6€ (-12 ans) SORTIR 4 €