Retour sur… Mythos 2014 : Tango n’a que l’amour !

PlazaFrancia@Mythos2014-alter1fo_016

Complet depuis quelques jours déjà, on se pressait devant les portes du Magic Mirror dès 22h pour se placer avantageusement afin de ne rien rater du nouveau projet « Plaza Francia », collaboration entre deux membres de Gotan Project et de Catherine Ringer. plus d’1fos ici

Sous des airs de tango revisité à la sauce électro, la formation composée d’Eduardo Makaroff à la guitare, Christoph Müller aux claviers/machines, Facundo Torres au bandonéon, Romain Lecuyer à la contrebasse/basse électrique  et bien sur Catherine Ringer au chant nous ont offert un spectacle digne d’une milonga.

***

« Je vais bien parce que je chante le tango »

22h30. Catherine Ringer est attendue. Son prénom fuse ici ou là dans le public en attendant l’arrivée des artistes. Les lumières du chapiteau s’éteignent et, comme soulagé de voir la fin de cette longue attente, des applaudissements nourris accueillent les 4 musiciens qui entonnent leur premier titre. Quelques secondes interminables passent et c’est une ovation qui accompagne cette fois ci l’entrée de Catherine. Un large sourire illumine son visage. Rayonnante et d’une aisance folle, elle se lance alors à corps et à voix dans un récital digne d’une grande diva qui durera près d’une heure 30. Le tango lui va diablement bien, elle le confirmera même par un « Estoy muy bien, porque yo canto tango ».

PlazaFrancia@Mythos2014-alter1fo_010Sa voix nous embarque littéralement dans un récital où s’emmêlent de nombreux morceaux extraits de l’album « A New Tango Songbook »  avec ceux de Gotan Project.

Catherine se fond avec simplicité  dans la peau de ses personnages évoqués à travers ces chansons racontant principalement l’amour, ses joies et ses désillusions…souvent ses désillusions d’ailleurs. « Le tango est une pensée triste qui se danse », disait le poète argentin Discépolo.

Et même si l’accent  espagnol est parfait, avec un roulé de R des plus sensuels,  même si sa gestuelle reprend les mimiques d’une danseuse de tango , cela n’empêche pas Catherine de se lâcher de temps en temps. On retrouve alors  son  naturel, son  atout charme qu’on aime tant, notamment avec ces envolées lyriques et ce petit brin de folie qui électrise la salle et la scène. Le secret du Tango, dit-on, se trouve dans cet instant d’improvisation qui se produit entre un pas et l’autre : Catherine le sait et en joue avec générosité, elle n’hésitera d’ailleurs pas à danser avec Eduardo pour un face à face torride ou à s’amuser  avec son châle ou son pied de micro.

Le son Gotan Project est parfaitement reconnaissable. Nous retrouvons bien là leur esprit frondeur basé sur ce mélange de tango et d’électro déjà distillé sur La Revancha del Tango, avec ce soupçon d’au-delà lorsque la voix samplée du poète surréaliste Julio Cortáza  se fait entendre. On regrettera quand même un son bien trop faiblard de la basse électrique et toujours cette incompréhension de ne jamais prendre un  vrai percussionniste pour donner un sérieux coup de fouet en live. C’est un parti pris, ce n’est pas le nôtre.

Pour mieux apprécier toute la cohérence du groupe car même « si beaucoup sont venus, comme ils aiment le dire, voir Ringer », Catherine, modestement, ira  se mettre dans l’ombre au fond de la scène ou même carrément partir pour  laisser ses partenaires le temps de morceaux instrumentaux. Partir pour  mieux revenir, comme cette fois-ci où elle se drape d’une magnifique robe toute aussi scintillante que la soirée. Catherine nous emmène et nous guide là où elle veut, véritable partenaire de danse.

Plusieurs rappels dont la reprise réarrangée de Marcia Baila en hommage à la  célèbre chorégraphe argentine, ancienne professeur de danse de Catherine Ringer dans le milieu des années 70, et une dernière valse viendront clôturer la soirée.

Magnifique tout simplement.

Les photos de la soirée :

Crédits photos © Franck Belloeil

***

plusd1fo**Pour suivre Mythos 2014 sur alter1fo ◄

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires