Inauguration du centre de congrès, de la nouvelle gare « LGV-isée » ; réaménagement du site de l’Hôtel-Dieu, de l’avenue Janvier ; rénovation des places Saint-Anne, Saint-Germain, du Champ Jacquet ; projet d’extension du centre Colombia ; interdiction de manifester dans l’hyper-centre, augmentation du nombre de caméras de vidéosurveillance… Depuis plusieurs années, Rennes est en perpétuelle mutation. Assumé et revendiqué par l’équipe dirigeante, l’objectif est clair. Le centre-ville doit proposer aux client·e·s, pardon… aux habitant·e·s, une « expérience shopping unique1 ».
Dès lors, tout est mis en œuvre pour attirer les grandes enseignes et les franchises commerciales. « On a d’abord mis les infrastructures pour permettre à des acteurs privés d’investir », avouait Marc Hervé, adjoint au commerce. L’opération séduction est lancée et en roue libre. La capitale bretonne s’offre le luxe de se payer les services d’un spécialiste du développement économique pour faciliter leur installation. Mieux, certains dossiers peuvent même être suivis personnellement par la maire de Rennes. Rien n’est donc laissé au hasard. Et tant pis si cela engendre une uniformisation du paysage urbain et renforce le sentiment de dépossession de notre environnement ! L’attractivité est à ce prix : standardisation et aseptisation (cf. Un jour, un dessin… Après la gentrification, l’uniformisation ?, ndlr)
Un chantier reste cependant en réflexion : celui du devenir des ouvrages de couverture de la Vilaine. L’issue semble proche puisque le nouveau schéma de circulation lié à la mise en service de la seconde ligne de métro et la transformation à l’horizon 2025 du Palais du Commerce en un nouveau temple de la consommation (avec son magasin d’ameublement, de vêtements, de sport et, sous un cube de verre, un Lego-Store, ndlr3) nécessiteront obligatoirement le réaménagement des espaces publics aux abords du bâtiment.
Préalablement à toute décision définitive et hâtive (on garde en mémoire le chantier de la Courrouze stoppé net pour cause de pollution des sols, ndlr), la municipalité va lancer prochainement un diagnostic complet et précis des ouvrages en place. L’objectif étant de préciser la faisabilité technique et financière des différents scénarios d’aménagement envisagés. En lisant l’appel d’offre en question, les différents programmes envisagés sont :
- La démolition de tout ou partie de la dalle de couverture République ;
- La démolition de tout ou partie de la dalle de couverture du parking Vilaine ;
- La mise en œuvre d’une passerelle piétonne, en encorbellement, d’une largeur de 3m, au-dessus du niveau des plus hautes eaux, voire au niveau du trottoir actuel pour élargir celui-ci ;
- La modification de la géométrie de la tête des murs pour réaliser, au-dessus du niveau des plus hautes eaux, un gradin de 3 m de retrait par rapport au mur ;
- La mise en œuvre de points d’amarrage en tête des murs pour reprendre des efforts correspondants à la création d’un ponton flottant accessible aux piétons.
Concernant les ponts Jean Jaurès, d’Orléans et de Nemours, il n’est pas prévu à l’heure actuelle de modifications géométriques ou de charges.
Le groupement Frey associé aux architectes MVRDV / B.Desmoulin (qui ont remporté l’appel à projets pour la réhabilitation du Palais « des commerces », ndlr) ont imaginé la Vilaine à l’air libre. Leurs illustrations présentées à la presse et au public affichent une péniche amarrée en face du café de la Paix et des personnes se prélassant sur des gradins descendant vers le bord de l’eau où règne les jardins flottants.
Devant cette carte postale idyllique et futuriste, la « maire-candidate-à-sa-propre-succession » s’est laissée à quelques confidences. « Je trouve qu’il s’agit d’une image séduisante et sacrément intéressante », avouait-elle. Malheureusement, la restitution de l’étude complète est prévue après les élections municipales de Mars 2020. Il reviendra donc à la nouvelle équipe de reprendre le dossier en espérant qu’il ne tombe pas à l’eau.
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1 : « Rennes doit rester une expérience unique de shopping et éviter la standardisation des franchises. », Marc Hervé, adjoint aux commerces dans Ouest-France;
2 : « La maire Nathalie Appéré et l’adjoint au commerce, Marc Hervé, suivent de très près et parfois accompagnent l’implantation de grandes enseignes à Rennes. », dans le Ouest-France;
3 : « Le Palais du commerce […] va donc trouver une fonction commerciale avec l’arrivée de plusieurs enseignes « attractives », qui ne sont pas encore présentes dans le grand ouest. Citons le magasin d’ameublement AM PM (marque La Redoute), de vêtements Citadium, de sport Décathlon city et, sous un cube de verre « comme la pyramide du Louvre », à l’ouest du bâtiment, un concept innovant porté par la marque Lego (espace de loisir, musée…). Au programme également : un hôtel de la chaîne Marriott, un restaurant sous la coupole, une salle de boxe, un bar panoramique… En tout, une vingtaine d’enseignes », Rennes Métropole;
Hum, désolé mais..juste… pas possible le truc légo machin chose…car les grands marronniers sont protégés ar l’art L350-3 du code de l’environnement qui interdit l’abattage des arbres d’alignement, comme pour Fréville, Janvier et tant d’autres sites. Les arbres d’alignement sont d’intérêt général, pas vos commerces lucratifs…https://www.facebook.com/events/1791660100978372/