Le « collectif de l’inédit » La Sophiste a kidnappé la façade de l’Antipode MJC et une partie de la rue André Trasbot ce mercredi pour transformer ce lieu de vie urbain en parenthèses magiques d’ombre et de lumière. Retour sur quelques instants d’une soirée hors du temps.
Ce mercredi 12 mars, dès 19h30, Urbaines investissait la place de la Mairie pour une Alice au Pays des Merveilles revisitée par 25 jeunes Rennais (ou des alentours) coachés par la Compagnie Engrenage pour un projet alliant tout ensemble danse, musique et vidéo. Revue par la jeunesse urbaine, Alice devenait Alice Brown, et se faisait « funky, hip hop, actuelle et urbaine ». Nous, on aura manqué la représentation, mais si l’on en croit les photos, Alice Brown a su attirer un public nombreux et enthousiaste sur la place de la Mairie.
Mais en plus des contours mouvants du pays des merveilles d’Alice, l’Antipode MJC nous conviait également le même soir de 20h à 23h (mais aussi jeudi et vendredi 13 et 14 mars, si vous l’avez manqué, vous pouvez y faire un saut) à faire fonctionner notre imaginaire à l’aide du mapping video.
Urbaines a en effet invité le collectif La Sophiste (collectif de l’inédit) particulièrement attaché aux démarches artistiques participatives (dans lesquelles les spectateurs deviennent également acteurs) à revisiter l’architecture de l’Antipode MJC pour la remodeler différemment grâce aux techniques du mapping vidéo.
Mais mieux encore, puisque comme on vous l’a dit, La Sophiste aime faire participer les spectateurs. Chacun a donc la possibilité de modifier la façade de l’Antipode à son goût et au gré de ses envies à l’aide d’une palette graphique sur écran tactile. Grâce à cet outil et aux techniques de video mapping, chacun peut lui-même manipuler ses propres projections sur la façade… Une petite miss haute comme trois pommes nous en fera d’ailleurs une épatante démonstration.
Et comme en plus il fait beau et quasi chaud cette semaine, l’Antipode a sorti tables, chaises et nappes mais a également déplacé bar et musique au milieu de la rue André Trasbot, barrée sur quelques mètres carrés pour l’occasion. Une façon, encore, de remodeler davantage nos lieux de vie et les transformer en lieux de détente (presque) estivale.
La rue est devenue autre. On y prend le temps de flâner, de s’arrêter. De regarder ces mouvances lumineuses qui rendent soudainement la façade vivante et captivante. On n’est pas très nombreux, il faut dire qu’il n’est plus très tôt. Mais d’aucuns s’installent sur les chaises et prennent le temps de bavarder.
Sur le trottoir, des passants s’arrêtent à leur tour. Certains restent parfois quelques minutes de temps suspendu entre nuit noire et halos lumineux (des bougies sur les tables, un abat-jour qui surplombe le bar…). Le temps de finir leur cigarette, les yeux fixés sur la façade qui se transforme en tôle, puis se pare de briques blanches mouvantes avant de s’habiller de dansantes stries lumineuses. D’autres passaient seulement, mais décident de rester, s’avancent vers le bar, s’assoient sur un rebord de trottoir ou à une table et restent hypnotisés par le balai lumineux de la façade. On n’est pas très nombreux mais la magie semble opérer sur chacun.
Juste un moment simple, loin de l’agitation. Une petite transformation de nos lieux de vie, de notre espace urbain. Une parenthèse magique entre ombre et lumière, où chacun est invité à agir lui-même sur son lieu de vie, ne serait-ce qu’en choisissant tout simplement, de prendre le temps et de regarder.
On vous le redit : si vous l’avez manqué, le même dispositif aura lieu jeudi et vendredi 13 et 14 mars de 20h à 23h. N’hésitez pas à aller y faire un saut, même juste le temps d’une mousse entre amis ou de quelques minutes en famille.
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Plus d’1fos : http://www.antipode-mjc.com/urbaines/urbaines-2014/fresques-et-installation/