De la guerre de Bosnie-Herzégovine, on garde des souvenirs confus. On était au lycée et on ne comprenait pas bien les tenants et les aboutissants de ce qui se passait pourtant à quelques encablures seulement de chez nous. On se souvient par contre d'un abîme de violence, de morts par milliers et de mots qui résonnent encore fortement : épuration ethnique, massacres, charniers, crimes de guerre, crimes contre l'humanité, génocide.
Les Fossoyeuses est le récit implacable de ces événements, abordés d'un point de vue assez singulier : le travail de deux femmes qui "font parler les morts et les vivants". Tout se passe en Bosnie-Herzégovine sur les cendres de cette guerre qui a débuté en 1992, plus particulièrement sur les corps exhumés des charniers que l'on découvre encore aujourd'hui. On estime en effet que cette guerre a causé la mort de 100 000 civils et militaires bosniaques, serbes et croates et que ce chiffre comprend également les 31 500 personnes disparues.