Ce Weekend, les Vannetais ont enfin pu tester leur nouvelle salle de concert, l’Echonova. Deux soirées étaient prévues pour une inauguration en fanfare. J’avais pu visiter le bâtiment en travaux il y a quelques semaine et je ne suis pas déçu. Tout se déroule à merveille. L’accueil est chaleureux, les locaux sentent encore la peinture fraiche et malgré la foule, on ne se sent pas trop à l’étroit. Enfin, un seul hic, « Toute sortie est définitive ». Pour les fumeurs, pas de problèmes car un fumoir à été mis à leur disposition, mais pour les agoraphobes dont je fais partie, c’est un peu rude. Mais bon mes symptômes se sont définitivement envolés lors des premières notes de musique. L’acoustique du lieu est particulièrement réussie.
C’est Palm qui avait la rude tâche d’ouvrir le bal, si je peux me permettre. Un choix judicieux ma foi, leur Pop-Folk savamment orchestré permet de rentrer doucement dans le bain. Le groupe de Rennais jongle sur des ambiances qui semblent tombées d’un précédent trip dans le grand ouest. Pendant le set de Palm, la salle se remplit doucement et le premier rang tapote agréablement du pied, signe de plaisir évident.
Puis après un petit 1/4 d’heure de pause, le plateau tourne et les Kids Bombardos font leur entrée. Ils attaquent directement sur 2 morceaux rapides qui donnent tout de suite le ton. Le groupe aime la scène et veut le partager. Le style est définitivement Rock mais avec un certain Groove, ce qui donne une texture très intéressante et peu courante. Il faut dire que le groupe se compose de 4 musiciens, dont 3 sont frères et on est loin des luttes fratricides (suivez mon regard ..). Ici, ce serait plutôt la complicité voir la télépathie tant le groupe est homogène. L’heure se termine trop rapidement et le show se clôture sur un final épique où la tension accumulée pendant tout le set explose. Whaooooff, je suis conquis. J’aurais eu du mal à prendre des photos car mes jambes refusaient obstinément de rester tranquilles. A noter que le nom du groupe viendrait du surnom de leur arrière grand-père boxeur amateur dans la Maroc des années 20. Plutôt cool, non ?
Durant la pause, le public se masse de plus en plus massivement devant la scène en attendant les Gladiators. C’est logiquement que les Gladiators se retrouvent en tête d’affiche de cette soirée, et c’est aussi une très bonne surprise pour moi qui suis fan du groupe depuis de nombreuses années.
Les Gladiators est un groupe de Roots Rock Reggae dans la plus pure tradition. Souvent ce genre musical est masqué par Bob Marley et les Wailers qui en sont les plus célèbres éléments. Le Roots Rock représente l’apothéose de la musique jamaïcaine. On y retrouve généralement les Trio vocaux hérité du Rocksteady, les cuivres du Ska, la basse lourde et très en avant du skinhead reggae et la production solide et inventive du Dub. Le membre fondateur du groupe et principal compositeur est Albert Griffiths. A la formation du groupe à la fin des années 70, Il s’entoure de Clinton Fearon et de Gallimore Sutherland pour former le trio vocal sur lequel va s’appuyer le groupe. C’est la formule classique qui durera jusqu’au départ de Clinton Fearon en 1987. En 2004, avec la sortie de l’album « Father and Sons », Albert Griffith malade annonce son départ du groupe et passe le relais à ses fils, Alan au chant et Anthony à la batterie. Du groupe originel il ne reste donc plus que Gallimore Sutherland et Clinton Rufus qui suit le groupe depuis le début des années 80.
Rapidement le groupe monte sur scène, et commence à se chauffer avec 2 instrumentaux, dont l’un magistral avec le clavier Veron Sutherland en solo au mélodica (flute-piano). Puis arrive la chanteuse Roots, Zema qui tourne depuis 3 ans avec les Gladiators. C’est une très bonne surprise. Les femmes sont assez rares dans le Reggae et Zema a un palmarès impressionnant. Elle a côtoyé de prés ou de loin les plus grands noms du Reggae. Elle nous présentait ici son 6ème album « Jubilee » avec les Gladiators en « backing band ».
Puis enfin arrive Al(an) Griffiths, tout de blanc vêtu. Mais s’il saute dans tous les sens, son jeu parait un peu forcé. Le groupe va jouer principalement des titres de son dernier album « Continuation » auquel Al fait une promo incisive. Il nous rappele aussi entre chaque chanson que son père lui a passé le flambeau et qu’il est la relève des Gladiators. Enfin mis à part ces petites broutilles, le groupe prend visiblement du plaisir à jouer et la salle à les écouter. Lors du final quand retentissent les premières notes de « Mix Up », c’est la folie. Nous aurons le droit à 3 classiques dont une version allongée de « Stick A Bush ». Le public qui les connait par coeur les reprends à tue tête.
En conclusion, une bonne prestation de Roots Rock Reggae par les Gladiators. Même si Al Griffiths semble en faire un peu trop, il faut quand même rappeler qu’il n’est pas facile de marcher sur les traces de son père. Al s’en sort aussi bien au niveau visuel qu’auditif et on est vraiment soufflé par la ressemblance entre le père et le fils.
Ceux qui veulent approfondir le sujet devront en premier lieu se ruer sur les 4 premiers albums du groupe : « Trenchtown Mix Up », « Proverbial Reggae », « Naturaly » et « Sweet So Till ». Si votre budget ne vous le permet pas, vous pouvez vous rabattre sur « Dreadlocks, The Time Is Now » que l’on trouve très régulièrement dans les bacs à tout petit prix. De manière générale tous les albums des Gladiators sont bons. Le seul à éviter est « Gladiators » de 1980, produit par Eddy Grant, l’ancien chanteur des Equals (« Baby Come Back », « Police On My Back »). Le disque est dans une veine Discoïde sur laquelle les Gladiators n’ont pu poser que leurs voix sans aucun regard sur la musique.
Pour aborder la musique Jamaicaine avec sérénité, le plus simple est de s’orienter sur les merveilleux petits coffrets thématiques de chez Trojan. Ceux à se procurer en priorité sont ceux qui couvrent les sous-genres : Ska, Rocksteady, Skinhead Reggae, Dub, Dj, Roots.
Les aficionados pourront eux se diriger sur les labels plus spécialisés comme, « Blood And Fire« , Heartbeat, « Studio One » ou encore et toujours Trojan Records.
Concernant la littérature, il existe d’innombrables références. Un livre sort pourtant du lot, c’est « Bass Culture : Quand le Reggae était roi » de Lloyd Bradley traduit par Manuel Rabasse aux éditions Allia. Le livre couvre toute l’histoire de la musique Jamaïcaine des ghettos de Kingstown jusqu’à l’avenement du Dancehall au début des années 80. Un livre remarquable qui plaira à tous les publics, du plus novice au plus averti.
En conclusion, merci encore à toute l’équipe de l’Echonova pour cette excellente soirée, nous reviendrons avec beaucoup de plaisir.
Quelques liens :
L’echonova : http://www.lechonova.com/
Le site officiel des Gladiators : http://www.gladiatorsband.com/
Le myspace de Zema : http://www.myspace.com/zemazema
Le myspace des Gladiators : http://www.myspace.com/gladiatorroots
Le myspace de Clinton Fearon : http://www.myspace.com/clintonfearon
Le myspace de Palm : http://www.myspace.com/palmusic
Le myspace des Kids Bombardos : http://www.myspace.com/kidbombardos
Trojan Records : http://www.trojanrecords.com/
Blood And Fire Records : http://www.bloodandfire.co.uk/
Heartbeat Records : http://www.heartbeatreggae.com/
Studio One Records : http://www.souljazzrecords.co.uk/index.php
Les éditions Allia : http://www.alliaeditions.com/
KID BOMBARDOS – I round the bend (official)
envoyé par SoberAndGentle. – Regardez d’autres vidéos de musique.
Avec une chronique pareille on te pardonne ton agoraphobie !
On est pas pret de voir dans les bars en trans !! lol.
Excellent tom
Et Addictive TV?
@Bbureau : On me signale que le petit reporter en herbe ait raté Addictive TV qui serait passé pendant sa pause Pipi !
@Fafa : Thanx