Ce samedi 9 juin, le temps d’un pique-nique entre grasse-matinée et sieste, 50 minots de Janzé, l’artiste Waii-Waii et l’association Electroni[k] vous invitent à découvrir ce qui se passe derrière nos yeux endormis. Et nous donnent un aperçu des rêves du futur.  On vous explique.

Prenant le contrepied de l’expression « réalité augmentée », l’artiste Waii-Waii accompagnée de 50 élèves (une classe de CM1-CM2 et une classe de CM2 de l’école Le Chat Perché de Janzé) a décidé d’augmenter plutôt notre imaginaire. Avec le projet Rêveries Augmentées mené sur toute l’année scolaire avec les élèves et la complicité des organisateurs de l’association Electroni[k] (les responsables du festival Maintenant), l’illustratrice lilloise a ainsi permis aux kids du pays de la Roche aux Fées de donner vie et mouvement à leurs rêves. Et tous vous invitent à les découvrir lors d’un pique-nique convivial (apportez vos sandwichs) à Janzé ce samedi 9 juin.

Marion Pédebernade aka Waii-Waii développe un univers onirique particulièrement doux et subtil dans ses illustrations et ses projet personnels (on pense ici à un croisement entre Anne Herbauts et un Mioshe moins torturé) et a justement mené un travail autour des rêveurs pour une installation en 2012, 1.0.1 R.ê.V.E.S, sous la forme d’une série de 101 boites d’allumettes dans lesquelles se trouvaient des personnages endormis.

C’est justement ce travail qui a servi de point de départ aux premières semaines de résidence de l’artiste à l’école de Janzé puisque l’illustratrice a invité les élèves à imaginer les rêves de ces personnages endormis. En parallèle, les enfants se sont pris en photo en train de dormir et à l’aide d’un calque, ont transformé la photographie en dessin. Mais plutôt que de tenter de la reproduire à l’identique, les enfants ont fait varier les angles de vue des lignes de force du dessin (un peu comme les cubistes) et ont créé des autoportraits fantastiques d’enfants endormis. Ce sont ces dessins fixes qui seront ensuite augmentés, épaissis d’une réalité invisible à l’œil nu, mais dévoilés grâce à l’usage d’une tablette numérique ou d’un smartphone.

Cette réalité observée par le biais des outils numériques permet en effet de découvrir les rêves imaginés par les enfants, de se glisser derrière les yeux des rêveurs endormis et de pénétrer leurs imaginaires. Imaginés en classe, les scénarios des rêves inventés par les élèves ont ensuite été traduits en storyboards pour anticiper sur le tournage de cette réalité imaginaire 2.0.

Pour donner encore davantage de corps à leurs rêveries, les loupiots ont également créé des boucles sonores avec l’aide d’une musicienne : mélodies, bruitages, tout concourt à à nous immerger encore davantage dans leurs univers oniriques.

Enfin, après avoir choisi leurs couleurs, découpé leurs personnages et décors dans des papiers colorés et établi leur planning de tournage, les kids se sont essayés à l’animation en stop motion. Image par image, les enfants ont fait bouger leurs éléments en papier en prenant chaque image, chaque déplacement en photo. Cette animation en volume (ou animation image par image) est en effet une technique d’animation permettant de créer un mouvement à partir d’objets immobiles, très proche du dessin animé. La scène est filmée par la tablette qui ne photographie qu’une image à la fois. Entre chaque image, les objets de la scène sont légèrement déplacés. Et lorsqu’on accélère la vitesse de défilement, le film s’anime. Autrement dit, « il faut faire 114 photos pour 22 secondes d’animation » explique l’un des enfants  (un poil dépité mais ravi).

Rassemblés sur quatre affiches, les autoportraits fantastiques s’animent alors (grâce à leur intégration dans le logiciel HP Reveal de réalité augmentée pour les curieux) lorsqu’on les regarde à travers son smartphone ou sa tablette numérique.

Pour une fois que les rêves du futur ne nous donnent pas envie de nous réveiller.

Résidence Rêveries Augmentées © Waii Waii – Image © Vincent Cadoret