Il a beau avoir été programmé dans une salle à 15 bornes de Rennes, Jean-Louis Murat a joué deux soirs de suite à une heure tardive à guichets fermés pour Mythos. L’enfant terrible de la chanson française n’a pas failli à sa réputation, tant musicale, qu’invectivante. Pour mon baptême de Murat, j’ai été servie…
Babel est un bel album, nourri à la poésie de l’auvergnat et aux histoires qu’il aime à raconter. On le suit sur les traces de son terroir (Neige et pluie au Sancy), dans ses souvenirs (Chagrin Violette), sur les traces de l’Histoire et de la guerre (Noyade au Chambon), dans ses déclarations d’amour (Tout m’attire), lui le « romantique qui s’ignore ». 1h45 de concert, ce sont 15 titres chantés sur les 20 que compte l’album devant un parterre conquis. Certains étaient même déjà là hier soir…
L’artiste harangue le public, râle, éructe, crache du venin sur un certain Dominique, pratique le free hug démonstratif avec ses musiciens tout en les engueulant gentiment plus tard et remercie le public d’être venu du fond de son cœur de chanteur français.
Murat est un personnage étrange, qui ne m’a inspiré ni sympathie ni antipathie. Sa musique, par contre, est puissante, douce, hypnotique parfois. Ses musiciens – Christopher Thomas à la basse, Gael Rakotondrabe au clavier et Stéphane Reynaud à la batterie – sont juste exceptionnels et (sup)portent habilement l’Auvergnat turbulent…
Un concert qui a ravi un public majoritairement composé de fans. Un concert qui transcende musicalement ce dernier très bel album. Un concert où l’artiste ne mâche pas ses mots ni ses humeurs (de chien).
Pour moi, un baptême étrange. Un artiste et des textes à apprivoiser, à apprendre à connaître. A confirmer donc.
Photos : Catherine Gaffiero – La Vie Invisible