Retour sur Mythos 2017 : étonnant Still in Paradise

S’exprimer, débattre, voter en direct sur l’Orient et l’Occident durant le festival Mythos ? c’est possible, grâce à Still in Paradise de Yan Duyvendack et Omar Ghayatt. Inspiré des printemps arabes, ce dispositif met le public au coeur de la scène et lui fait faire des choses étonnantes…

Crédits photos : Avec la sympathique et aimable autorisation de Philippe Remond

Still in Paradise – Yan Duyvendak et Omar Ghayatt (Musée de la Danse – 07 avril 2017)
Crédits photo : Philippe Remond

Premier pilier

En chaussettes tu seras. La salle du Musée de la danse s’y prête tout à fait. A pois, rayées, trouées, avec petits chats, en nylon transparent ou encore nu-pieds,  elles sont toutes différentes !
Débarrassé de tes oripeaux également tu seras. Sacs, vestes et chaussures dans un coin, nous voilà comme à la maison, appelés à déambuler d’un coin à l’autre de l’espace en fonction de la scénographie de Still in Paradise et sous les injonctions des deux performeurs. Debout, assis, un spectacle actif, et en chaussettes donc.

Still in Paradise – Yan Duyvendak et Omar Ghayatt (Musée de la Danse – 07 avril 2017)
Crédits photo : Philippe Remond

Deuxième pilier

Le déroulé de cette soirée tu choisiras. Yan Duyvendack et Omar Ghayatt, avec l’aide de Georges Daaboul, l’interprète syrien d’Omar, propose 12 fragments, issus de leurs rencontres entre Orient et Occident : 3 vaut mieux, Action, Boum !, Jihad Beauté, Cartographie, Burqas, I love you

Still in Paradise – Yan Duyvendak et Omar Ghayatt (Musée de la Danse – 07 avril 2017)
Crédits photo : Philippe Remond

Puis le public vote, à main levée, pour ceux qu’ils souhaitent voir jouer. Mais toute démocratie ayant sa part de dictature, les performers s’autorisent le changement de programme !
Ainsi, chaque représentation est différente. Ce que nous avons vu ce vendredi 07 avril au Musée de la Danse ne sera probablement pas reconduit sous la même forme ce soir au même endroit…

Troisième pilier

Des différences tu parleras. Car c’est bien le propos de Still in Paradise. Confronter les visions de l’Occident et de l’Orient, et ce, à travers la rencontre de Yan Duyvendack, néérlandais vivant en Suisse, et Omar Ghayatt, égyptien vivant en Suisse.

Still in Paradise – Yan Duyvendak et Omar Ghayatt (Musée de la Danse – 07 avril 2017)
Crédits photo : Philippe Remond

Différences, dialogues, incompréhensions, méconnaissances : tous ces petits riens qui peuvent cristalliser et attiser peur et haine de l’autre.
Ce vendredi soir, on a pu aborder ensemble les points de vue sur le 11 septembre, les connaissances sur l’Islam du public rennais, un cours de niqab, une bataille d’icônes… Se positionnant tantôt du côté de l’Occident tantôt du côté de l’Orient.

Still in Paradise – Yan Duyvendak et Omar Ghayatt (Musée de la Danse – 07 avril 2017)
Crédits photo : Philippe Remond

Quatrième pilier

Le périple d’un réfugié kurde tu découvriras. Comme des enfants qui joueraient innocemment, les trois acteurs s’emparent de playmobils, de petites voitures, de trains miniatures et de modèles réduits de bâtiments pour planter dans l’espace du Musée de la Danse une zone géographique allant d’Istanbul à Milan en passant par Marseille, la Bulgarie, la Belgique, la Norvège et Calais.

Still in Paradise – Yan Duyvendak et Omar Ghayatt (Musée de la Danse – 07 avril 2017)
Crédits photo : Philippe Remond

Un à un, ils égrennent les montants des passeurs, les nuits blanches, les risques divers et variés, les reconduites à la frontière rencontrées par Dilovan, un Kurde d’Irak que Yan Duyvendack a rencontré à Calais. Ce petit jeu de pistes est hélas bien réél : c’est glaçant et effroyable…

Cinquième pilier

A l’amour tu t’accrocheras. C’est au fond ce qui restera de cette performance et de la rencontre avec ces deux performers. Ils sont différents, ne se comprennent pas toujours, s’engueulent mais continuent à s’apprécier et à être amis.

Still in Paradise – Yan Duyvendak et Omar Ghayatt (Musée de la Danse – 07 avril 2017)
Crédits photo : Philippe Remond

Le tout en plusieurs langues : de l’arabe au français en passant par l’anglais, comme une vraie Tour de Babel. Ce soir, même si le propos semble parfois un peu décousu, on retiendra surtout que l’écoute et la connaissance permettent de balayer les différences et les incompréhensions, les préjugés et les clichés

[Envie de participer à la création du spectacle ce soir ? Still in Paradise se joue ce samedi encore au Musée de la Danse à 20h !]

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