Vendredi 1er décembre 2023, l’Antipode nous offrait une date de rêve avec la venue de Blonde Redhead et de Quinquis. Devant une grande salle bondée et fervente, l’indie pop du trio new yorkais et l’electro gwerz de la ouessantine ont conquis le public. Retour en mots mais surtout en images sur cette belle soirée.
La rapidité avec laquelle la soirée du vendredi 1er décembre 2023 à l’Antipode a été complète après son annonce montre que même après trente années d’une carrière contrastée, Blonde Redhead garde une affection intacte chez un public conséquent. Pour notre part, nous avouons avoir cessé de nous intéresser à la discographie du groupe après une première décennie assez formidable et un Misery is a Butterfly (2014) en guise de somptueux disque de rupture. Nous y allions donc heureux et heureuses de les retrouver mais prudent.e.s dans notre enthousiasme.
Avant les retrouvailles avec le trio new yorkais, c’est d’abord Quinquis qui s’installe derrière ses machines sur la grande scène. Derrière ce pseudo on retrouve Emilie Tiersen, dix ans après son précédent projet Tiny Feet, elle revient à ses racines et à son nom de jeune fille pour ce nouveau projet dont le premier album Seim est sorti en 2022. Sur scène, son electronica puissante chantée en breton s’impose avec une belle personnalité. Le set est ponctuée par de très malicieuses explications de texte évoquant avec justesse et émotion l’Ankou, la cycliste de l’extrême Emily Chappell ou Ouessant. Le concert manque peut-être un peu de relief à notre goût mais difficile de résister à la reprise finale du Take My Breath Away de Berlin lancée comme un défi à la face de cette fichue épidémie de COVID.
On retrouve ensuite sur la grande scène les jumeaux Amedeo (chant et guitare) et Simone Pace (batterie), et Kazyu Makino (chant, basse, guitare, clavier).
Blonde Redhead est de retour sur scène, douze ans après leur second passage à la Route du Rock, trente années après leurs débuts. Ils reviennent défendre sur scène Sit Down For Dinner, un dixième album qui suit de neuf années son prédécesseur et qui, avouons le, ne nous a pas vraiment séduit. La grande majorité des titres joués ce soir là étaient issus de ce dernier disque mais on a aussi eu le grand plaisir de réentendre dans de très belles versions des titres de Misery is a Butterfly comme les irrésistibles Falling Man, Maddening Cloud ou les somptueuses ballades Doll is Mine et Elephant Woman.
Ce qui fait vraiment plaisir, c’est de voir ce trio dont la carrière n’a pas toujours été simple de retour avec une complicité intacte et une joie communicative d’être sur scène. Même les morceaux pour lesquels on a peu d’affection sont joués avec une verve et un investissement qui forcent le respect. Nous regretterons juste sur l’ensemble de la soirée deux petits moments moins emballants sur le milieu et la fin de set (sentiment peu partagé apparemment par un public conquis) mais dans l’ensemble, ce fut un excellent moment. D’autant que même sur ces rares temps creux, il nous reste l’éblouissant jeu de batterie de Simone ou la belle énergie de Kazu pour nous occuper.
Merci au trio pour cette très belle prestation et ce retour en forme. Elle ne nous console pas totalement de notre amour trahi pour leurs débuts mais elle aura au moins prouvé que le groupe est toujours aussi capable d’allumer des étincelles dans nos petits cœurs blasés.
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