La région Bretagne souhaite lancer 2 nouveaux magazines d’information grand public destinés à l’ensemble des foyers de la Région et aux usagers de Breizh Go.
En janvier 2021, un sondage RégioTrack OpinionWay classait Loïg Chesnais-Girard comme étant le président de région le moins connu de son électorat. Loin d’être une surprise, l’ancien analyste crédit à la banque LCL, successeur de Jean-Yves Le Drian, n’a jamais su imposer sa marque de fabrique. Un proche en expliquait la cause à l’AFP et pointait du doigt son « profil de gendre idéal et de gestionnaire qui parle avec un tableau Excel. »
Un an plus tard, le constat est toujours aussi sévère et va bien au-delà de la seule personnalité de son président. Avec un taux d’abstention record aux dernières élections régionales, seul·e·s 36% des électrices bretonnes et électeurs bretons se sont rendu·e·s aux urnes (le taux d’abstention était de 48,4% en 2015, NDLR), son rôle et son champ d’action modifié depuis la Nouvelle Organisation Territoriale de la République (NOTRe) restent encore flous. En résumé, le « déficit de notoriété » est toujours aussi flagrant. C’est en tout cas ce qu’on lit noir sur blanc à l’intérieur de l’appel d’offres lancé récemment ayant pour objet la réalisation de prestations de conception, de rédaction, de graphisme et d’illustration de 2 magazines d’information grand public, à savoir Magazine Région destiné à l’ensemble des foyers de la Région, et Magazine Breizh Go destiné aux usagères et usagers de Breizh Go.
Ainsi, après avoir stoppé la diffusion de son magazine papier Bretagne ensemble en 2015, la région souhaite relancer une communication papier pour, on cite, « renforcer la relation de proximité et le lien de confiance en créant des rendez-vous attendus, autour de sujets qui intéressent toutes et tous, en prise avec l’actualité de la Bretagne et son avenir. » Pour cela, une enveloppe budgétaire maximale de « 1 200 000 € H.T. pour la partie exécutée sous forme de bons de commande et 200 000 € H.T. pour la partie exécutée sous forme de marchés subséquents » est disponible. Ces magazines devront valoriser « l’identité, les singularités et les potentiels de la Bretagne, tant d’un point de vue humain que patrimonial (langues de Bretagne, paysages, richesse économique, culturelle…) » et « mettront en avant les atouts et les acteurs du territoire. » Avec notre mauvais esprit, on imagine déjà une série d’articles élogieux sans contradiction, un peu comme ce que l’on trouve dans Les Rennais (magazine de l’information municipale de Rennes) ou dans le Nous, Vous, Ille (magazine de l’information départementale 35). Bref, de l’auto-promotion en somme. On n’est jamais si bien servi que par soi-même.
Mais plus sérieusement, cette volonté de renforcer une communication jusque-là principalement digitale (site internet, réseaux sociaux, YouTube… ) montre que pendant plus de 7 années, depuis 2015 avec l’arrêt de la diffusion du magazine Bretagne ensemble, la région a totalement délaissée et exclut une part importante de la population bretonne qui se trouve en difficulté avec les usages du numérique. On rappelle que ne pas avoir accès à Internet ou ne pas savoir utiliser les outils numériques représentent un handicap pour près de 17% de la population française, selon une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques. En 2019, 15% de la population n’a pas utilisé Internet au cours de l’année. Il était donc temps d’y remédier. Dommage qu’il ait fallu attendre un « manque de notoriété » pour en prendre conscience.
MISE A JOUR (22/09/2022) C’est presqu’ironique, mais c’est la réalité. C’est donc « CITIZEN PRESS« , une agence de communication parisienne qui réalisera ces 2 nouveaux magazines d’infos de la région Bretagne (voir le résultat du marché public)
Article très intéressant. Les communications des collectivités publiques sont importantes pour montrer où va l’argent et mettre en valeur les réalisations effectuees. Mais le problème apparaît quand ces médias se font passer pour des médias informatifs voire d’opinion, créant la confusion. Il en résulte un ennui abyssal à la lecture. Peut-être que ces publications devraient se limiter à une page A4 reprenant uniquement des données chiffrées, envoyée périodiquement ?