Soirée (chaudes) retrouvailles pour François Hadji-Lazaro et le public rennais mercredi soir à l’antipode. Le charismatique multi-instrumentiste et ses acolytes nous y ont gratifié d’un concert épatant, égrenant les anciens succès et les nouvelles compos toujours engagées. Pigalle avait commencé l’aventure en 1982, en 2008 un constat s’impose: leur cocktail de punk et de chanson réaliste n’a pas pris une ride. C’est le slammeur marseillais Nevchehirlian qui avait ouvert un peu plus tôt.
Visiblement ému et heureux d’être à Rennes, le guitariste et slammeur Nevchehirlian n’était accompagné que de sa batteuse pour présenter ses compositions. Il a en tout cas su démontrer de belles dispositions pour scander sa poésie avec une approche sonore très rock, pour un son assez proche des concerts donnés par le pionnier américain Saul Williams quand il est sur scène. Il reviendra à Rennes pour une résidence plus longue et c’est tant mieux.
Mais l’attente, ce soir c’est plutôt pour Pigalle. Alors quand les zikos de la formation alternative monte sur scène, c’est l’acclamation, redoublée quand le canonnier en chef, François Hadji-Lazaro apparaît enfin, impressionnant devant sa collection d’instruments installée sur un carrousel.
Vielle, Banjo, violon, cornemuse ou ukélélés, le garçon boucher s’amuse toujours autant avec ses instruments, on va pas s’en plaindre. Il écrivait juste, se préoccupait des copains à Pigalle, il écrit toujours pour les mêmes raisons, comme par exemple sur « Rachid », abordant les expulsions. Le pogo s’organise, les fans s’abreuvent d’une vingtaine de chansons, puis le triomphe se précise en même temps que les premières notes du « bar-tabac de la rue des martyrs ». Cette chanson et le succès de Pigalle et Têtes Raides en 2008 ne rajeunissent personne, mais quand on expulse à tours de bras autours d’eux, c’est les aînés qui viennent taper le plus juste.
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