Artiste associé au TNB pour trois ans, Découflé offre ainsi, en avant-première d’une longue tournée à venir, son dernier spectacle, Octopus, aux Rennais.
Une succession de tableaux, des « poèmes chorégraphiques », composent ce spectacle. Oscillants entre humour, gravité, amour, séduction, entrave et sensualité. Et sur un fond musical résolument rock.
Corps à corps
Les danseurs de sa compagnie DCA dévoilent sans tabou leurs corps musclés, tatoués, percés, perchés sur de hauts talons, nus ou à demi nus. Les corps dansent l’un contre l’autre, l’un avec l’autre, en duo, en solo, ensemble. Les corps sont démembrés dans un tableau, alternant danse de jambes puis de troncs. Ils deviennent christiques sur un tableau prenant des airs de Radeau de la méduse. Ou zombiesques et squelettiques. Ils sont dénudés ou presque lors d’un tableau ressemblant étrangement à une démonstration de lingerie Dim. Ils sont plumés et haut perchés lors d’un défilé de haute-voltige où les talons aiguilles ne sont pas seulement l’apanage des danseuses…
La vidéo en ponctuation
Christophe Salengro, égérie masculine du chorégraphe, fait son apparition par le biais de la vidéo et d’extraits audio, intermèdes où le spectateur peut reprendre son souffle… D’ailleurs, pour les spectateurs « fâchés » avec le chorégraphe à cause de l’utilisation intensive de la vidéo lors de ses derniers spectacles, n’ayez crainte. Octopus relègue la vidéo à son rôle d’outil technologique, servant juste à mettre en valeur les corps et les chorégraphies. La séance de « light-painting élastiqué » en est le moment le plus éloquent.
Quand la musique est un deuxième spectacle
Octopus, c’est aussi un spectacle musical assuré en live sur scène par Nosfell et Pierre Lebourgeois. Installés en miroir l’un en face de l’autre, des deux côtés de la scène, les musiciens font plus qu’accompagner les danseurs. Ils donnent le rythme et l’intensité. Notamment lors de cette reprise de « My Girl (Where Did You Sleep Last Night) » popularisée par Nirvana, à la guitare électrique et au violoncelle. La voix de Nosfell déchire l’air et la scène et donne toute sa puissance au duo sensuel en noir et blanc, qui par trois fois, reviendra sur scène dans un jeu de séduction de plus en plus intense.
Assurément, Philippe Découflé livre avec Octopus un spectacle moins léger que ceux vus par les Rennais auparavant. Mais les applaudissements nourris en fin de représentation prouvent que le public apprécie aussi ce changement de tonalité. Et reste fidèle au chorégraphe éclectique.
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Théâtre National de Bretagne – Rennes
Du mardi 05 au samedi 16 octobre – 20h (durée 1h30)
http://www.t-n-b.fr/
Renseignements/réservations : 02 99 31 12 31
J’ai bien aimé l’ensemble. On ne s’ennuie pas. Un seul bémol: il aurait peut-être fallu un peu plus de liant entre les différents tableaux.
Tout simplement magnifique!
La musique
Les décors
Les danseurs; c’était un moment très fort!
D’accord avec solenne