Nous avions retrouvé F.M., l’année dernière à l’Opéra de Rennes dans le cadre des Tombées de la Nuit.
Comment est né ton projet musical ?
J’ai toujours voulu faire de la chanson, j’ai toujours aimé composer dès mon plus jeune âge. Pour ce premier projet musical, ce premier album, j’avais maquetté un disque avec des instruments habituels pour le rock.
Comme je faisais des reprises dans les bars, m’est venue l’idée que je pouvais faire des chansons avec ses instruments là parce que cela soulignerait, appuierait un aspect de mes compositions qui sont l’enchevêtrement de lignes vocales, de lignes mélodiques. Comme j’écrivais de toute façon une partie pour les guitares et les basses, y’avait qu’un pas entre cette démarche là et la démarche d’écrire pour un orchestre plutôt classique avec toujours cette volonté de faire des chansons efficaces et simples.
Y a t-il une différence entre l’idée de ton projet dans la théorie à ce que tu proposes aujourd’hui en concert ?
J’ai souvent une vision assez claire et précise de ce que je veux faire et effectivement par rapport à mon rêve de départ c’est un petit peu de déperdition car il y a des choses qui se passent toujours moins bien dans la réalité que dans les rêves les plus fous mais sinon…
Le lancement de ton album, comment ça se passe ?
Très bien, dans le sens que ce n’est pas un projet habituel, par le format. Ce n’est pas très attendu. Je suis plutôt optimiste, notamment par ce partenariat avec France Inter qui est une grosse mise en avant, c’est idéal ; ça m’apporte beaucoup.
Le combat est d’essayer de contaminer les autres radios mais d’emblée, il y a une cible qui est particulière. Y’a le côté aussi du « jamais entendu » qui rebute les programmateurs mais qui ne rebute pas le public. Donc là, il y a un jeu qu ‘il faut atténuer.
D’où vient cet univers particulier ?
Outre le fait que sur tout l’album, il y a la même instrumentation, il y a cette idée de base de faire jouer un répertoire pop/rock par un groupe qui aurait vu le jour plutôt au XVIIIe- XIXe siècle. Du coup, est ce qu’on aurait pu jouer du rock dans les temps passés, est-ce que ça aurait été ça ? L’idée aussi est de remuer les générations, de faire un lien entre les différentes générations, j’aurai rêvé d’une musique populaire qui manque aujourd’hui.
Ma patte particulière, une certaine conduite dans l’harmonie et les lignes mélodiques ; je fais en sorte que la musique soit évidente, fluide. c’est un travail mélodique, harmonique qui est un travail assez long pour moi car c’est un travail sur lequel je met l’accent et du coup, souvent, on peut avoir l’impression (même si les chansons sont originales et que j’essaie de placer des harmonies), j’essaie de faire en sorte d’avoir comme l’impression de l’avoir déjà entendu.
D’où « Certain People », un refrain populaire ?
Sur cette chanson, j’avais envie d’une chanson hymne avec un refrain simple, syllabique et assez forte et puis à la fin on s’aperçoit qu’il n’est pas si évident que ça à chanter, que les harmonies sont un petit peu particulières dans ce refrain. La volonté de faire quelque chose d’une différence collective. C’est ça le rêve impossible. Allier deux choses qui sont a priori pas compatibles. On a peur de faire écouter des choses différentes, et je pense qu’on a tort.
Fais-tu de la musique multi-générationnelle ?
Ce format de concert, faut bien voir que derrière l’album, il y a cette volonté de faire un concert avec les mêmes musiciens que dans l’album. Aspect spectaculaire qui permet de faire venir les gens autour de quelque chose de curieux. Derrière, il y a de la musique.
Jouer dans un opéra, ça te fait quoi ?
Un honneur, c’est génial de pouvoir investir des projets comme ça. Super idée du festival. C’est un projet qui s’y prête évidemment. On joue également dans les PMU devant un public qui n’a jamais vu d’instruments classiques. Je joue aussi dans ce lieu (Opéra) qui connaît justement ces instruments-là sans connaître ce répertoire. C’est ça qui est important pour moi, pas seulement de lier les générations mais aussi de lier les publics dans leurs classes sociales. Je me trouve au milieu des différents styles et des différents modes de consommation. Mon combat est celui-là justement. C’est très important d’en finir avec les codes et les représentations.
Comment te classes-tu aujourd’hui dans la scène des musiques actuelles ?
Number One (rire). C’est de la pop music, musique élastique. Cette musique pop est élastique au sens où elle absorbe un vocabulaire harmonique/mélodique qui n’est pas celui qu’on entend le plus souvent. On se figure pour qu’un refrain soit efficace, qu’il faut qu’il soit simple. Tout est possible, c’est juste une question de dosage. Le but du jeu est de rester efficace, assez familier et à la fois des personnes comme les artistes du rock anglo-saxons ( Prince,…) sont des gens qui ont réussi à pousser la grammaire habituelle de la pop à un degré nettement supérieur dans le sens du raffinement. La pop musique, je pense qu’on peut aller loin.
Tes projets ? D’autres propositions ? Sur le long terme ?
Je vois un « golden future ». Ah au niveau musical, j’ai une tournée qui continue ; Mon grand sujet est de travailler sur un second album. C’était un exercice de style. Dans mon studio, je travaille les instrumentations, les recherches sonores pour mon second album.
Et dans le futur.. mon rêve est de pouvoir exporter cette musique (je chante en anglais). Je place ma petite pierre modestement dans l’histoire de la pop musique.
Le dernier album que tu as acheté ?
Rickie Lee Jones, le dernier
Le dernier concert ?
un concert de Julien Ribot, un artiste français qui vient de sortir un album.
Merci FM et bon concert.
FM sera en concert le Mardi 28 Avril au Café Carnivore.
Myspace F.M. : fmpopmusic