Pouvez-vous nous présenter le festival ? C’est la deuxième en plein air mais vous avez eu tendance à voyager, cette année c’est à Theix (56) ?
C’est la cinquième édition du festival, et la deuxième édition en plein air, en effet. L’association Motocultor Fest Prod est avéenne, c’est pourquoi les trois premières éditions ont eu lieu dans des salles de Saint-Avé. Ensuite, quand les membres de l’association ont voulu faire grossir le festival, l’idée du plein air est venue naturellement : c’est tellement plus sympa de passer 3/4 jours en bandes à camper et à écouter du métal. Pour pouvoir réaliser ce rêve de plusieurs jours de concerts dans la nature, les membres de l’asso ont cherché un terrain. Or à Saint-Avé, nous n’avons pas trouvé de terrain suffisamment grand. Un site a été prêté à l’asso sur Séné, et c’est donc là que s’est faite la première édition « open-air ». Du coup, au moment de choisir le terrain pour la cinquième édition, l’équipe s’est dit que finalement, ça pourrait être sympa de changer de terrain tous les ans, pour tourner entre deux ou trois communes. Cela permet de faire découvrir cette musique et ce festival à plus de gens, de faire découvrir notre belle région aux festivaliers, de protéger les terres agricoles qui sont moins épuisées ainsi que par un piétinement annuel… C’est venu un peu de nulle part, mais ça nous plaît bien de rentrer dans une sorte de tradition circassienne, ou encore de suivre la lignée des bals populaires itinérants, comme on en trouvait beaucoup en Bretagne il y a quelques années…
Est-ce qu’il y a une personne en particulier qu’il faut féliciter pour les noms du festival et des deux scènes ?
Le nom du festival vient du groupe « Motocultor« , un groupe de reprises de dessins animés, de tubes disco… en version métal.
Ce sont, entre autres, des membres de Motocultor qui ont créé le festival, et c’est l’un des musiciens d’un autre groupe (Teddy) qui a trouvé le nom de la Dave Mustage. Quand à la Supositor Stage, cela vient du surnom d’un des membres de Motocultor.
Le Motocultor festival, c’est une grande histoire de musique et de blagues entre copains à la base, même si nous sommes obligés d’être beaucoup plus sérieux maintenant.
Hatebreed, New Model Army, Marduk … Vous aussi vous aimez mélanger les genres et les publics ?
Oui, le projet artistique de base est de rassembler tous les styles musicaux qui tournent autour du métal et du hard rock, tous les âges, tous les métiers, tous les profils de festivaliers et de musiciens, tous les humours… Nous sommes de grands rêveurs, et on vit le Motocultor Festival comme une grande fête autour de la musique métal.
L’éclectisme fait aussi partie de nos buts pour une autre raison : l’association Motocultor Fest Prod organise ce festival, mais aussi le tremplin du festival, qui a motivé 50 groupes candidats cette année, qui jouent ensuite avec les autres groupes professionnels sur les scènes du festival, et nous avons aussi d’autres projets culturels et musicaux. Le fait que le Motocultor Festival soit ouvert sur l’extérieur fait partie de cette mentalité, et c’est pourquoi chaque année nous accueillons des groupes « humoristiques » ou d’autres styles musicaux (par exemple MC Circulaire), ainsi que des animations sur le site.
Ça serait quoi une édition réussie ?
Une édition réussie, ce serait d’abord de bons concerts, dont les musiciens sortent ravis et qui rendent le public heureux, des gens qui s’amusent pendant 4 jours, une bonne bière bien fraîche, des rires, du silence la nuit pour mieux recommencer le lendemain, des festivaliers civiques qui respectent le très beau site que nous avons choisi (et qui accueille des animaux toutes l’année, d’où l’interdiction du verre sur l’aire de repos et le site)…
Mais aussi, bien sûr, suffisamment de pass vendus et du soutien de la part des entreprises privées et des partenaires publics pour que le festival se pérennise dans un contexte très difficile…
Une petite dernière pour la route : Pensez-vous que ces musiques ont le vent en poupe ces derniers temps ?
Oui, le Métal et le Hard Rock en France prennent pas mal leur essor: les universités s’y intéressent, les pouvoirs publics aussi, les grosses entreprises et le grand public s’en emparent… Ce qui n’est pas sans susciter de nouveaux problèmes, mais comme nous aimons cette musique et que nous croyons fortement qu’elle peut apporter beaucoup aux gens, grâce notamment à sa diversité de ton et de thèmes, nous croyons que c’est une bonne chose, à condition d’éviter les dérives et de ne pas oublier de protéger les musiciens et le public.
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Pour en savoir plus : http://www.motocultor-festival.com/