Un peu excentré, du côté de Beaulieu, se trouve le 126, la galerie 126 plus précisément. Le 126 aka la maison aussi (126 avenue Général Leclerc, Rennes.) On y a été pour le vernissage de leur quatrième expo, Trance Boa.
Le 126, c’est une structure toute récente, ouverte en 2012. Avant d’être une galerie, c’est initialement une histoire de copains. Ils sont six, Quentin, Benoit, Hugo, Louis, Gauthier et Thomas : quatre d’entre-eux vivent là, la porte est fictive pour les autres.
Il y en a qui sont étudiants aux Beaux-Arts, d’autres qui ont fait une école de graphisme, d’autres qui ont fait Arts-pla à la fac.
Avant n’importe quel médium, c’est l’allégeance au skate qui les rassemble pour une grande partie d’entre eux, une entité sub-culturelle, aussi.
Le territoire est partagé, les influences variées. Pour la créa, Quentin parle « d’indé-bricolé« . C’est plutôt adéquat comme terme. Le collectif est indé, la galerie aussi, et l’art, plus expérimental, conceptuel, qu’attaché à la valeur technique.
C’est chez eux, donc c’est simple : ils en profitent. C’est aussi un atelier. Ils mêlent leurs travaux, changent et re-changent de disciplines, les associent : dessin, graphisme, photo, sculpture, du visuel, du sonore…
Entre les expos majeures, ils bossent sur leurs trucs à eux, ils vont voir dehors, cherchent ailleurs le travail des autres, et puis ils sollicitent ce qui leur plait, en laissant entrevoir dans la micro-librarie du fond bouquins, fanzines, T-shirts, tapes, les leurs, ceux des autres…
C’est d’autant plus sympa quand ils lancent des projets-experiences comme le « Triplethon« : une performance participative pluri-disciplinaire où les participants ont été amenés à dessiner, photographier, modeler ce qui leurs plaisait, en un temps record sur 4 kilomètres environ. Ensuite evalués sur leurs perfs de temps et leurs créations, ils ont pu les exposer à la galerie.
C’était en octobre. On attend le prochain baskets aux pieds, crayons en main.
Pour la nouvelles expo, ils ont choisi d’inviter Jean-Philippe Bretin. Il fait partie d’un collectif qui s’appelle Modèle Puissance, regroupant plusieurs individus qui concèdent graphisme, dessins contemporains, au moyen de revues, expos, et puis internet, bien sûr.
Lui dessine, principalement, vous pourrez voir son fanzine Serpan, qui met en scène un personnage-serpent, « désuet et enfantin« . C’est aussi son support d’expérimentation, pour explorer d’autres médiums. C’est ce qu’il a pu faire pendant ses jours en résidence au 126, raconte-t-il : « Ce sont des choses que j’ai rarement l’occasion de faire à Paris, de me mettre un peu en danger en faisant des choses que je n’ai jamais faites, de la peinture, par exemple. C’est une expo de tentative en quelque sorte. »
Bref, c’est un de ces espaces particuliers, peu nombreux à Rennes semble-t-il. Pourtant tout ce qui le caractérise donne envie. Qui n’est pas tenté par le collectif, le pluri-disciplinaire, l’expérimental ?
Dessins, peintures et sculpture amovible sont a voir jusqu’au 10 Janvier à la Galerie.
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