Maintenant 2016 – On se retrouve à l’église ?

bandeau Maintenant 2016 - Katie scott

Difficile de faire exister un site rassembleur des publics au cœur d’un festival quand sur 10 jours, l’événement investit plus de 25 lieux. Pour résoudre cette problématique, les organisateurs de Maintenant avaient comme l’an dernier choisi d’utiliser la Salle de la Cité transformée pour l’occasion en quartier général ouvert à tous : des curieux qui veulent se renseigner sur les propositions du festival aux amateurs de warm-up électro léchés, des passionnés ou néophytes qui souhaitent assister à des performances, aux publics les plus divers qui viennent manipuler des installations interactives ou prendre un brunch. L’actualité des derniers mois a chamboulé les plans de Maintenant : la Salle de la Cité n’étant plus disponible, c’est finalement au Théâtre du Vieux St Étienne que l’équipe établit son quartier général. Malgré ce changement de lieu de quasi dernière minute, on souhaite à nouveau une belle réussite à ce nouvel épicentre, confiants que nous sommes en la capacité de Maintenant à en faire un lieu chaleureux, ouvert à tous. D’autant que l’équipe nous y promet également des surprises, un espace détente et une petite restauration proposée sur place. Bienvenue sur la planète Maintenant, Théâtre du Vieux St Étienne. Petit tour d’horizon de ce que vous pourrez y trouver. 

Ambiance électronique : dancefloor du brunch à l’apéro

quartier-general-maintenantTous les soirs (ou quasi), entre 20h et 00h, le théâtre du Vieux St Étienne devenu nouveau quartier général du Festival se transformera en dancefloor pour profiter de l’apéro et des premières heures de la nuit dans une ambiance chaleureuse (voire festive) avec pour objectif la mise en avant d’artistes et de collectifs rennais (pour la plupart) qui font bouger la scène électronique locale.

Aux platines, chaque soir, se relaieront ainsi plusieurs producteurs et djs de la scène rennaise le plus souvent : le vendredi 7 octobre, pour l’inauguration du festival, ce sont l’électro lumineuse du Parisien Petit Prince (dont le vinyle 2010 est paru chez les formidables Pain Surprise Records – Jacques…) et l’électro tamisée et sombre du duo rennais Gare Sud qui auront la délicate mission de lancer les hostilités. Le samedi, carte blanche sera laissée à Chevreuil (collectif rennais créé en février 2015 autour de l’organisation d’événements culturels, graphiques et musicaux) avec la Suédoise Kablam et trois membres de la team : Abile pour un set entre deep house et techno et le duo Cats soiled avec sa post-techno déviante et brute, tandis que Decilab proposera la sienne jeudi 13 octobre avec l’abstract house aux beats hip hop de KCIV, le Jersey Club saccadé de Kong, l’électro soyeuse de Pura Pura. Le lendemain, le vendredi 14 octobre, on retrouvera Aasil (responsable de soirées alliant musique électronique et performances visuelles) avec le duo suédois Gidge et la house planante et ensoleillée de D.K. (du label parisien Antinote). Le samedi 15 octobre, on sera plus que ravi de retrouver l’ambiance de l’émission Track/Narre (sur Canal B) qui nous manque fortement avec un B2B Calcuta/Gigsta qui devrait nous envoyer illico sur le dancefloor. Le dimanche 16 octobre, c’est à l’essentiel collectif Eumolpe qui reviendra la tache de clôturer le festival en beauté, ce que ses dignes représentants Mioshe et Francïs feront comme à leur habitude avec un toujours formidable esprit d’ouverture.

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Autre temps pour découvrir deux chouettes producteurs rennais : le dimanche autour d’un brunch de 11h à 15h. Nouvelle proposition du festival, le Brunch Électronique devrait permettre aux clubbers qui sortent de leur nuit et aux autres de se croiser autour d’un brunch « croquant et vitaminé concocté par la Dînette« . Avec même des nuances gustatives puisque pour accompagner les délicates compositions aériennes d’In love with a ghost (dimanche 9 octobre de 12h30 à 13h30), c’est un English Brunch qui vous sera proposé. Alors que le dimanche 16 octobre, c’est un Brunch à la française qui accompagnera l’ambient cotonneuse, vaporeuse et ouatée de Delawhere.

Des installations immersives et/ou participatives

Autre bonne idée pour rassembler les publics : proposer des installations, des performances, avec lesquelles on peut souvent interagir.

Polyphonic Playground par le Studio PSK

Voilà par exemple un truc complètement fou réalisé par le studio de design londonien Studio PSK (fondé par Patrick Stevenson-Keating en 2011) qu’on est totalement impatient d’essayer en vrai. Le studio travaille avec des marques, des entreprises, des galeries d’art en mêlant design, démarche artistique et communication et a créé cette incroyable structure Polyphonic Playground qu’on pourra essayer au Théâtre du Vieux St Étienne dès le 7 octobre.

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Imaginez une structure de jeu comme celle que vous trouvez dans les parcs ou dans les cours de maternelle, avec balançoire, toboggan ou échelles de diverses tailles à escalader. Imaginez la même structure en bois, réalisée par des designers. Imaginez que lorsque vous l’escaladez, elle se mette à faire de la musique. Polyphonic Playground mêle en effet design, technologie (la structure est truffée de capteurs, utilise de la peinture conductrice et du textile connecté) et création musicale. Cette installation sonore interactive et collaborative vous permet à la fois de faire de la musique et de vous marrer en jouant comme un gamin. Que vous vous saisissiez de la balançoire pour vous élever dans les airs, que vous montiez un à un les barreaux des échelles ou que vous descendiez sur le toboggan, chacun des éléments génère un son différent, concocté par le musicien beatboxer Reeps One. On ne sait pas pour vous, mais on est pour notre part follement impatient d’y grimper.

Uluce par le Collectif Récif

Moins monumental et bien moins agressif, Uluce, objet sensible, sonore et lumineux a été inventé par le collectif Récif, qui a eu la bonne idée de remporter l’appel à projets enseignement supérieur Arts & Technologies lancé par Electroni[k] en 2016 et soutenu par Stereolux. Autrement dit trois jeunes artistes travaillant de concert sur une création qui sera présentée pendant toute la durée du festival Salle de la la Cité. On apprécie l’implication de l’équipe d’Electroni[k] (aka les organisateurs de Maintenant) dans le soutien de la toute jeune création et la chance donnée à des artistes certes à peine issus de formation, mais déjà bouillonnants d’idées et d’envies.

Uluce - Récif - Maintenant 2016

Récif, ce sont donc Lola Faraud (AGR – l’École de l’image, Nantes), Quentin Hemonet (Institut de Musicothérapie de Nantes) et Romain Ronflette (École de Design de Nantes Atlantique) à l’origine d’Uluce. Les trois comparses ont imaginé une structure participative, poétique et sensible, un objet à 13 faces sensibles, tendues de toiles, qui agissent comme des interrupteurs ou plutôt comme des capteurs. Autrement dit (si on a tout compris !), lorsque vous touchez la toile de l’une des faces, vous déclenchez un signal lumineux et un signal sonore. Mais ce qui est encore plus chouette, c’est que si un autre spectateur/utilisateur touche la toile en divers endroits de concert avec vous, vous commencez à créer une « symphonie sonore et lumineuse improvisée » ! Plutôt minimale dans sa forme, Uluce se veut donc tout aussi poétique que favorisant les échanges.

Point à Point par le Collectif Deuxcentdix

C’est aussi en remportant un appel à projet (mais cette fois-ci l’appel à projets étudiants Arts & Technologies lancé par l’association Electroni[k]) que le Collectif Deuxcentdix s’est retrouvé programmé dans cette édition de Maintenant. Point à Point sera ainsi présentée à quatre moments distincts pendant le festival : les 8 et 15 octobre pendant les Nuits Électroniques 1 & 3 à l’Antipode Mjc et les 15 et 16 octobre pour le Super Week-end ! au Cadran. Et on est très impatient de la découvrir en vrai. Créée par le collectif Deuxcentdix (le nom de la salle de cours où les jeunes femmes se sont rencontrées), tout autant ludique que collaborative, invitant chacun à interagir pour créer des images, l’installation vous permettra de devenir tour à tour pinceau ou guide pour peindre avec la lumière.

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Vous connaissez tous les points à relier. Le but est de relier des numéros qui se suivent pour découvrir au final le dessin qui se dissimule sur la page blanche. Les cinq jeunes artistes du Collectif ont eu l’excellent idée de reprendre le concept mais de le passer à la moulinette des nouvelles technologies. Autrement dit, c’est désormais à deux que cela se passe. L’un des deux protagonistes est dans une pièce obscure avec un casque lumineux. Au dessus de lui, une caméra et un appareil photo chargés d’enregistrer les mouvements de la lumière du casque (à la manière du light painting1). Dans un espace séparé, un deuxième joueur se trouve quant à lui devant un écran et un micro. Sur l’écran, il voit son comparse et des points à relier. Le micro lui sert à communiquer avec le premier joueur pour le guider et l’amener, en se déplaçant, à relier les points numérotés sur l’écran. Quand tous les points sont reliés, la photo en light painting apparaît… Et le dessin se découvre.

Logik

Également lauréats, Eugénie Lacombe et Paul Bouisset ont aussi remporté l’appel à projets étudiants Arts & Technologies lancé par l’association Electroni[k] avec Logik qu’ils présenteront au Vieux St Etienne. De prime abord, on se trouve devant une sorte de console au design épuré (bois/blanc) garnie de quelques potentiomètres ou autres curseurs à déplacer. Cet engin (logik serait un équivalent d’élémentaire mon cher Watson) se veut immédiatement accessible et très intuitif et vous propose de modifier des images diffusées devant vous en jouant des curseurs et des potards. Générées numériquement grâce à un programme développé par les étudiants, les images sont créées grâce à des fonctions mathématiques « et s’inspirent directement de mouvements ou formes présentes dans la nature » . A chacun de les transformer comme bon lui semble, en faisant varier leur taille, leur densité…

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« L’idée est de laisser le spectateur au commande de la projection grâce à un objet de contrôle au design épuré (boutons, potentiomètre..). On voulait créer une installation plus interactive et moins contemplative pour les visiteurs du festival, quelque chose avec laquelle ils aient envie de jouer, de toucher et de s’approprier » explique Paul Bouisset en interview pour Maintenant. Pour laisser à chacun une trace de son expérience avec l’installation, Logik imprime même une trace tangible de la création sur un ticket de caisse avec lequel peut repartir le spectateur/acteur.

Alors, tous à l’église le 7 octobre ?

[A noter, la Super Boom ! du 8 octobre – voir là– tout comme les spectacles déjà prévus au Vieux St Étienne y sont également maintenus, aux mêmes horaires]


Quartier Général –Théâtre du Vieux St-Etienne

Du 7 au 16 octobre, de 12h30 à 22h00 l’équipe du festival vous accueille au Théâtre du Vieux Saint-Étienne (14 rue d’Echange, Rennes) pour vous renseigner sur les projets de l’édition 2016 du festival, découvrir des performances, participer à des ateliers, assister à des rencontres ou encore manipuler des installations.

Maintenant 2016 aura lieu du 7 au 16 octobre 2016. Plus d’1fos.


 

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