London Calling, le plus grand album de tous les temps.

Toute l’histoire était partie de « Rolling Stone Magazine », le magazine spécialisé dans ces classements d’albums. Un journaliste avait appelé Joe Strummer pour le féliciter car « London Calling » était arrivé en tête de leur classement « Meilleur Album des Années 80 ». Joe avait répondu enthousiaste puis avait dit : « Mais l’album n’est pas sorti en 1979 ? ». Et oui, c’était une belle boulette, l’album était effectivement sorti en décembre 1979, le 14 pour être précis.

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L’histoire avait fait le tour de la planète, mais en effectuant cette révolution, son statut était passé du « Meilleur Album des années 80 » au « Meilleur Album Rock de tous les temps ». Cela semble en effet assez amusant de penser qu’un groupe de Punk Rockers puisse pondre l’archétype de ce qu’on pourrait appeler « l’album de rock ultime ». Si on considère en plus que le Clash était en 1979 le dernier représentant de la première vague punk c’est à dire les purs parmi les purs, cela semblait dépasser l’entendement. Mais au début des années 90, alors que « Should I Stay Or Should I Go » atteignait 9 ans après sa sortie la marche la plus haute du « hit parade », rien ne semblait impossible.

Bizarrement l’affaire faisait grincer des dents chez les fans les plus hardcore. Que le Clash soit reconnu comme le plus grand groupe de tous les temps, l’affaire semblait entendue mais le choix de London Calling faisait hurler les puristes …. un choix trop consensuel. Ni trop punk, comme les 2 premiers, ni trop foutoir comme les 2 suivants (On ne parlera pas ici de l’inécoutable « Cut The Crap » sans Mick Jones). De toute façon les fans sont des éternels insatisfaits. Pour eux, le seul Clash valable, serait un bootleg d’un concert pris dans la fosse, ou la distorsion excessive permettrait juste de deviner l’énergie et non la musique.

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Bref qu’est ce qui fait que « London Calling » est un grand album, sinon le plus grand album de tous les temps ?

Le Clash est le groupe typique dont l’histoire est une suite continue de bas et de haut. Ce qu’on réussi superbement un jour, on le rate complètement le lendemain. A la fin de l’année 1978, le Clash se sépare de Bernie Rhode, leur manager historique (il reviendra en 1981), puis partent pour leur première tournée au USA début 79. Quand ils reviennent à Londres en mars, ils sont seuls, ils n’ont même plus de local pour répéter. Leur deux roadies « Johnny Green » et Garry Baker partent donc à la recherche d’un local qu’ils trouveront à Pimlico en plein cœur de Londres, le long de la tamise, le fameux studio « Vanilla ». Pendant 6 mois, le Clash va se retrouver, juste eux 4 avec leur 2 roadies. Personne n’est admis dans l’antre, ils jouent tous les jours et de jams en jams sans contrainte et d’influence extérieure, le corps d’un futur album prends vie. En 1979, le Punk était moribond. Les Pistols et les Damned avaient splité, et les Jam, leurs concurrents les plus directs attaquaient déjà leur 4ème album. Le Clash le savait, ils étaient dans une impasse. Ils ne pouvaient pas aller plus loin dans le punk, cela ne leur ressemblait plus. Ils ont donc commencé à puiser dans leurs racines. Le bassiste « Paul Simonon » amène son Reggae, le batteur « Topper Headon » sa Soul, Joe son Folk et du Rythm And Blues, et Mick la touche Pop et Rockandrollesque qui lie l’ensemble. Cela va fermenter et quand le Clash ira dans les Studios Vessex avec pour producteur l’ancien DJ mod Guy Stevens, tout se mettra en place comme par magie. Le groupe est tellement soudé qu’il suffira de quelques prises, pour enregistrer les 19 titres que l’on retrouvera sur l’album.

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Soyons honnête, l’ensemble des 19 titres n’est pas à mettre sur le même tableau. Si aucun titre n’est à rejeter à priori, certains sont néanmoins juste de bonnes ‘faces B’. Pour simplifier, les 2 premières faces sont parfaites, puis l’album connait un léger creux sur la 3ème face et fini en grande pompe sur la 4ème. Mais attention, ces creux et ses bosses ne sont pas un handicap, loin de là. Cela donne du relief, de la vie, et le tout forme un bloc. Les thèmes sont récurrents et les personnages passent d’une chanson à une autre. Les thèmes abordés sont universels même si le disque est solidement ancré en Grande Bretagne. Un autre composant principal de l’album est le tribut donné à la musique jamaïcaine. Elle transpire par tous ses pores. ici par un rythme chaloupé, là par un thème ou par un clin d’œil, le disque est truffé de références.

A côté des poids lourds de l’album, « London Calling », « Rudie Can’t Fail », « Clampdown » et « Train In Vain », quatre titres propulsent l’album vers l’éternité. En premier « Jimmy Jazz » dont le swing pourra calmer les premiers rangs durant des concerts qui ressemblent le plus souvent à des émeutes. On mesure ici, la liberté et le chemin parcouru en l’espace de trois ans depuis « White Riot ». Ensuite, le folk « Spanish Bombs » beau à tomber, ou Joe fait le parallèle entre la guerre civile espagnole et la guerre en Irlande du nord. Un titre ou il peut marcher fièrement sur les pas de son maitre, « Woody Guthrie ». Puis vient ce « Lost In The Supermarket » très Kinksien ou déambule « Mick Jones » sur une délicate mélodie Pop. Enfin on tombe sur « Guns Of Brixton« , le premier morceau véritablement Reggae du groupe. Basé sur un riff de basse, il faudra que « Paul Simonon » soit poussé par le reste du groupe pour le finir et le chanter. La chanson est une vrai réussite car elle ne pille pas l’héritage jamaïcain pour en proposer une version édulcorée. Elle reste dans la grande tradition des titres de protestation qui naissent au cœur du ghetto à Kingtown, mais transposé au ghetto Londonien, Brixton (le quartier Jamaïcain ou « Paul Simonon » a passé son enfance).

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Au niveau visuel, la pochette est un clin d’œil au premier album d’« Elvis Presley ». Elle reprends le principe de la photo en noir et blanc avec le nom de l’album en lettrine verte et rose. La photo est tirée du concert au Palladium à New York le 21 septembre 1979 durant lequel « Paul Simonon » dans un moment de rage fracassa sa basse. C’est aujourd’hui l’un des clichés les plus célèbres du rock.

Mais pourquoi « London Calling » et pas un album des Who, des Stones ou de Led Zeppelin ? La réponse est simple. Le Clash était un groupe pour tous. Un groupe simple qui aimait ses fans et qui les respectait. Un groupe, dont la démarche allaient plus loin que de simplement martyriser de pauvres groupies. Un groupe qui sacrifie ses royalties pour qu’on puisse se payer un double album pour le prix d’un simple. Enfin un groupe qui au delà de son engagement politique restait un groupe humain avec ses qualités et ses défauts, un groupe proche de nous, un groupe auquel on pouvait s’identifier.

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Un jour Joe Strummer avait dit, que s’il avait touché un dollars pour chaque groupe qui s’était formé grâce à eux, alors il serait riche. C’est exactement ça, ils restent encore aujourd’hui pour beaucoup d’entre nous, une influence majeure. Et c’est dans ce cadre, qu’un collectif d’écrivains encadré par « Jean-Noël Levasseur » décide de publier un livre de nouvelles s’inspirant de chaque chanson de l’album. Quelques noms fameux, dont « Jean-Luc Manet » ou « Pierre Mikaïloff » se sont prêté au jeu pour nous faire revivre chaque parcelle de l’album. Un ouvrage à déguster sans modération avec une bonne pinte de Brew (Au petit déjeuner ??).

ps : Ce soir, cela fera sept ans que Joe Strummer nous a quitté. Encore une bonne occasion pour repasser ce disque immortel.

6 commentaires sur “London Calling, le plus grand album de tous les temps.

  1. daniel ichbiah

    Le plus grand album de tous les temps dans la quasi totalité des classements, à commencer par celui de Rolling Stone, c’esr « Sgt Peppers Lonely Hearts Club Band » des Beatles. « Pet Sounds » des Beach Boys arrive généralement deuxième.
    Daniel Ichbiah

  2. Fix

    Les Beatles c’est chiant. Vive les Byrds.

    Sinon il est trop court London Calling, si on paye au poids chez le grossiste, il vaut mieux prendre Sandinista.

    Dis-moi ton age, je te dirai quel est ton meilleur album de tous les temps.
    J’ai eu 16 ans en 89. C’est Doolitle le plus grand album de rock de l’histoire de l’univers.

  3. Sylvain alias "dajouman"

    Moi, je confirme : c’est mon album préféré…

    Je l’ai écouté en 33 tours chez moi durant mes années de Lycée. J’ai défoncé, à l’usure, 2 cassettes à bande dans l’autoradio de ma première bagnole (une Simca 1000 pour l’anecdote). Aujourd’hui, le bobo que je suis écoute le CD au moins une fois par mois chez lui.

    Et, le 14 décembre 79, je n’avais pourtant que 7 ans !

    Allez, je plonge dans l’Ille depuis la fenêtre de ma chambre and live by the river.

    Bonnes fêtes !

  4. teenage

    super Daniel, tu as été bien consciencieux,
    et tu te laisses dicter ces choses là par des canards ?

    Bon sinon London Calling est bien loin d’être meilleur album de tous les temps, faut pas dec, hein!

  5. Maitre Kulk

    A monster of a fuckin’ record ! et l’article lui rend justice de fort belle façon !

    Je suis né juste avant l’album, à un mois près. Une fois, un pote pensait me faire plaisir en disant « tu es né avec « The Wall » ! »

    Le pauvre a du recompter ses dents en repartant chez lui, je suis le môme de « London Calling » ! Fook it !

  6. neck pain help greenville sc

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