Du punk sous toutes ses formes, des chanteuses qui assurent scéniquement et vocalement, une belle affluence au Jardin Moderne : cette 6ème édition du Girls Disorder organisée par Mass Prod a tenu toutes ses promesses.
Belle entrée en matière au Café Culturel avec le rock posé et efficace du trio Christine Killer. Il manque probablement quelques fréquences basse pour nous emporter complètement, mais le groupe nous a montré de belles choses. A suivre.
Sans temps mort, direction la salle de concert (on fera la navette entre les deux espaces pendant tout le festival, ce qui permet de donner beaucoup de rythme à la soirée). Le quintet orléanais Monde de Merde nous cueille d’entrée avec leur punk hardcore blast : ça tabasse sévère, les deux guitares lacèrent, la rythmique est tendue et la chanteuse balance sa rage avec une intensité glaçante. Une prestation très physique, puisqu’à plusieurs reprises, elle s’accroupit sur les pics d’intensité vocale. Avec des compos nerveuses et enlevées qui donnent au final un set explosif.
On était impatient de revoir le trio Nanda Devi sur scène, après les avoir découverts lors de l’ouverture des concerts de l’Open Répé en juin dernier. Le riot girls band rennais ne nous a pas déçu, avec un paquet de nouveautés qui nous ont réjouis. La formule de base est toujours là : un punk-rock nerveux avec un chant lead assuré par la bassiste et des choeurs réalisés par la guitariste et la batteuse. Mais le trio laisse beaucoup plus de place aux voix, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Vous rajoutez une disposition scénique en ligne mettant parfaitement en valeur chaque membre du trio, et vous avez tous les ingrédients pour un set réussi. Le public pogote d’ailleurs joyeusement pour la première fois de la soirée. No ! No ! No !
Les De Fatwa’s bourlinguent depuis pas mal de temps sur les scènes européennes et ça se sent : le quatuor propose du punk pur et dur, carré et efficace : ici, pas de superflu, c’est sec et les morceaux ne font pas plus de deux minutes. Musicalement, ça fait le boulot, mais la chanteuse est vocalement à la peine au début du set. La voix mettra une bonne demi-heure à se chauffer, et on sent la petite gène au début du concert. Une fois ce problème réglé, on retrouve le punk-rock survitaminé écouté sur disque. Du punk fin seventies efficace et engagé, qui aura définitivement mis le feu dans les premiers rangs.
On a revu Central Massif une semaine seulement avant de les retrouver sur la scène du Café Culturel. Les quelques soucis de sons au Sympatic ont disparu et on peut apprécier pleinement leur post punk abrasif. Le groupe a fait de gros progrès depuis leur passage il y a un an sur la même scène, lors de l’Open Répé #1. Les liaisons sont plus fluides entre les morceaux, ce qui donne une homogénéité à l’ensemble du set. Leur compost-rock élargit les frontières du punk, avec ce qu’il faut de tension : un chant habité, un trio guitare-basse-batterie talentueux, et des choeurs raccords avec le chant. Plusieurs titres accrocheurs nous donnent même cette délicieuse sensation de connaître les morceaux dès la deuxième écoute. Inutile de vous dire qu’on va guetter la sortie de leur premier disque.
Ca fait déjà une quinzaine d’années que les Charly’s Angels sévissent dans la région, mais nous les découvront pour la première fois ce samedi 25 mai au Jardin. A l’origine trio exclusivement féminin, le line-up a évolué : mais la formule est toujours la même, avec du punk auquel on a injecté une forte dose de rock’n’roll (la reprise de Johnny Cash n’est pas là par hasard…). Des petits riffs rock, un chant pêchu, une rythmique dansante, du punk’n’roll qui vous colle la banane et qui fait remuer les premiers rangs. Une très bonne suprise.
Les rangs sont plus clairsemés pour accueillir le dernier groupe : pas évident de clôre une soirée aussi intense et chargée. Mais il faut dire que les Pad Ha Core ne nous ont pas réellement emballés. Leur punk n’a rien de très original, le chant n’est pas vraiment assuré, mais surtout, l’association punk-biniou n’est pas forcément du plus bel effet. Question de goût, certes, mais on regagne nos pénates avant la fin du set.
A nouveau une excellente soirée organisé par l’asso Mass Prod, qui remet le couvert le 13 juillet pour le festival Vive Le Punk à Callac (22), avec la bagatelle de 15 groupes venus du monde entier !
Photos : Solène & Yann