Un appel salutaire : « La soif aussi nous appartient ! »

Il faut avoir le regard alerte et être d’humeur curieuse pour ne pas passer à côté de cette petite feuille A4, photocopiée et collée sur différents mobiliers urbain dans le centre-ville de Rennes. Nous ne connaissons pas son origine mais cela n’est pas important. Le texte s’impose de lui-même et frappe les esprits ! En effet, il évoque les comportements agressifs, les harcèlements et les agressions sexuelles subies par de nombreuses personnes (en très grande majorité les femmes et les personnes LGBT) dans les lieux supposés être « festifs ». Il en appelle à une vraie prise de conscience et exige un changement dans nos comportements respectifs. Ce texte mérite d’être lu par le plus grand nombre. Nous le reproduisons donc ici dans son intégralité.

 

Dans la rue de la soif comme partout, on est beaucoup trop à avoir fait l’expérience de comportements oppressifs : ça passe par la petite remarque quand tu marches tout seule, le barman qui te dit « je te laisse pisser dans mon bar parce que tu es jolie », le GHB dans le verre, la main au cul ou aux seins, les viols. Ça arrive dans la rue, sur les terrasses et dans les bars, certains plus que d’autres…

Face à ça, la défense ne peut être que collective parce que réagir tout·e seul·e, c’est possible mais c’est pas facile. Il faut qu’on inverse le rapport de force et qu’on s’organise.

  • Crier : « tu viens de me/lui toucher les fesses là ! »
  • Prendre des témoins à partie pour demander de l’aide.
  • Être attenti·f·ve au bien-être des personnes autour.
  • Proposer son aide si on voit quelque chose sans pour autant se prendre pour un chevalier servant.

On n’est pas obligé·e d’être docile et poli·e comme on nous l’a appris. Le corps n’est pas seulement objet d’agressions mais est aussi une arme de défense : pousser, frapper, courir sont autant de moyens à notre disposition. PS : qu’on soit bien claires, on ne plaide pas pour le renforcement des politiques sécuritaires : keufs, vigiles, et autres chiens de garde du patriarcat. retournez dans vos niches.

Ce qui est sûr, c’est que les lieux de fête sont faits pour les mecs bien virils et seulement eux. Boire, cogner, gueuler, choper un maximum, le consentement en option et l’alcool en alibi. Tout le monde est au courant que tu risques de t’y faire agresser et quand ça arrive, personne ne réagit. C’est dans l’intérêt des patrons de ne rien faire, ils préservent ainsi leur clientèle. On paye le prix fort la gratuité de l’entrée quand un mec rentre en boite, il achète l’accès à l’alcool, à la musique et aux corps des meufs sélectionnées selon des critères sexistes.

On va pas se laisser faire. On veut aussi notre part de la teuf. Donnons-nous la possibilité de prendre plus de place dans ces espaces. Pas question de se priver. C’est aux agresseurs de faire des détours pour nous éviter.


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Article Alter1fo : la ville n’aurait donc de féminin que son nom ?
Article Télérama : Les violences sexuelles, véritable fléau des festivals de musique
Article France Inter : Une Coupe, une fête… et trop d’agressions sexuelles

 

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