Le très actif groupe facebook Jean Face, déniche depuis déjà 2014 les plus belles pépites en matière d’Indie Rock ou de pop ligne claire avec une passion inlassable et experte. Il ne néglige pas pour autant pas les scènes bien réelles en vous proposant à Rennes vendredi 8 et samedi 9 juin 2018 deux soirées de haute volée dans leurs styles de prédilection. La première aura lieu au Bar’Hic et regroupera la pop grungy des nantais de I’d Prefer Not To et les rennais de Da Maybes bien décidé à fêter dignement la sortie de leur excellent EP Modernisme. La seconde se déroulera au Bistro de la Cité et rassemblera le projet solo d’un des deux guitaristes d’Enablers : Hazel Atlas et la folk enfiévrée d’Arianna Monteverdi.

La première manche de ce doublé gagnant se jouera donc vendredi 8 juin au Bar’Hic. La place des Lices risque bien de vibrer de bonheur sous les assauts soniques du chant délicatement rageur, des sections rythmiques implacables et des guitares acérées des deux combos conviés ce soir là.

D’abord officiant sous le patronyme de DeeDee & The Maybes, le trio rennais composé depuis 2011 de Didier Sérot (à la guitare et au chant), de Ced Le Roux (à la batterie) et du camarade Franck Belloeil (dont les superbes photos ont agrémenté nos colonnes) à la basse, s’appelle désormais plus sobrement Da Maybes. Depuis le départ nous apprécions beaucoup leur indie rock limpide nous évoquant aussi bien Built To Spill, Yo La Tengo ou REM. La précision mélodique de leur premier EP Entertainement, sorti en 2014, nous avait déjà bien épaté, mais voilà qu’avec leur nouveau disque, ils ont franchi plusieurs paliers d’un coup dans notre estime. Sorti en mars 2018, le cinq titres Modernisme  nous avait totalement épaté avec son énergie implacable flirtant avec bonheur avec l’esprit rageur de Superchunk ou des titres les plus vénères de Sebadoh. Nous en avions vanté les mérites lors d’une chronique enthousiaste qui se concluait sur notre impatience à nous prendre en pleine face ces cinq épatantes poussées d’adrénaline. Merci donc à eux et à Jean Face de nous en offrir enfin l’occasion. Nous vous invitons bien sûr plus que chaudement à tenter la découverte avec le risque d’avoir l’irrépressible envie de repartir avec l’élégant CD jaune sous le bras.

Dans l’extraordinaire nouvelle d’Hermann Melville, le clerc de notaire new yorkais Bartleby  répond à toutes les injonctions de son employeur par un laconique et définitif « Je préférerai ne pas. » (Id’ prefer not to.). Ce patronyme opposant et malicieux est donc celui qu’a choisi le trio nantais IDPNT (I’d prefer not to). On retrouve dans la bande des membres de French Cowboy, Little Rabbits et Newell. Initialement one man band explorant les joies des guitares dissonantes, des boucles bien lourdes de batterie et de basse et du mur de son caractéristique de l’indie rock furibard des années 90, le projet devient trio au printemps 2015, d’abord pour un set live puis pour un premier album sorti fin 2016. On y retrouve l’équilibre délicat entre puissance électrique et mélodie imparable qu’on aime tant dans le rock américain d’il y a déjà deux décennies. cette formule détonante devrait faire merveille sur la petite scène du Bar’Hic et être totalement à l’unisson de l’énergie rageuse de leurs camarades de scène du soir.

Les intersets et la fin de soirée vibreront au son des sélections avisées et parfaitement raccord de Don Lurie et de DJ Tlag.

vendredi 8 juin 2018 – Bar’Hic, place des lices, Rennes – 21h – 5€ (et 10€ avec le EP)

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La seconde manche aura lieu, non loin de la précédente, au bistro de la cité samedi 9 juin. La soirée mettra la pédale douce sur les batteries rageuses, les basses vrombissantes et les guitares cinglantes mais devrait se montrer plus que généreuse en émotions fortes.

Ce sera ainsi l’occasion de retrouver en live un des plus passionnants guitaristes que l’ont ait la chance de voir sur scène. Sous le pseudo Hazel Atlas se cache en effet Kevin Robert Thomson, fabuleux guitariste et compositeur au sein d’Enablers. Avec son compère Joe Goldring, le bonhomme se livre à une des plus belles et fascinantes batailles à laquelle nous ayons pu assisté en concert Seul au commande, il se fait plus frondeur, expérimentant et improvisant au fil de ses humeurs vers des territoires plus pop ou psychédéliques. On ne sait donc pas vraiment à quoi ressemblera sa prestation, mais nous sommes par contre certains que le monsieur a une classe indéniable et que son set sera tout sauf anodin.

Là encore, votre petit cœur risque bien de fondre, car vous aurez l’occasion de vous prendre de plein fouet la musique d’Arianna Monteverdi. Cette nantaise explore dans de superbes ballades éthérées les territoires imaginaires des Texappalaches. La force avec laquelle elle parvient à donner vie à son imaginaire est assez remarquable. Entre americana et country folk, ses compos d’une sincérité déchirante possèdent une luminosité rare alliée à une mélancolie envoutante. La dame a joué en première partie de Laetitia Shériff, Glenn Jones, Elvis Perkins ou Josh T.Pearson… Elle a sorti en juin dernier, le très beau Getting Close sur le label Les Disques Normal. enregistré en duo avec Vincent Dupas (My Name is nobody) et produit par Vincent Robert (Electric Electric), le disque regorge de pépites folk ultrasensibles et orageuses qui devraient transporter le public très très loin. On a déjà pu apprécier la classe bouleversante de la dame sur scène et on ne peut donc que vous conseiller d’être du voyage.

Samedi 9 juin 2018 – Bistro de la Cité, 7 rue Saint Louis, Rennes – 21h – Prix libre

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