Depuis ce début d’année 2018, les scènes musicales rennaises nous offrent un déluge ne semblant pas vouloir tarir de très bons disques. Nous allons essayer de jeter quelques petits coups de projecteur sur ceux qui nous ont le plus enchanté les tympans. On vous conseille ainsi aujourd’hui de jeter une oreille sur Modernisme, le nouveau et décoiffant cinq titres du trio Da Maybes.
Entre l’imparable et déjà classique EP Fig 1.01 Primesautier des Gordini, l’élégant nouvel album Now & Here de Santa Cruz et le somptueux nouvel EP Tarantula du duo [kataplismik], vos platines sont gâtés par les musiciens rennais pour ce premier trimestre 2018. A cette liste vient désormais s’ajouter l’excellent Modernisme, premier EP sous l’appellation Da Maybes d’un trio local que l’on suit depuis un moment.
D’abord officiant sous le patronyme de DeeDee & The Maybes, le trio rennais composé depuis 2011 de Didier Sérot (à la guitare et au chant), de Ced Le Roux (à la batterie) et du camarade Franck Belloeil (dont les superbes photos ont agrémenté nos colonnes) à la basse, s’appelle désormais plus sobrement Da Maybes. Depuis le départ nous apprécions beaucoup leur indie rock limpide nous évoquant aussi bien Built To Spill, Yo La Tengo ou REM. La précision mélodique de leur premier EP Entertainement, sorti en 2014, nous avait déjà bien épaté, mais voilà qu’avec leur nouveau disque, ils franchissent plusieurs paliers d’un coup dans notre estime. Fin 2017, nous avions participé en toute confiance au financement participatif d’un nouvel EP et voilà qu’en ce début mars tombe le résultat final dans nos boites mail.
Le disque a été enregistré et mixé par Emmanuel Le Duigou à Quévert et le master a été réalisé par le Studio Lakanal de Montpellier. Après à peine cinq secondes de petits arpèges aériens trompeurs, le premier titre Baccara démarre tambour battant avec la volonté audible d’en découdre. Chant dents serrées, rythmique en pleine fuite en avant et guitare incisive, le morceau annonce la couleur haut et fort : Da Maybes durcit donc le ton. Ça lui réussit d’ailleurs diablement bien. Sur les cinq titres, le trio flirte avec bonheur avec l’esprit rageur de Superchunk ou des titres les plus vénères de Sebadoh. A mi-chemin, le groupe semble retrouver un ton plus mélancolique sur Out of Sight mais c’est pour mieux redémarrer plein pot sur le dernier tiers du titre. Ce disque sans une once de gras s’écoute avec autant de plaisir à fond les ballons pour ravager votre mobilier ou au casque pour en savourer toutes les petites finesses. Maintenant, nous n’avons plus qu’une hâte, c’est de les savourer en live.
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