Le parcours des brestois de Jodie Banks a été un peu chaotique depuis sa formation en 2004. Après avoir sorti une démo, le batteur et le bassiste quittent le groupe en 2007 pour d’autres horizons. Les deux guitaristes rejoignent d’autres projets (Robin Foster pour JC et Trashington DC pour Curtis). Le projet reprend vie en 2011 avec une nouvelle section rythmique qui rejoint le duo originel de guitaristes. Avec la sortie de leur EP, le groupe reste fidèle au rock indé influencé par la scène britannique, mais avec, petite nouveauté, quelques touches de punk. Précédés d’une réputation scénique flatteuse (ils ont notamment joué au festival Fête du Bruit), ils nous ont démontré tout leur talent sur la scène des Jeunes Charrues. Si ce line-up est relativement récent, l’expérience de chacun des musiciens transpire à chaque moment du set : c’est carré, efficace et terriblement addictif. Avec, cerise sur le gâteau, le redoutable High Heel Shoes, petite bombe qui prend tout son sens en live. On espère les retrouver très vite en concert sur Rennes. Rencontre avec les deux guitaristes, JC et Régis, quelques minutes après leur excellent concert.
Alter1fo : Si vous deviez présenter Jodie Banks en deux, trois mots seulement, que diriez-vous ?
JC : catchy, mélodique, énergique
Plutôt que de vous poser la question de vos influences, citez chacun 3 albums sans lesquels vous ne pourriez pas vivre.
Régis : Ziggy Stardust de David Bowie, Nowhere de Ride, Definitly Maybe de Oasis.
JC : Nowhere de Ride aussi, tous les albums de Sude, j’ai le droit de dire ça ? (rires), je suis un grand fan de Suede, j’adore la voix de Brett Anderson, après je ne sais pas quoi te dire… franchement c’est une question que je ne me suis jamais posée, je vais travailler ça !
C’est une réponse qui peut évoluer, car dans un an tu peux citer trois albums complétement différents.
Régis : ah, j’ai oublié les Smiths ! (Rires)
On sait que le projet est né il y a un paquet d’années puis le bassiste et le batteur ont quitté le groupe. JC a joué avec Robin Foster, Régis avec Thrashington DC puis vous avez recruté deux musiciens de Thrashington DC. Comment on fait pour demander à deux musiciens punk de venir jouer sur le projet Jodie Banks ?
JC : Parce que ce sont des gens géniaux, ce sont des amis et ensuite ce sont des bons musiciens. Régis jouait avec eux sur Thrashington DC : on voulait remonter le projet et il a naturellement demandé à Jacky et Timothée.
Mais vous les aviez « sous la main » depuis un petit moment ?
Régis : Oui mais on a longtemps été occupé avec Thashington DC : on était en tournée toutes les vacances scolaires pendant 15 jours et parfois en tournée aux Etats-unis pendant un mois, donc on n’avait pas trop le temps pour faire du Jodie Banks. Puis le chanteur de Thrashington DC est parti sur Nice, et on a eu une date pour Jodie Banks : j’ai donc demandé à Jacky et à Timmy si ça les branchait. On ne s’est pas arrêté depuis, et on a enregistré un ep dans la foulée.
Comment s’est passé l’enregistrement ? Plutôt à la maison ou en studio ?
Régis : Les deux en fait.
JC : On a commencé à l’ISB (ndlr : Image & Son Brest) : une personne de l’ISB nous a enregistré les prises batterie et basse. Puis Jacky, qui travaille beaucoup sur le son depuis quelques années, a fait les prises guitare et voix. On a fait un mix et on a envoyé ça en mastering à un américain qui nous a fait ça par mail en un aller-retour. Ca ne nous a pas couté trop cher, car on n’avait pas forcément le budget.
Régis : A l’heure actuelle, avec une carte son et un bon ordinateur, tu peux faire du très bon boulot pour pas grand chose. On va bientôt enregistrer de nouveaux morceaux, on va probablement essayer de les produire mieux.
JC : Produire un peu mieux en gardant à l’idée que ce n’est pas la peine d’aller sur une production excessive : on va rester les pieds sur terre et partir sur une prod qui sera à notre image.
Vous êtes un groupe live, avec une grosse énergie, l’avez-vous ressenti par rapport au public ? Il y a quand même eu un accueil surprenant !
Régis : Le public des charrues est quand même impressionnant parce qu’ils réagissent au quart de tour ! En même temps, j’ai trouvé qu’ils étaient assez attentifs aux morceaux qu’ils écoutaient : ils réagissaient même parfois tout seul en fonction du morceau. C’est très plaisant pour un musicien, car le public te déstresse totalement.
Comment se passe le passage du studio au live ? Ce sont des morceaux que vous avez en live au départ et que vous enregistrez ensuite, ou bien ce sont des titres que vous enregistrez d’abord en studio et que vous arrangez ensuite ?
Régis : Généralement on a une autre manière de fonctionner car on habite tous à gauche, à droite. J’enregistre des riffs sur ma carte son et je mets une petite boîte à rythme. Jacky et JC arrivent aussi avec des sons, puis on se transfère les riffs par mails. Et les morceaux évoluent ainsi.
Vous parliez d’enregistrement : vous allez plutôt sur un format type EP ?
Régis : Actuellement, je pense que le support physique n’est pas indispensable pour des groupes en développement : tout se passe par internet donc il est préférable de bosser deux ou trois morceaux bien enregistrés, puis les sortir au fur et à mesure avec une vidéo sympa.
Pouvez-vous nous parler de vos projets de visuels ?
JC : On a trouvé une personne qui va réaliser notre clip et qui bosse avec d’autres personnes sur Brest. Ils aiment ce que l’on fait et apprécie notre démarche. On va le réaliser à la fin de l’année, mais on n’a pas encore choisi le morceau. On a plusieurs morceaux en gestation : on va essayer de ne pas les décevoir et de proposer quelque chose qui fonctionne bien.
Régis : On est revenu à l’époque du punk des années 70 : on demande aux copains de nous filer un coup de main et on essaie ensuite de donner en retour.
Il y a une évolution dans vos morceaux : il y a une volonté de diffuser ces nouveaux titres ?
JC : Il faut absolument que l’on sorte de Brest et qu’on aille un petit peu plus loin. Le public qui s’intéresse à ce style de musique sur Brest nous connait bien maintenant. il faut qu’on essaye de faire connaître notre musique au delà du réseau local.
Alors justement, vous avez des dates de concert ?
Régis : Pour le moment, on ne s’est pas trop intéressé au booking parce qu’on était focalisé sur les Charrues. On a la date de l’Ilophone à la rentrée (ndlr : le vendredi 13 septembre sur l’île d’Ouessant) et quelques propositions de dates : on essaie de caler ça, car on a un agenda bien rempli. Puis on a envie de bien se préparer à l’enregistrement fin novembre.
Pour une sortie ?
Régis : Début 2014, je pense. On a envie de prendre notre temps, de bien produire l’EP.
Merci !
Régis et JC : Merci, bonne fin de festival !
Un immense merci à JC et Régis de nous avoir accordé cette interview quelques minutes après leur passage sur scène !
Site des Jeunes Charrues / Vieilles Charrues
Retrouvez tous nos articles sur les Jeunes Charrues aux Vieilles Charrues 2013
Et les photos des Jeunes Charrues du Samedi 20 juillet (avec Jodie Banks) :
Photos : Solène