Janine – Olivier Hodasava

Janine – Olivier Hadasava

Janine, est un traumatisme, c’est aussi une enquête et un reportage sur WC3 et sa claviste, qui met fin à ses jours durant la soirée du 19 avril 1984.
Ce soir là, WC3 est en tournée dans la banlieue de Grenoble. L’auteur est dans la salle avec ses copains. Ils sont fans du groupe. L’atmosphère est électrique. Le groupe joue comme si leurs vies en dépendaient. Janine, elle, elle fait la gueule, quelque chose l’emmerde. Au bout de trois chansons, elle quitte la scène, c’est la première fois que ça arrive. Le groupe, lui continue à jouer. A la fin du concert, Olivier Hodasava croise Janine et essaye de lui faire signer un poster du groupe. La réponse est cinglante : « C’est vraiment pas le moment ! ». Janine part, puis se retourne et murmure un « Désolée » du bout des lèvres. Personne ne la reverra vivante. On la retrouve plus tard inconsciente dans la voiture. Overdose de médicaments.

Le livre est la recherche d’une explication de la mort de Françoise Wald/Janine. Le livre est composé comme le roman de Gabriel Garcia Marquez, « Chronique d’une mort annoncée ». L’auteur remonte à la source de l’aventure de WC3, jusqu’au jour fatidique du concert de Grenoble.

Janine est une très jeune fille lorsque le groupe se forme en 1978. Elle est déjà une musicienne accomplie, elle a étudié le violoncelle, puis le piano au conservatoire. Si le groupe est né sur les cendres encore fumantes du punk, il ne peut pas vraiment être rattaché à cette mouvance. Musicalement, ce serait plutôt de la new wave speedée, avec un clavier omniprésent et une basse plus frappée que chatouillée, comme une guitare quoi .. Cette impression va se confirmer avec le départ du guitariste ce qui accentue la place de Janine.

En 1981 ils signent chez CBS. Ils sortiront 2 albums et un maxi. C’est au moment de la signature que le groupe doit abandonner son nom « A trois dans les WC » pour WC3 plus neutre. Leur titre « Captain Valium » va lui aussi devoir s’adapter à la dure loi du marché. CBS le sort en maxi sous le nom de « Poupée be-bop ». Mais les WC3 sont des gens pratiques. Eric dira à ce propos : « Plutôt que de se lamenter sur la censure, on a préféré ré-enregistrer le morceau avec un nouveau texte qui parlait d’une petite salope et ça a très bien marché ». Après l’enregistrement du premier album, la critique est très enthousiaste, mais WC3 a du mal à se trouver une place au firmament de musique française. Le groupe est trop rock, pas assez pop, Frenchy mais peut-être pas suffisamment chic…..

Le batteur Jean-Christophe quitte Janine et le groupe qui le prend très mal. Puis c’est l’enregistrement du deuxième album plus qu’à 3 (dans les WC), mais on craint que la maison de disque ne soit plus vraiment derrière eux. CBS va les lâcher, ça se sent … Janine ne le vit vraiment pas bien alors que les autres se font rapidement une raison. Le groupe va quand même défendre son nouvel album sur la route, jusqu’à ce soir du 19 avril 1984 dans la banlieue de Grenoble qui signe la fin du groupe.

L’histoire aurait-elle pu s’écrire différemment, c’est la grande question que se pose Olivier Hodasava. Comment expliquer un tel geste, pouvait-on l’éviter ? et que faire pour ceux qui restent pour qu’ils puissent retrouver un sens là où il n’y en a aucun ? L’ambition cachée du livre était aussi d’apporter un peu de lumière sur un groupe qui mériterait d’en avoir un peu plus et là le contrat est largement rempli.

Janine – Olivier Hodasava – Edition Inculte – ISBN : 979-10-95086-11-6

La musique de WC3/A trois dans les WC peut s’écouter ici sur Bandcamp.

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