Bars en trans. Mondo Bizarro bourré à craquer. Chaleur étouffante sous le plafond très bas suintant de sueur. Sur scène un groupe à l’énergie nucléaire. Un batteur possédé crie comme on a rarement vu et nous rappelle durant quelques instants chavirés (pas tout le temps, quand même), la furie et l’engagement total d’une Shannon Wright. On sait que le compliment lui fera plaisir. D’autant que si on a vu des groupes dévastateurs, excellents même, on n’a jamais trouvé grand monde qui partage avec Shannon cette intensité rageuse et déchirante sur scène (on ne verra malheureusement que la première partie du set, puisqu’on doit également rencontrer Oiseaux-Tempête au même moment – interview à paraître prochainement).
C’est grâce à Vicious Circle (indispensable label bordelais qui nous mit dans les oreilles plusieurs albums essentiels à nos vies – Shannon Wright bien sûr, Mansfield.TYA, ou Olivier Depardon/Virago en tête -à retrouver en interview en cliquant sur les liens) qu’on a rencontré le trio aux idées larges We insist ! On a honte de ne l’avoir découvert qu’avec son dernier album sorti il y a un an alors que le groupe au patronyme Max Roachien existe depuis quasi une vingtaine d’années, en est déjà à son sixième album et a écumé les scènes d’Europe et de Navarre sans relâche, enchaînant dates au Rock In Opposition, ciné-concert dans des salles combles, dates dans les Smac, nombreuses tournées en Allemagne (du fait de leur ancien label basé à Berlin, Exile on Mainstream Records), tournées avec 31Knots, Dyse, Unsane, The Ex, …, ou concerts dans un kebab ou une station-service (sic) !
Malgré l’étonnante évolution du groupe au fil des enregistrements (du funk des débuts, à la prégnance des cuivres sur pas mal de disques suivants pour arriver à une nouvelle formule sur ce sixième album) on retrouve toujours ce souci constant chez We Insist ! de prendre les chemins de traverse, de ne pas rester sagement dans les cases mais de culbuter influences, genres et structures pour proposer une musique aventureuse et protéiforme qui se joue des sillons tout tracés. Avec ce sixième long format, le groupe semble avoir opéré une nouvelle mue. Si la musique de We Insist ! reste toujours aussi riche et indocile, elle se fait étonnamment immédiatement accessible, et un tantinet plus classable (noise mélodique ?). Les départs du saxophoniste et d’un second guitariste y sont certainement pour quelque chose : en resserrant ses rangs (Etienne Gaillochet – Batterie/Chant, Julien Allanic : Basse/Guitare, Eric Martin : Guitare), We Insist ! a resserré sa musique, l’a en quelque sorte épurée sans transiger sur ses exigences.
Le travail mené autour du ciné concert Die Sinfonie der GroBstadt de Walter Ruttmann (2010-2011) lui servant de transition toute trouvée pour gérer l’espace laissé par ces départs dans la composition, le désormais trio livre un sixième album paradoxalement aussi percutant que mélodique. Résolument noise, mais d’une noise qui préfère les développements mélodiques à l’aridité, la musique de We Insist ! se fait massive et percutante, incisive et pénétrante, pas le moins du monde rêche ou irritante.
Ce samedi soir, avant le concert, on retrouve le trio dans les loges taguées du Mondo, déjà reconnaissant qu’Etienne ait pris le temps de nous prévenir par téléphone que le groupe aurait un peu de retard (c’est assez rare et aussi bienvenu pour qu’on le souligne). Retour sur cette chouette rencontre.
Alter1fo : Vous avez expliqué que le dernier album est en grande partie né à partir d’un ciné-concert que vous avez réalisé sur un film de Walter Ruttmann, Die Sinphonie der GrossStadt. Pouvez-vous nous expliquer ?
Etienne Gaillochet : On a travaillé pendant un an et demi sur le film, pour écrire la musique. Un an et demi, peut-être que j’exagère un peu, mais une grosse année de boulot sur le film, oui. On savait qu’il n’y aurait pas de bande son, qu’on ne sortirait rien sur ce film, pas de dvd, rien.
Par choix ?
Etienne : Non. En fait, on n’avait pas le droit, les ayant-droits ne nous ayant pas laissé les droits. Mais malgré cela, je pense que si on s’était posé la question, on n’aurait pas voulu sortir une bande instrumentale comme cela. Ce n’est pas vraiment ce qu’on recherche. Ça marchait très bien sur l’image. Mais on voulait faire des chansons.
On a repris des matériaux du ciné-concert puis on a écrit les morceaux à partir de ça, dans des formats beaucoup plus condensés. On a commencé à les enregistrer en… Je ne sais pas…
Eric Martin : en 2011
Etienne : On les a enregistrés trois par trois. A chaque fois à 6 mois d’intervalle.
Julien Allanic : C’était aux alentours de 2012 pour faire le disque. Par conséquent, ça a pris du temps à faire puisqu’on le faisait par petites sessions à chaque fois.
A ce moment-là, on n’avait plus de maison de disque. Donc on a pris le temps de le faire. On s’est dit qu’on démarcherait les maisons de disque après. C’est ce qui s’est passé. Et Vicious Circle, maison de disques à Bordeaux a répondu ok assez rapidement.
Julien : (ils acquiescent, enthousiastes) Oui, carrément. On s’est senti très honoré en voyant les autres gens qu’ils ont dans leur catalogue.
Etienne : En plus, Shannon Wright venait de sortir son album In film Sound qui est quand même extraordinaire (à nous d’acquiescer). On était vraiment très content.
Le line-up de We insist ! s’est progressivement resserré ces dernières années. Est-ce que ça a changé des choses pour vous dans votre manière de composer ? En termes d’espaces, de place laissée à chacun mais aussi en termes d’éclatement, de resserrage des compos ?
Julien : Oui. Dans la manière de composer, je ne sais pas si ça change énormément de choses, parce qu’en gros, les trois personnes qui sont là, c’était les mêmes qui proposaient les bases des morceaux à peu de choses près. Sauf qu’il y avait un autre guitariste qui écrivait beaucoup jusqu’à il y a quelques années. Il n’est plus dans le groupe. Par conséquent sur la manière de composer, c’est à peu près la même façon de fonctionner.
Après c’est sur les enrichissements des arrangements qu’apportaient les autres, les saxophonistes… Là, du coup, il n’y a plus tout ça. C’est vrai que tout le côté, j’allais dire « embellissement », avec des saxes, n’est plus là. Donc, c’est vrai qu’on est recentré sur une énergie un peu plus power trio.
On s’en est rendu compte en essayant de rejouer des anciens morceaux qu’on voulait continuer à jouer à trois. Il y en a certains qui marchent ; on va en jouer ce soir. Et puis d’autres qui ne fonctionnaient pas, on les a donc mis de côté.
Etienne : Et puis Julien s’est mis à la guitare aussi…
Julien : Et oui… (rires)
Etienne : Ça aussi, ça fait un changement.
Julien : C’est la compression de personnel pour concurrencer les groupes asiatiques ! (rires)
Quand vous dites que vous avez enregistré les morceaux sur différentes sessions 3 par 3, c’était toujours avec les mêmes personnes, toujours dans le même lieu ?
Etienne : Oui. C’était avec un ingé-son qui s’appelle Frédéric Martin-Bouyer. Il a un studio près de Paris. C’est lui qui a tout fait. On est allé chez lui en pensant faire des démos pour un prochain disque. Mais ça sonnait si bien qu’on a fait tout le disque dans la foulée avec lui.
On a écouté les disques que vous aviez faits précédemment et celui-ci nous semble sonner plus pêchu, plus direct si on peut dire. On se demandait par conséquent si vous aviez enregistré les morceaux live…
Etienne : Oui. En fait on a toujours tout enregistré live, depuis le début, même avec les autres.
Julien : Basse-batterie-guitare, ça a toujours été enregistré ensemble. Après on rajoutait les saxophones. Parfois même, les saxophones jouaient ensemble, mais pas dans la même pièce. On a toujours essayé de privilégier le côté live parce qu’on sait que c’est comme cela qu’on est le plus à l’aise. Ça a encore fonctionné comme ça cette fois-ci.
Comment composez-vous ? Vous improvisez en répétition ? Chacun fait ses propres morceaux, ou bien l’un d’entre vous arrive avec une partie que vous retravaillez ensemble ?
Julien : Ça dépend des fois. Parfois on a une idée de riff qu’on va faire tourner pendant plusieurs répétitions. Ça va mûrir comme cela. Au bout de plusieurs répétitions, il y a des structures qui naissent et ça forme un morceau. D’autres fois, c’est l’un d’entre nous qui arrive avec une idée plus précise du morceau, de la structure et dans ce cas-là cela va un peu plus vite. Mais non, on n’a pas de formule toute faite pour écrire.
Cet album sonne plus direct pourtant on a aussi l’impression qu’il part dans tous les sens. D’où vous vient cette envie de toujours éclater les formats ?
Etienne : C’est vraiment difficile à dire. C’est vrai qu’à de très rares exceptions près, on n’a pas de morceaux qui avancent tout droit. Mais ce n’est pas tellement qu’on ne veut pas faire ce type de format. Un titre comme ce morceau de fin de set Early Recollections sur Oh ! Things are so corruptible, on le joue toujours parce que justement il a ce côté très droit qui nous plaît beaucoup. Pourquoi je ne sais pas… Peut-être parce qu’on a plein d’idées. C’est vraiment difficile à expliquer…
Eric : C’est une façon de jamais être satisfait en fait, je pense.
Julien : Oui, et puis on a toujours eu cette envie de vouloir nous surprendre nous-mêmes. Déjà en jouant, en écrivant.
Dès qu’on s’installe dans une espèce de routine en jouant un morceau, si on sent qu’on s’en lasse, on se dit que si on s’en lasse nous-mêmes, on va forcément moins bien le défendre en concert. Donc on va essayer de trouver quelque chose. On avait, on a (c’est vrai encore maintenant) une certaine culture de l’accident. Comment surprendre les gens, comment créer un contre-pied…
Des fois les gens nous le reprochent, en disant « oui, mais c’est instable, on ne sait jamais quand on peut taper du pied. Est-ce que ça se danse ou pas ? » Et en même temps, il y a une certaine esthétique qui se dégage de ça. On n’est pas non plus dans le « faire du compliqué à tout prix ». Mais on aime bien surprendre.
Etienne : Et puis par-dessus une structure complexe, on essaie toujours d’avoir un leitmotiv, quelque chose qui fait une chanson… Vraiment. Sans ça, c’est vraiment… Oui, il faut vraiment que ça tienne debout en tant que format chanson. Donc il y a un peu des deux.
On a été frappé à l’écoute du dernier album (mais on trouve peut-être ça frappant déjà depuis le quatrième album) par l’extrême attention que vous portez à la mélodie.
On aurait pu penser que le fait de passer à la formule trio aurait davantage renforcé le côté rythmique. D’autant que vous l’avez expliqué, le film de Walter Ruttmann qui a servi de base à la compo de cet album, est surtout basé sur le rythme. Pourtant votre noise repose énormément sur la mélodie. C’est un aspect essentiel pour vous ?
(Ils acquiescent à chacun des points de cette longue question)
Etienne : Je pense que vraiment, en ce qui me concerne en tout cas, pour un morceau (il y a eu plein d’exemples, il y a des morceaux, des idées qu’on a traînés pendant des mois et des mois) tant que l’aspect mélodique n’est pas fini, tant que les paroles, la mélodie ne sont pas convaincantes, tant que la mélodie même, ne nous convainc pas tous les trois, le morceau n’est pas fini.
Il faut qu’il y ait un aspect mélodique, par goût déjà. Et puis même aujourd’hui, je vois qu’il y a plein de groupes hyper chouettes, vraiment bourrés d’idées… Plein de groupes très très techniques aussi font de la noise ultra rythmique : c’est très agréable de les voir en concert. Il y en a même que j’aime beaucoup. Mais je ressens une frustration de ne pas avoir de mélodie et ça me gêne toujours. Je veux vraiment que We insist ! reste un groupe avec un aspect mélodique très fort.
Vous enregistrez en live donc. Comment s’articule le passage du live au studio ?
Julien : Généralement on essaie de fonctionner en écrivant des morceaux et en les testant avant sur scène. Il y a eu quelques fois les dernières années où ça n’a pas été possible et où il a fallu qu’on enregistre, même des choses très nouvelles. Mais le critère de réussite pour nous, c’est de voir comment ça sonne en live. Est-ce que ça sonne bien ? Comment on arrive à s’approprier le morceau. Et si on trouve nos billes, on se dit que ce morceau mérite d’être enregistré. Mais oui, la priorité, ça a toujours été le live.
Etienne, tu chantes en même temps que tu joues de la batterie. Est-ce que tu as l’impression que ça influe sur ton jeu de batterie ?
Etienne : Dans We insist !, non. Il y a un mode de fonctionnement qui marche très bien dans We insist ! qui fait que j’ai une façon de jouer de la batterie très particulière. Ce qui fait que j’ai même parfois du mal à en sortir parce que cela fait quinze ans qu’on écrit des morceaux, que je chante en jouant, donc il y a une façon de jouer, une énergie… Mais en tout cas dans We insist ! c’est tout à fait naturel.
Comment ça se passe pour écrire les textes?
Etienne : Les textes, c’est très variable. Encore une fois, comme il y a cet aspect mélodique, souvent, je tourne autour du pot en essayant de trouver des mots qui conviennent exactement au phrasé. Donc, déjà, c’est très contraignant. Et après en général, ce qui se passe : je pars d’une idée et je cherche autour.
Ça donne des textes qui sont souvent assez obscurs, pas forcément clairs dans leur sens. Mais pour moi, au point de départ, il y a vraiment une idée. On en reparlait encore dans le camion tout à l’heure. Il y a ce morceau sur l’expédition du capitaine Scott au pôle sud : voilà c’est une idée comme ça au départ.
Parfois ce sont juste quelques mots. C’est aussi souvent comme ça que ça marche : il y a des mots qui sortent, qui sonnent bien forcément parce qu‘ils sont chantés dans l’énergie, en répétition. S’ils sonnent bien comme ça, je vais plutôt avoir tendance à vouloir les garder et ils vont servir de point de départ à un texte. Soit je vais essayer de trouver, si ça ne me plaît pas, des mots qui vont exactement sonner de la même façon et qui vont fonctionner mélodiquement, du point de vue du phrasé, exactement pareil. Ce sont ces mots qui donneront un point de départ au texte après.
Donc, ce ne sont jamais de textes à message. Il n’y a pas d’engagement dans les textes. C’est vraiment l’aspect musical avant tout.
L’artwork reprend le point d’exclamation Max Roachien du nom du groupe. Comment avez-vous l’impression que ce nom que vous n’avez peut-être pas choisi au départ (je ne sais pas si c’est le cas) continue de coller avec l’aventure We insist ! Parce que, quand on écoute tous vos disques, vous avez vraiment fait des choses très différentes…
Etienne : si, si. Nous n’avons pas choisi le nom du groupe mais on était là depuis le départ donc on l’a choisi ensemble.
En fait, il nous colle de plus en plus à la peau, ce nom-là (ils rigolent). Plus on vieillit, plus on va le mériter. Maintenant, c’est devenu une blague.
Mais c’est vrai qu’au départ (pour le coup c’est complètement contradictoire avec ce que je viens de dire) il y avait un côté message…
Etienne : Une référence à un engagement musical, mais aussi un engagement politique. Alors ce n’est pas forcément le nôtre évidemment : on n’est pas noir, on n’est pas new yorkais (rires)… Mais on se retrouvait dans l’énergie de cette revendication-là, et dans cette lutte en particulier.
Lelo Batista avait fait un article dans lequel il reprenait avec vous tous les plans pourris de concerts que vous aviez pu avoir durant toutes ces années…
Etienne (stupéfait) : Mais t’es hyper renseignée quand même… C’est incroyable, bluffé ! (rires)
Comment on se retrouve à jouer dans une station service ?
Julien : Ça c’était en Suisse. (ils rigolent) Enfin c’était quand même une station service transformée en salle de concerts ! On n’a pas joué entre les pompes à essence ! J’ai très peu de souvenir de ce concert, je ne sais pas trop pourquoi.
C’était un endroit un peu perdu effectivement. Quand tu t’arrêtes au bord d’une autoroute en te disant : « c’est là que je vais jouer », c’est un peu bizarre oui…
Est-ce que vous avez l’impression que la sortie de ce nouvel album a changé les choses ? Vous êtes passés de la station service à une église (le groupe jouait la veille dans une église)… (rires)
(Tous acquiescent) Julien : Oui, énormément. Je pense que ça apporte plus de visibilité. On a beaucoup joué cette année grâce à Vicious Circle et grâce aux gens de la Station Service qui sont juste derrière [au sens littéral – les membres de la Station Service étant entré dans les loges pendant l’interview] qui est notre tourneur.
On rencontre plein de gens qui, un peu comme toi, nous disent : « on ne vous connaissait pas avant. »
Il y a plus de visibilité de We insist ! cette année. On en très content, vraiment.
La question impossible. Trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?
Etienne (s’exclame, emballé) : Alors là il faut réfléchir….
Julien : Let There be rock d’ACDC, Led Zeppelin IV et puis en troisième… Je passe le micro à Eric… Je réfléchis pour le troisième.
Eric : C’est compliqué comme question, je trouve…
Julien : Ah si j’ai trouvé ! Director’s Cut de Fantomâs.
Eric : Je pense que pour moi, il y aurait au moins un disque de Primus. Je ne vais pas choisir dans Primus, mais au moins un disque de Primus. Disorder de Joy Division. Et Killer d’Alice Cooper.
Etienne (en réflexion intense) : Pour moi, il faut vraiment réfléchir…
Julien (suggère) : Dick Annegarn ?
Etienne : Oui, Dick Annegarn… Brassens. (Il réfléchit) Non, Dick Annegarn je ne le mettrais pas dedans, mais les œuvres complètes de Brassens, oui ça c’est évident. Eislermaterial, un disque de Heiner Goebbles sur Hanns Eisler : un disque de chevet depuis des années, il ne me quitte pas. Et puis, je ne sais pas…
Julien (suggère cette fois-ci) : Zappa.
Eric : oui, allez ! Un Zappa…
Etienne (s’écrie) : Roxy and Elsewhere de Zappa.
Après ce live à Rennes, quels sont vos projets à venir ? Est-ce qu’il y a des choses que vous voudriez particulièrement souligner ?
Julien : On finit la tournée 2014. Quelques dates à l’horizon. Et puis je pense qu’on va se pencher sur un nouvel album dans l’année qui vient…
Merci !!
Les trois : Merci à vous !!
Photos interview, Shannon Wright et prise de son : Caro
Un immense merci à Guillaume Le Collen une nouvelle fois
Plus d’1fos :
Site de We Insist! : http://weinsist.com/news/
Bandcamp de We insist! : https://weinsistband.bandcamp.com/
Dates de concerts pour 2015 :
13 mars 2015 – @ Le poulpe, Reignier
14 mars 2015 – @ Ebullition, Bulle (Suiss)
15 mars 2015 @ La centrifugeuse, Pau