L’avenir, c’était mieux avant, disent les plus fins. Et bien non, l’avenir, ce n’est pas si moche et froid que ça, si l’on en croit la dernière fiction de Spike Jones, Her, qui a récemment croulé sous les nominations et l’engouement de la critique.
Nous sommes dans un futur pas si lointain que ça, à Los Angeles. Theodore, écrivain public d’un nouveau genre, sort d’un divorce avec l’amour de sa vie, Catherine. Jusqu’au jour où il installe un nouveau système d’exploitation sur son ordinateur, livré avec une intelligence artificielle des plus réelles. Une relation bien particulière se crée rapidement entre les deux.
À de nombreux endroits vous lirez sûrement l’adjectif « dystopique » pour qualifier ce film. À nous d’apporter un peu de nuances dans cette vision toute noire. Bien qu’abordant le sujet du rapport homme machine, extrapolant la dépendance de l’homme à la technique en faisant naitre des sentiments amoureux d’un homme envers son OS, le film est bien loin de brosser un mauvais tableau du futur. Au contraire, l’environnement est coloré, les relations humaines omniprésentes, les gens boivent des smoothies, s’écrivent des lettres, chantent des chansons, vont au restaurant ensemble. Ils s’aiment, se détestent, se déchirent.
Bien loin d’un scénario déshumanisant, le film se présente au contraire comme une ode à la vie, à l’humanité. Un film de science fiction qui enfin ne nous brosse pas un noir portrait de l’avenir, un film qui ne nous voit pas un futur aseptisé, froid, glauque. Au contraire, un film qui parle de ce qu’il y a d’humain dans le rapport à la technologie, une technologie qui n’est pas en contrôle mais en symbiose avec l’homme. Un film qui fait redécouvrir l’amour, l’amitié, au delà d’un focus sur la machine.
Est-il vraiment nécessaire, en allant plus loin, de souligner la réussite du casting ? Un Joaquin Phoenix touchant, d’une incroyable tendresse, réussissant son rôle avec justesse, accompagnant la voix de la sensuelle Scarlett Johansson. Les personnages un peu moins centraux n’en restent pas moins bons.
Une belle réussite de Spike Jones qu’on vous le conseille fortement !