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Si vous êtes un adepte des soirées «garage», «rock n’roll » ou même «northern-soul», vous avez sans doute dû croiser derrière les platines une jolie frimousse au look «oldies-but-goodies-tendance-blouson-de-cuir». Edith Presley, au pseudo-xymore imparable, aime nous faire danser grâce à sa collection de pépites musicales dénichées ici ou là, comme un trésor sorti tout droit d’un grenier de la RCA Records ou d’un vieux jukebox que même Alfred Delvecchio n’aurait pas renié à installer dans son Drive-In.
Notre Happy-Djette fera une infidélité à l’Ubu (dont elle est résidente) le temps d’une soirée «Swing Mix & Talons» dans le cadre du Grand Soufflet, le 04 octobre au Thabor. Elle sera accompagnée de Maryll Abbas, la jeune bretonne virtuose de l’accordéon, Anossens, reine du Hula hoop et Candy Scream, performeuse burlesque du Cabaret des Filles de Joie.

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.◙ INTERVIEW ◙.

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► Alter1fo : Ton pseudo est-il le fruit d’une imagination fertile ou d’une vrai relation adultère entre le «King» et la «Môme» ?

Edith Presley : Et bien, j’ai voulu rendre hommage à mon père en reprenant son nom de scène : il était le sosie officiel d’Elvis dans les années 80, chez nous là-bas, à Fourqueux. Et Edith… c’est mon vrai prénom, tout simplement parce que maman était fan de la «môme»! Elle aussi, elle a bien tenté de devenir son sosie pour faire comme papa mais comme elle était blonde et qu’elle chantait faux…ben.. ça n’a pas trop marché!

► Nous te connaissons surtout comme DJ résidente à l’Ubu, comment en es-tu arrivée là?

EP : Complètement par hasard ! J’avais un peu cette manie de toujours vouloir m’occuper de la musique dans les soirées privées avec mes amis. J’en devenais même insupportable puisque je ne laissais personne s’approcher de l’ordi’ ! …pardon les copains!... Et puis un soir, un pote qui tenait un bar rennais m’a appelé parce qu’il lui manquait un DJ et m’a dit : « bon vu que tu nous emmerdes à chaque soirée à nous imposer tes playlist, ben viens faire ta maligne au bar! ». J’ai accepté et puis en fait, ça m’a plu et ça a plu. Ensuite, par curiosité, certains bars m’ont demandé de venir jouer chez eux. Je n’ai pas vu le truc venir et je me suis retrouvée à l’Ubu !

► Tu as un style très marqué  «garage 60’s», «Happy Days», cela a toujours été ainsi ?

EP : Musicalement parlant, oui! J’ai toujours baigné dans cet univers grâce à des parents et des grands frères qui m’ont fait découvrir tout ce qui se faisait de bien depuis les années 40 jusque pfiouuu… Il y a toujours eu de la musique à la maison, tout le temps ! Et chaque fiesta de famille se terminait en vieille piste de danse sur Chuck Berry, Elvis, évidemment, ou Buddy Holly. Je crois que ça ne s’explique pas, c’est un ressenti. J’ai toujours aimé ces vieux sons, ce sont ceux qui me font le plus danser et qui me procurent le plus d’émotions.

► Juste par curiosité, tu vis de musique et d’eau fraîche ou as-tu une activité disons…plus alimentaire ?

EP : J’ai un travail à côté évidemment, je n’ai pas les cachets de David Guetta! Je sais que ce truc ne sera pas éternel! J’ai d’ailleurs découvert un métier qui me passionne, donc je peux même te dire qu’il est bien plus qu’alimentaire.

► Nous allons te retrouver le 04 octobre pour une soirée Electro Swing Party au Grand soufflet. Tu seras accompagnée de Maryll Abbas à l’accordéon…

EP : Effectivement, je joue d’abord le 4 octobre à Rennes et puis le 11 à St Coulomb mais en dj set seule. A la soirée au Thabor, nous présentons notre projet avec Maryll Abbas, ainsi que Candy Scream  et Anossens. C’est Etienne Grandjean qui m’a contacté cet hiver, désireux de travailler ensemble sur un set electro swing. Puis l’idée est venue d’y inviter une accordéoniste en la personne de Maryll, talentueuse à souhait, pour quelques morceaux en impro. Etienne a eu l’envie d’agrandir l’équipe en invitant deux performeuses. Ça va être chouette je pense!

► Comment prépares-tu ce set ?

Concernant ma préparation, elle s’est déroulée sur plusieurs mois : à la recherche de morceaux Electro-swing contenant de l’accordéon ce qui n’était pas une mince affaire! Le plus drôle, c’est qu’avec les performeuses, on se s’est jamais rencontrées en vrai ! On va donc tout donner le 4 octobre! J’ai hâte!

► Tu n’as donc jamais  vu la performance de Candy scream, par exemple ?

EP : Non jamais… je ne la connaissais pas avant. J’avoue que ce n’est pas mon univers à la base. Du coup, je suis très excitée de la découvrir ainsi qu’Anossens.

► Si tu avais 3 disques à mettre dans l’auto-radio, histoire de faire la route jusqu’à Saint Coulomb pour ta soirée solo, le 11 Octobre, lesquels seront-ils ?

EP : Alors si je devais te répondre honnêtement, je te dirais que ça dépend de ce que j’ai bu avant, mais surement une compil Motown, un album de Nina Simone (mon idole que je connais par cœur) et le dernier The Decline ou Sapin pour arriver avec la patate et l’envie de tout péter! Mais comme je n’ai pas envie d’être honnête, je te dirais que je n’emporte pas de CD en voiture et que je préfère rouler avec Nostalgie all road on !! Parce que c’est LA radio !!!! Comme tu veux tu choiz’ !

► Puisque tu te dois d’être à l’affût des nouveautés musicales, qu’évoque pour toi  l’ouverture d’un nouveau disquaire à Rennes, comme It’s only  ?

EP : C’est une excellente chose et je leur souhaite de durer et de passionner le plus large public possible. Cela me rassure que des disquaires indépendants puissent encore ouvrir ici, ou ailleurs. Cela démontre une volonté de ne pas vouloir faire mourir la musique au sens large comme figuré.

Je ne sais pas si, à mon âge, ma fille saura ce que c’est que d’aller dans un magasin pour y découvrir de nouvelles musiques et le sentiment que peut procurer l’achat d’ un disque fraîchement sorti! Je me souviens de moi, super jeune et timide, aller à Rennes Musique pour y écouter les suggestions des disquaires dans les bornes d’écoute et vibrer! Putaaaain mais on ne vit plus ça mais ce que c’était bien, bordel !

► A ce propos, es-tu plutôt vinyle, CD ou musique dématérialisée ?

EP : Bien entendu que j’aime les disques, les supports musicaux, j’en ai à la maison , j’en achète mais je les garde comme objets d’arts. Comme un tableau (c’est mon choix tadadadaaa!). Mais en ce qui me concerne, pour jouer et je sais que la qualité n’y est pas, je suis en mp3! Alors oui, honte à moi, et c’est aussi pour ça que je ne suis pas invitée dans certaines «soirées rennaises», mais pas grave ! Et d’une, c’est une question de moyens et de deux, si je devais emporter tout ce que j’ai dans mon disque dur en version vinyle,  il me faudrait un camion (et un runner car je n’ai pas de permis! )  et de trois, et bien même si c’est plus «authentique» le vinyle et bien tant pis, moi, mon but est d’ avoir le choix le plus large possible pour faire vibrer les gens!

J’ai joué plusieurs fois avec certains dj’s qui jouaient sur vinyles en «battle» ou en «ping-pong».  Certes, c’était plus classe, mais bon… niveau choix ou répartie musicale, ben c’était foutu! Tu joues uniquement avec ce que tu as dans ton bac et basta…

C’est un parti pris, je me fais souvent «taper» sur les doigts pour ça mais je vais te dire un truc hyper dingue (hum!…) : m’en fous !

► Quels sont tes projets à venir ?

EP : Sans projet, je ne vis pas! Je travaille sur un nouveau projet en duo que je ne vais pas divulguer pour le moment! Je compte aussi freiner mes dates en tant qu’Edith Presley et ne choisir que des choses intéressantes! Attention, rien de péjoratif pour qui que ce soit mais çela ne m’intéresse plus de passer la même chose à chaque soirée et je n’y prends plus de plaisir.

Parfois, je passe deux jours à faire de nouvelles recherches, de nouvelles playlists pour telle ou telle soirée et puis une fois sur place, tu te rends compte que si tu passes les trucs introuvables que tu t’es fais chier à choper au lieu du méga-classique que tout le monde peut chanter, tu as une piste vide ! Alors tu cèdes …et tu passes les tubes habituels, rock ‘n roll évidemment!…

Même si j’adore voir les gens s’éclater, je ne prends plus le même plaisir car j’ai vraiment envie de montrer qu’à la maison, je n’écoute pas que du Blondie ou du Elvis, bien au contraire ! Chaque jour, je découvre des trucs de ouf en musique et j’aimerais tellement que les gens s’éclatent autant que moi en soirée!

► Comment compenses tu alors cette petite frustration ? 

EP : Je suis à fond actuellement dans mes mix que tu peux retrouver sur ma page mixcloud! Là, je n’ai pas de public, pas de regard… Et pourtant, des gentils commentaires de gens qui écoutent me demandent quel artiste chantait à telle minute etc… c’est génial !

Procurer du plaisir via ma passion,  c’est tout le bonheur que je me souhaite !

► Finalement, c’est très altruiste tout ça ? 

EP : Je t’avoue que mon rêve depuis gamine était d’avoir ma propre salle de concert ou de faire de la radio …qui sait! Bon, je suis bavarde et rêveuse. Et la vie me réserve tellement de choses surprenantes que je suis ouverte à tout, j’écoute et on peut m’appeler : je suis motivée! Preuve en est avec Le Grand Soufflet!

Et puis le jour où tout ça s’éteindra pour moi, et bien soit! Pas grave… je continuerais à faire ce que je faisais avant : bouger en concert, être présente, partager ma passion et je retournerai faire mon adjudant djette dans les soirées privées entre amis !

Merci !

Merci pour cette interview plus que rafraîchissante. 

Photos©STEN DUPARC