Voilà déjà plusieurs jours que l’Antipode affiche complet à l’occasion de la venue des « Girls in Hawaii » en ce jeudi 28 Novembre. Les précieux sésames ont vite trouvé preneurs pour cette unique date en Bretagne. Et pour cause !
Depuis la sortie en septembre de leur troisième album « Everest », petit bijoux pop-folk, plus sombre que les précédents et contenant plusieurs tubes imparables comme « Misses » ou le très ghinzutesque « Switzerland », nombreux sont ceux qui attendent avec impatience de découvrir ces nouveaux titres en live mais également d’apprécier comment l’alchimie allait prendre au sein du nouveau line-up depuis l’arrivée de Boris Gronemberger et François Gustin, respectivement à la batterie et au clavier.
Après une première partie plus que réussie du groupe V.O. (il n’est jamais évident d’ouvrir pour un groupe fortement attendu par le public) dans lequel officie également Boris (et oui, encore lui, ce garçon multi instrumentiste semble jouer dans presque tous les groupes belges…), nous voilà plongés dans le noir.
L’intro de « The Spring » résonne et nous distinguons alors les silhouettes des 6 Belges entrants sur scène, presque timidement, faisant quelques signes de la main pour nous saluer. Le public les applaudit chaleureusement, ravi de les revoir après cette trop longue absence, lascencion soirée peut enfin commencer.
Les nappes de clavier reprennent alors rapidement le dessus, « Wars » sera le premier morceau d’un show qui en comptera pas moins de 20 (excusez du peu ! cf. Setlist ). Nos premières impressions seront les bonnes. Le son est parfait, même à 3 guitares ou à 4 voix, on distingue bien tout l’ensemble. Assurément, les concerts précédents de la tournée ont permis au groupe de roder leur set. C’est d’ailleurs ce que nous ont confirmés Antoine et François durant l’interview réalisée quelques heures plus tôt. Le groupe commence même à répéter d’autres titres pour modifier sa setlist afin de ne pas tomber dans une certaine routine : « On va avoir besoin de changement pour amener de la fraîcheur afin que cela reste un challenge pour nous aussi ». En même temps, avec trois excellents albums, le groupe a dorénavant un gros potentiel pour se le permettre !
Côté formation, la frappe lourde et précise de Boris, le son brut de ses fûts, amènent les morceaux vers un coté plus rock que sur disque, et même si ce dernier est un peu planqué au fond de la scène, difficile de ne pas l’ignorer. Antoine lui lancera même un joli compliment, peut-être de manière un peu maladroite mais très touchante, en saluant sa technique avant la reprise de « Birthday Call » (Album : Plan Your Escape).
François, le nouveau claviériste fait le show et se montre très à l’aise sur scène, passant du clavier à la guitare, et s’amuse même à faire bouger le public en frappant dans ses mains. D’ailleurs, le public, aux anges, le lui rend bien, assurant aussi le spectacle à sa « manière ». Oublions les classiques « A poil », ou « Allez les belges », on offre des verres de bières au groupe, on entend ici ou là, les refrains repris en chœur comme sur « Not dead» ou sur « Sun of the Sons« . Une jeune fille osera même un « Faites nous rêver » vers le milieu de concert auquel Antoine répondra gentiment : « on fait ce que l’on peut », modestie oblige car, désolé mademoiselle, mais c’est déjà fait… Depuis le début du concert, nous avons la tête dans les étoiles.
D’ailleurs en parlant d’étoiles, soulignons un moment particulier, chargé d’émotions pendant le titre « Misses« . Alors que le groupe entonne le refrain et ses paroles « i miss you…i miss you… », faisant référence à la disparition tragique de leur frère Denis et ancien batteur, l’Everest se dévoile complétement en fond de scène grâce à leur jeu de lumière, parfaitement maitrisé car découvert progressivement au fil du set.
Pour info, il semble que nous n’ayons pas pu découvrir totalement leur éclairage : la scène de l’Antipode étant trop petite malheureusement pour contenir l’ensemble de leur matériel. Mais cela n’aura eu aucune incidence : c’était beau tout simplement. Coup de chapeau d’ailleurs à l’ingé-light sur le morceau « Mallory’s height » où le côté « flash /lumières blanches » couplé aux samples donnait une vrai impression d’orage en montagne.
Antoine, leader charismatique, chante avec une sincérité poignante et semble parfois habité. Jouant par moment avec son habituel « micro-téléphone », se débattant parfois avec lui lorsque ce dernier décide de tomber sur le côté, Antoine se montre bien plus à l’aise au chant et n’hésite plus à avancer vers le public, micro à la main. Quand sa voix se mêle avec celle de Lionel, c’est tout simplement magnifique.
D’ailleurs, ce dernier a (enfin !) décidé d’abandonner sa chaise et permet ainsi à GIH d’être définitivement un groupe cohérent et soudé sur scène. Surtout que les 6 ne se cachent plus derrière des vidéos-projections comme pendant leurs anciennes tournées. Sourires aux lèvres, ils sont heureux d’être là et chacun réalise sans doute le chemin parcouru. Leur bonne humeur est communicative, tellement que l’on ne s’ennuie pas une seconde et qu’il est déjà l’heure du rappel.
Après une dédicace aux amis de l’Aire libre, un salut amical au groupe Rennais Montgomery avec qui ils ont partagé une tournée en 2008, le groupe enchaine « Organeum« , « Found in the ground« , « This Farm will end » pour finir sur un puissant « Flavor », plus électrique que jamais. Les GIH jettent toute leur force dans ce morceau final et un dernier saut de Lionel, du haut d’un ampli, clôturera cette soirée des plus réussies.
Malgré le fait que Brice semble quelque peu en retrait par rapport au reste du groupe, et quelques petits interludes trop « bateau » issus du top 5 des phrases à éviter en concert du genre : « ça va Rennes ? », « vous êtes chauds ? » , on sort de là plus que ravi du concert. Les nouveaux morceaux s’intègrent parfaitement avec les anciens, et le set est d’une cohérence parfaite, suivant une sorte de « crescendo envoûtant », à l’image d’une ascension d’un sommet tel l’Everest.
GIH est un grand groupe sur CD comme en live. Encore une preuve (mais en fallait-il une autre ?) que la Belgique est un pays à la culture rock assurée (Deus, Ghinzu, Sharko, Arid, Arno, Millionaire…)
Bref, de jolies retrouvailles, vivement les prochaines…
SETLIST