Ghislain et Florian de Fago.Sepia :

– et si on faisait un truc du genre, tapou tatata poum poum ta gling gling ta ta ta poum?

– Ouai… chai pas. Faut mieux faire tapou tatatata gling gling ta….ta poum bouing et à la fin shling.

– A l’aise…

– Mmmouais, chais pas… Ah, si !!! Faudrait faire….

Euh… Certes… Mais si on devait parler de votre musique, on ferait sûrement référence au post-rock, voire au math-rock, parfois au jazz… Quelles sont les influences que vous vous revendiquez ?

Ghislain : Nos influences sont assez variées… même si nous avons une étiquette « math-rock », nous essayons de puiser nos inspirations en dehors de cette vague musicale, tout en gardant les bases du genre.

Nous aimons beaucoup, par exemple,  la musique « minimaliste » comme  Steve Reich.  Sa formule rythmique nous a beaucoup influencés.

Nous pouvons aussi parler de Dillinger Escape Plan, Converge (et j’en passe), pour leur façon de casser les rythmes, tout en gardant un côté efficace.

Certaines personnes dans le milieu jazz, comme Tim Bern ou Jim Black nous ont inspirés dans la construction de nos lignes mélodiques.

La nouvelle scène anglaise est  aussi une grosse influence, en ce moment (Meet me in St Louis, Colour, This town needs guns…).

Florian : C’est vraiment intéressant pour nous, d’essayer de trouver nos idées dans les influences qui paraîtraient aux antipodes de ce qu’on essaie de faire… Nous avons fait le pari de nous influencer et pas d’être un clone de je ne sais quel groupe.

C’est une chose très importante, que beaucoup ont fait avant nous mais qu’il n’est pas si facile de faire. Si tu portes attention à un groupe comme Breach, tu apprends que le compositeur n’écoute pas beaucoup de musique ressemblant à la sienne… Ca s’entend, mine de rien, et ça apporte énormément à sa musique.

Ecouter divers styles ne peut être que bénéfique. Oren Ambarchi disait que la musique est une nourriture, je suis d’accord avec lui, et autant qu’elle soit variée !

L’étiquette « math-rock »,  nous la prenons en pleine face et nous ne la comprenons qu’à peine. Quelle horrible étiquette ! Elle sous-entend que ta musique serait juste compliquée et prise tête, et par là-même, qu’il est impossible de faire coïncider le fait de réfléchir en détail sur sa musique avec une liberté technique assumée (math-rock) au fait de pouvoir proposer de l’émotion et de l’efficacité sous couvert de groove (rock efficace, pop émo). L’un ou l’autre. Ben non ! On veut tout !

C’est exactement pourquoi cette nouvelle scène anglaise dont parle Ghislain nous est si passionnante. Ni juste pop, ni math-rock, ni noise, ni machin truc… Juste de la pure musique. Ces groupes sont parfois exemplaires dans la manière de digérer leurs influences. C’est notre gros défi de pouvoir composer une musique comportant tous les aspects de nos diverses influences, citées plus haut…

Florian : il s’agit en fait des même compos que celles présentes sur le split avec Low-Pass, mais sans l’autre groupe.  C’est un choix du label. il voulait sortir nos compos en France dans un chouette vinyl. C’est donc chose faite !

Ghislain : Ce disque a été assez difficile à sortir en matière de composition. Nous avons eu un changement de line up en plein milieu de la construction des morceaux, ce qui a ralenti sa sortie…

Mais grâce à ce retard, nous avons eu le temps de peaufiner ces 3 titres et de bien réfléchir à comment on voulait sonner.