Focus sur la scène rennaise – 6AM on the Moon en interview pour Bars’n Rennes

Alter1fo vous propose de (re)découvrir la scène musicale rennaise à travers une chronique, hebdomadaire le plus souvent. Des talents émergent, d’autres confirment sur la scène locale. Certains les soutiennent, sortent leurs disques, d’autres leur proposent des lieux de concert, de répétition… Alter1fo donne un coup de projecteur à ces artistes, labels, lieux ou assos qui œuvrent d’arrache-pied pour que la scène locale existe. Permettre aux acteurs et aux publics de se rencontrer, donner la parole à ceux qui font la vie rennaise, tels sont nos buts avoués. Chaque semaine, vous retrouverez donc un ou plusieurs focus sur l’un de ces acteurs…

6 AM on the moon

Si vous êtes plutôt branché cold wave, basse mélodique en avant, claviers lunaires et belle voix grave et si vous aimez également les riffs sautillants à la Foals, vous avez de fortes chances d’apprécier 6 AM on the Moon en concert ce samedi 2 juin au Bar’Hic dans le cadre de Bars’n Rennes.

Tout nouveau projet rennais, le groupe s’est formé il y a à peine un an. Mais on connaît déjà bien certains de ses membres pour les avoir croisés dans d’autres formations : Emilien (machines) fait partie du collectif Bocal Records (retrouvez l’interview du Bocal ici), Nicolas est un ex-Yellow Crumble (groupe de Caen) et Ritchie est le chanteur des feu West Indies Desire qu’on avait pu entendre aux Trans en 2009 (Rémy, le batteur s’en va pour d’autres horizons, mais un nouveau batteur devrait rejoindre le groupe dès le 29 juin). Le groupe est donc plutôt jeune, mais ses membres ont déjà de belles expériences derrière eux. Ce concert au Bar’Hic ne sera que leur deuxième date mais ce nouveau projet est « plein de belles idées » , « entre électro pop et electro soul » nous a dit Bruno Vanthournout. Avant de les découvrir en live, rencontre avec les 6 AM on the Moon pour en savoir davantage sur la formation.

6 Am on the Moon 3- copyright Gaëlle EvellinAlter1fo : Si vous deviez vous présentez en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?

Ritchie de 6AM On the Moon :  Nous dirions que nous sommes un groupe de musique ayant les pieds cramponnés à la réalité et les idées dans la Lune.

Nous avons des influences multiples mais le but de notre musique est de faire quelque chose qui s’extirpe de ces simples influences en ajoutant notre grain de sel personnel. Nous croyons qu’un bon groupe est un groupe dont la musique est originale, innovante et qui arrive à trouver des rythmes et des mélodies qui touchent.

Comment en êtes-vous arrivés à ce projet ? Vous avez joué dans d’autres groupes avant ? Quelle est la genèse de 6 Am on the moon ?

Nous sommes presque tous des enfants du rock, à l’exception d’Émilien qui lui est plus un enfant du rap et de l’electro surtout. Émilien, d’ailleurs, était et continue d’être Dj au sein de collectif Bocal Records. On s’est rencontré par le biais d’un ami, au concert de James Blake à l’Antipode. Nous sommes devenus amis. Ça sonnait comme une évidence. Et puis, un an après la séparation des West Indies Desire (où j’étais chanteur bassiste)  je cherchais à monter un projet nouveau avec des synthés, des machines… mais en gardant une énergie rock et un souffle cold.

J’ai ensuite rencontré Nico, ex-Yellow Crumble, groupe d’ indie rock de Caen. Nous étions au Sambre et je faisais une blindshot. Nous avons discuté, je l’ai trouvé cool et cultivé. On a parlé de former un groupe ensemble un mois après environ, puis, après une répète c’était fait. Nous étions 3 et vu que nous n’avions pas de batteur, nous programmions des machines. On a fait un concert comme ça, à 3, devant 1000 personnes pour les 170 ans de l’école ESMODE

On a aussi rencontré Rémy au Sambre, par le biais d’un pote (il faut dire que le hasard a fait que nous habitions tous à moins de 100 mètres les uns des autres dont 3 dans la même rue !). Malheureusement pour des raisons internes au groupe, Rémy s’en va , un nouveau batteur fera son arrivé d’ici le 29 juin. Il se définit comme fan de math rock et d’indie…

6 Am on the Moon - copyright Gaëlle EvellinPouvez-vous nous expliquer votre patronyme ?

Pourquoi 6 am On the Moon? Parce que nous étions en train d’écouter un morceau d’électro en soirée tous les quatre et un morceau qui nous a tous interpellés s’intitulait 8 pm on the beach. Mais il était 6 heures du matin et même si nous aimons les morceaux qui donnent le smile, la joie de vivre, etc.,  nous n’arrivons pas à concevoir la musique que nous voulons produire de la même manière. Il y a toujours une étoile brisée quelque part. Du froid, du mystère, de l’intrigant. La lune, ça nous paraissait évident parce que nous ne sommes pas solaires. En parallèle je traversais à ce moment-là ma vague lunaire… Elle continue en poésie…

Vous produisez une sorte de cold pop, pour ce qu’on a pu en entendre, avec une basse très en avant, qui rappelle beaucoup la cold wave des eighties. Mais parallèlement à ça, les guitares sonnent parfois comme du Foals… Comment qualifieriez-vous votre musique de votre côté ? Quelles sont les influences que vous revendiqueriez ?

Le fait est que notre musique s’impose à nous. Ça a toujours fonctionné comme ça. Si nous partions avec des idées préconçues on arriverait à rien. Et quand elle vient, ce côté cold émane. Mais en même temps, le guitariste se considère à la guitare comme ce que le synthé est au piano. Il joue des gimmicks et des riffs principalement. Les accords plaqués sont rares. Quand nous jouons, nous savons où nous voulons aller. Donc on ne met pas vraiment de termes pour nous auto-qualifier. Nous dirons qu’on fait de la moon wave. Et c’est au public d’apprécier, peu importe le style dans lequel il nous range.

Les influences sont multiples: The Cure, Siouxsie and the Banshees, Interpol, Bloc Party, Foals, Metronomy, The Killing Joke, Sebastien Tellier, Burial, Scratch Massive, Phoenix, Jaimie Xx, Trophy Wife, The cramps, O children, Nzca Lines, Son of kick, Birdy Nam Nam, Ghinzu, Joy Division, Rapture…

The Cure  - FaithTrois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?

Rémy: The Cramps, Stray cats (album éponyme) et Thee Oh Sees

Richie : Siouxsie and the Banshees Kaleidoscope, O Children Ruins, The Cure Faith, Bloc party Silent alarm.

Nico: Foals Antidote.

Comment composez-vous ? Vous improvisez ? Chacun fait ses propres morceaux, ou bien l’un d’entre vous arrive avec une partie que vous retravaillez ensemble ?

La plupart des morceaux sont à la base des mélodies ou des riffs que j’ai en tête, ou alors que Nico a en tête. Puis on apporte ça en répète et on boeuffe autour jusqu’à ce que ça prenne vraiment forme. Chaque membre apporte ses idées sur celle qui a été lancée et on s’inspire les uns les autres. Par exemple si Nico se met à jouer des riffs saccadés, je change mon jeu en fonction. Pareil pour les machines mais en général, les claviers et arrangements prennent un peu plus de temps pour être peaufinés. Il nous arrive de répéter un break où un changement de rythme 20 fois avant qu’on soit tous satisfaits et qu’on se dise : « ça sonne. » Mais parfois il arrive que l’un d’entre nous lance: « les gars ça ressemble comme deux gouttes d’eau à ceci ou cela, et dans ce cas on recommence tout jusqu’à ce que l’influence en question soit totalement digérée.

Vous avez mis votre premier morceau sur soundcloud il y a quelques jours. Vous avez un projet de ep ? d’album ?

Oui nous avons l’intention de faire un Ep car on a assez de morceaux pour en faire un ou deux mais vu qu’un nouveau batteur va venir remplacer Rémy, on l’attend .

Vous vous produisez dans le cadre de Bars’n Rennes ce samedi au Bar’Hic avec le lauréat des Jeunes Charrues de St Brieuc, Scarlatins [on vous en reparlera bientôt sur alter1fo]. Pourriez-vous nous expliquer comment les organisateurs sont venus vous contacter ?

6 Am on the Moon 2- copyright Gaëlle EvellinParfois la vie fait bien les choses, c’est la vague lunaire qui veut ça. Un des organisateurs a approché Emilien en lui disant qu’il avait entendu parler de Dr Roux qu’il connaissait bien et que par la même il avait suivi le parcours de mon ancien groupe West Indies Desire qui avait fait les Trans 2009… Il connaissait donc mon jeu chant/basse aussi. Il avait l’air curieux de nous entendre et nous a fait confiance avant même d’avoir écouté… Une fois le morceau enregistré avec Marlon (chanteur lyrique, batteur, ingénieur du son), il nous a confirmé la date.

Et il s’avère que nous devions jouer au Scaramouche, mais l’endroit étant en rénovation, on nous a programmés au Bar’Hic. Les Scarletins y était déjà programmés, c’est agréable d’autant plus que ce quatuor Franco-Britannique est un groupe de potes. J’ai déjà joué avec eux dans le passé ils ont fait la première partie des W.I.D, aujourd’hui c’est nous qui faisons leur première partie vu qu’on a moins d’expérience (ils existent depuis 4 ans alors que nous, ça ne fait même pas un an).

Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes-vous en contact avec d’autres groupes ou artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?

Sur la scène rennaise, nous connaissons beaucoup d’autres groupes et/ou artistes vu que nous fréquentons des festivals, des bars qui attirent souvent les musiciens… Nous respectons Jean Sylvain de Juveniles pour son talent de compositeur et les Popopopops pour leur créativité mais surtout parce qu’ils nous rappellent des musiciens qu’on pourrait écouter chez nous en cd. Mais il y a aussi les le Bocal records ou encore Hall 21 (surtout pour ma part).

Mais nous pensons que notre musique a quelque chose d’unique sans être ultra révolutionnaire dans le sens où il y en a presque pour tous les goûts , ainsi les fans des 80’s peuvent s’accrocher à la basse qui groove à froid, les amateurs de math rock ou d’indie rock se reconnaîtront dans le jeu de guitare très moderne et parfois presque Smithien, et pour les fans d’electro, ils n’auront qu’à tendre l’oreille et se laisser porter par les machines et claviers. En ce qui concerne la batterie, nous la voulons péchue, chiadée avec la précision chirurgicale du math rock. C’est ce qui se trouve autour qui définit la batterie, parce qu’en réfléchissant, le jeu de batterie qu’on a peut se prêter au hip-hop, à l’electro ou au rock en général.

Après ce concert pour Bars’ n Rennes, quels sont vos projets, vos actualités ?

Nous avons trois concerts en juin : Vannes, le Bar’hic et la Fête de la Musique (scène du Bistrot à Tartines). Après, nous allons nous focaliser sur le nouveau batteur, travailler avec lui pour qu’il apprenne tous les morceaux, qu’il rajoute sa patte et ensuite nous nous remettrons à composer.

En juillet, nous jouerons sûrement une fois ou deux à Paris et peut- être sur la côte ouest. L’Ep en septembre, en espérant attirer l’attention des programmateurs…

Merci !!

Merci à vous!

Photos live : Gaëlle Evellin – Un grand merci à elle

Retrouvez toutes nos interviews-focus sur la scène rennaise ici

(Santa Cruz, La Terre Tremble !!!, Lady Jane, Fago.Sepia, Band of Ghosts, le pôle musiques actuelles du CRIJB, Manceau, Nola’s noise, Wesson Maespro, Get Flavor Records, Idwet, les Disques Normal, Mekah, Dj Netik, La Corda, Eat your toys, Théo Gravil, Simba, Shtok, Spash Wave, Monkey & Bear, Mess Zero, Regïs Boulard, Le Bocal, We only said, Deejay Ober, Makassy, Skap’1, I&A, The Last Morning Soundtrack, Alee, Garbo, Russian Sextoys, Ladylike Lily, Missing Girl, Zaïba, Homecooking, Psykick Lyrikah, RCR, Bumpkin Island, Wonderboy, Micronologie, ReDeYe, Colin Linkoln, Sudden Death of Stars, Juveniles, Alexel, Güz II, The Enchanted Wood, James Legalize, The Missing Season, RezO, Bunch of Crows, Our Name is a Fake, Heskis’, Vortex, Users, Nola#, Mermonte, Mekah, Superets, We are Van Peebles, Korkoj, Twinztrack, You’ll Brynner, Drix MC…)

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6 AM the Moon en concert au Bar’Hic dans le cadre de Bars’n Rennes samedi 2 juin (avec Scarletins) à partir de 21h00. Gratuit.

Plus d’infos :

Soundcloud de 6 Am on the Moon : http://soundcloud.com/6am-on-the-moon

Le site de Bars’n Breizh : http://www.barsinrennes.com/

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