Entretien avec Dominique A. 1/2


– Comment se déroule ce début de tournée entamée au mois de septembre ?

Pour l’instant, tout va bien, le temps de rodage, si j’ose dire, est à peu près terminé, et on commence à avoir les chansons bien dans les pattes, mes camarades et moi.

– Vous êtes en concert samedi prochain à Rennes, ce sera votre cinquième soirée consécutive avant quelques jours de repos, comment gérez-vous ces prestations quotidiennes ?

Le plus dûr en fait est de ne pas brader les heures de sommeil, de ne pas se laisser entraîner par le fameux dernier verre d’après concert. Pour le reste, on emmagasine les heures de repos en moins et on se vautre sur le lit sitôt rentré à la maison.

– Vous avez déclaré que la couleur d’un album vous venait avant l’idée des chansons, qu’en est-il de l’élaboration des concerts ? La scène est-elle présente dans votre esprit pendant l’élaboration de vos disques ?

Non, je ne pense pas trop à elle durant l’enregistrement, c’est vraiment un truc à part pour moi, qui n’est ni un complément, ni la finalité ; la scène, c’est une adaptation qui est liée à un travail d’équipe, à la personnalité des gens avec lesquels je joue, et les choses se dessinent naturellement durant les répétitions. Comme c’est à chaque tournée un nouveau groupe, on apprend d’abord à jouer ensemble en se faisant la main sur un ou deux titres, et en fonction de ce qui se produit, je détermine une ou deux grandes lignes dans lesquelles il me semble qu’il est bon d’aller ; par ex, là, en entendant jouer Sébastien, le batteur, je me suis dit qu’on allait organiser les chansons autour de son jeu. Mais après c’est collégial, chacun ramène sa fraise.

– La dernière fois que vous étiez passé en concert à Rennes, pour la tournée Horizon, vous étiez accompagné de musiciens, à La Route du rock cet été vous étiez seul sur scène, comment êtes vous accompagné pendant cette tournée et que cela implique-t-il ?

On est donc quatre sur scène, guitares, claviers et batterie, une formule assez ramassée, sans trop de fioritures, et une bonne grosse énergie. Le fait de ne pas être seul permet d’être moins dans la performance et de rendre mieux justice aux chansons.

– Vous êtes avec Philippe Katerine les rares artistes français à avoir été programmés à la Route du Rock, festival résolument anglophone, d’après vous qu’est ce qui justifie cette singularité ?

Un rapport à la musique anglo saxonne dite indépendante assez fort, je suppose, une attitude qui nous éloigne des codes de la chanson franco française, pas seulement sur disque, parce que là il y a du monde dans le même cas, mais aussi scéniquement, où on fait gaffe en tant qu’artistes solos à ne pas s’entourer de requins, à avoir un son éloigné des flons flons ou de la variète.

– Vous sembliez ému au début de votre concert à la Route du Rock, quel est votre rapport à la scène ?

Un bizarre mélange de détachement et de dépendance. Avant de monter seul sur une scène comme celle de Saint Malo, je ne me sens aucune assurance et pour tout dire, ce n’ a été qu’un bon moment à postériori, en entendant les commentaires laudateurs des uns et des autres, parce que sur scène, j’avais l’impression d’être à côté de la plaque. C’est étrange, parce qu’en fait, ce qui se produit sur scène me dépasse toujours, je ne peux me fier qu’à ce qu’on m’en rapporte..

la suite demain…

1 commentaires sur “Entretien avec Dominique A. 1/2

  1. Fix

    Je veux bien lui rapporter tout le plaisir qu’il nous a donné au Fort.
    Merci Monsieur.

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