Cultures Electroni[k] : Electroni[k]ids

Une horde de bambins déchainés a envahi la MJC Antipode, dimanche 13 octobre, pour la rituelle cérémonie de clôture festive et familiale du festival Cultures Electroni[k]. Retour sur un après-midi joyeusement bricoldingue et délicieusement riche en sucre, en couleurs et en sons.

Nous arrivons sur les lieux de bonne heure et dûment accompagné de notre intrépide mini-Rouletabille qui vient enchainer sa déjà troisième édition de l’événement.

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Appâtés par le petit avant-goût de vendredi soir, nous fonçons directement revoir les extraordinaires machines fomentées par la belle bande d’AVoka Productions. Dans la pénombre d’une salle bien tapie au cœur de l’Antipode, l’attraction exercée par les trois installations sur les zouzous, est spectaculaire. On commence par jouer avec Difluxe, où de minuscules têtards numériques évoluent gracieusement sur un grand écran transformé en mare virtuelle. On interagit en déplaçant sur l’écran des palets rouges et bleus, attirant ou repoussant les bestioles selon leurs affinités. Leur ballet fascinant aura un succès continu tout au long de l’après-midi.
L’installation Akuery sera tout autant pris d’assaut. La recette du succès : un emploi simplissime pour des possibilités infinies. On pose des formes géométriques aux couleurs variées sur une table lumineuse ronde. On appuie sur un bouton et voilà une image de ce qui va constituer un véritable film d’animation projeté en direct. L’interface est très astucieuse et la prise en main immédiate. L’œuvre peut être collective, ce qui permet de gérer un peu l’afflux de marmots extasiés.
Pourtant le vrai succès de l’après-midi sera le Dyskograf. Ce superbe meuble tourne-disque lisant les plages noires dessinées sur des disques en carton pour les traduire en sons, a vu un défilé continu de bambins surexcités à l’idée que la machine joue la musique de leurs dessins. Ça bataille un peu pour récupérer les feutres ou poser sa galette sur la platine mais l’ambiance reste plutôt cordiale. Les petits ont parfois du mal à freiner leurs ardeurs graphiques et les compositions sont souvent un peu cafouilleuses voire carrément hardcore mais la variété est assez étonnante et fascinante.
On sort de là émerveillé par l’ingéniosité et le soin de réalisation des dispositifs. On se prend surtout à rêver de pouvoir en explorer longuement les possibilités créatives en petit comité.

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Pas de pause pour l’émerveillement puisque nous enchaînons avec les récréatives gelées musicales de Noisy Jelly. Le projet de Marianne Cauvard et Raphaël Pluvinage, deux étudiants de l’ENSCI les Ateliers (école parisienne de création industrielle), vous propose de jouer de la musique avec pour interface de somptueux solides colorés fabriqués en gelée alimentaire. On ne va donc pas faire que regarder ses pyramides ou chenilles ondulées. On va aussi les tripoter joyeusement pour produire des sons. Plaisir sensoriel presque total donc (On n’en a pas mangé !) qui fera lui aussi un triomphe auprès des grands comme des petits.

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Et ce n’est pas tout. Les pulsions bricolo-musicales seront encore à la fête avec le joyeux fatras électronique disposé sur une grande table par Andy Guhl et Morgan Daguenet. On y trouvera pèle-mêle : des kilomètres de fils électriques de toutes les couleurs, des piles, un ressort, des interrupteurs, des potentiomètres, des vieux transistors, d’antiques hauts-parleurs… Tout ça sera tripoté avec bonheur et dans une excitation fébrile pour produire des expériences sonores pleine de surprises.

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Avec tout ça, on a un peu oublié qu’il y avait également sur place les frippeurs malicieux de Super Groupe. Nous arriverons donc trop tard pour participer à l’atelier de conception personnalisée de splendides T-Shirts très vite complet. Le dépit ne durera pas longtemps, car on pourra tout de même prendre la pose dans une superbe tenue de super-héros aux couleurs ultrapop. L’épatant défilé des costumés sera projeté sur un des murs de la MJC pour le plus grand plaisir de géniteurs, fiers comme Artaban, de l’allure de leur progéniture.
Nous réalisons également que la billetterie affiche le plein depuis belle lurette et que l’on a eu le nez creux de ne pas se pointer trop en retard.

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Vu la foule, on prend l’air quelques temps sur une structure voisine afin de s’ouvrir l’appétit pour le goûter offert généreusement par Electronica[k]e. Bien nous en a pris puisque nous sommes assaillis par un déluge de propositions sucrées totalement affolant. De la tarte tatin, délicate à prendre en main mais délicieuse à prendre en bouche, aux redoutables cookies, c’est un bonheur pour les papilles. On ajoute à ça des trombes de bonbons et on obtient une bande de minots remontés à bloc pour le bouquet final de l’après-midi.
Il se murmure même dans les couloirs que, vu le succès interstellaire rencontré par les créations culinaires de la bande, les zozos d’Electronica[k]e feraient prochainement scission et créeraient leur propre festival uniquement consacré aux propositions musicales ingérables, initulé : Cuisines Electronicoo[k] !

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Il est maintenant temps de se rendre dans la salle pour assister au spectacle Kadambini par la compagnie Iduun. Les spectateurs n’ayant pas lu très attentivement le programme (dont nous faisons partie) découvrent que c’est plutôt réservé aux enfants de plus de huit ans. Valse hésitation entre ceux qui font demi-tour et ceux qui tentent l’aventure, mais en se plaçant près de l’entrée, en cas de choc trop violent.
Le show reprend le principe d’un film projeté en interaction avec trois intervenants sur scène. Images et acteurs se répondent. Les bruitages sont assurés en direct et diverses manipulations s’insèrent ponctuellement en direct au milieu des plans du film.
On suit donc les péripéties oniriques d’un aviateur dont l’avion s’est écrasé, et suivant les appels d’une étrange sirène. L’imaginaire est très riche. C’est assez sombre, inquiétant parfois, quand l’actrice éclate d’un rire flippant où que notre héros déboule dans un cabaret berlinois grimaçant. Notre reporter junior a bien apprécié, mais les adultes de l’équipe sont plus circonspects. C’était techniquement irréprochable et assez épatant et il y a quelques très beaux moments. Pourtant le rythme nous a semblé un peu lancinant, répétitif et manquant globalement de relief. De plus, notre grille de lecture adulte, nous a renvoyé vers les noirceurs de David Lynch ou Bob Fosse, ce qui a plombé un peu les tentatives d’humour ou de fantaisie.
Impressions en demi-teinte donc, mais l’on restera tout de même sur le sentiment d’avoir participé à une magnifique fête concluant en beauté un festival dont la richesse et le goût de l’aventure ne cessent de nous épater.
C’est à peine terminé mais nous avons d’ores et déjà hâte d’être à  l’année prochaine.

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Cultures Electroni[k] avait lieu du 8 au 14 octobre 2012 à Rennes.
Plus d’infos sur le site de Cultures Electroni[k]

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