Placer le hip-hop Rennais sur une carte, donner la parole, petit à petit, à tous ses acteurs, rookies, vétérans, old timer ou jeunes pousses, qu’ils officient en tant que Djs, beatmakers, Mc’s, en groupes, comme beatboxers, réalisateurs, photographes ou clippeurs, et on en passe, qu’ils soient actifs aujourd’hui ou qu’ils l’aient été par le passé, tous contribuent à faire de la scène hip-hop rennaise un vivier foisonnant et bien souvent passionnant. Ce dossier, évolutif, leur est consacré.
Cette semaine, c’est monsieur Dj Sauza qui est mis à l’honneur dans notre rubrique. Ce grand monsieur de la scène hip-hop Rennaise officie depuis 2004 dans nos contrées. Il nous parlera de sa spécialité, sur la composition d’intros et de refrains pour des projets rap ainsi que sa vision du milieu et de sa passion pour le digging !
Fiche de présentation
Origine : Vannes (France)
Lieux de résidence: Bréteil / Rennes
Blaze/pseudo/nom: Dj Sauza / Dirty Sauz
Année d’activité: 2000
Genre musical: Rap / Trap
Nombre d’album ou projets: Une Bonne quarantaine
Projets majeurs de ta carrière: Thug Mission / Pain In Tha Ass / Smoke My Trap
Groupes: Universal Soldierz / Cast
Projets radio: Radio Laser / Hit West / Plum’FM
Alter1fo: Peux-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?
DJ Sauza: en résumé, Dj Scratcher, rap essentiellement. Dj du Groupe Universal Soldierz (Twareg et Wess) pendant plusieurs années avec qui j’ai sorti trois street CD et un album.
Puis en solo, au fil des rencontres et des opportunités. J’ai fait de la radio, accompagné des groupes sur scène, sorti des mixtapes et j’ai beaucoup de compositions de refrains et d’intros à mon actif ! Quelques beats à mes heures perdues, mais ce n’est pas ce qui me caractérise le plus. Sinon depuis 4 ou 5 ans, je suis le Dj de Casta (Micronologie), on a un sound-system depuis 2 ans qui organise des soirées « Old To The New ».
Qu’est-ce qui t’as décidé à te lancer dans la musique ?
Dès que j’ai entendu du hip-hop, j’ai été immédiatement attiré par ce son. J’entendais les morceaux à la radio et mon cousin m’a ramené une cassette de De la Soul des États-Unis. J’avais 9 ou 10 ans, ça m’a frappé à la tête ! Plus tard, c’est Cut Killer qui m’a donné envie d’être DJ et de partager mon kiff du son. Je le voyais comme un magicien qui mélange plein de musiques entre elles.
Comment travailles-tu pour composer une INTRO ou un REFRAIN pour des morceaux de rap ?
Cela commence par un gros travail de recherche autour de l’artiste. J’ai la chance d’avoir une collection de vinyles me permettant de piocher pas mal de bons sons. J’essaie de créer une cohérence avec les phrases que je vais scratcher car les intros doivent aussi refléter l’ambiance de l’album et donner rapidement le ton ! Comme l’intro Rain City par exemple (Rain City est un projet/compilation majeur de la scène Rennaise NDLR).
J’ai beaucoup enregistré de Street CD de A à Z pour les jeunes artistes de Rennes. Je kiffe ce rôle de D.A. dans les projets musicaux. Enregistrer, mixer les voix et scratcher, c’est aussi pour cela que les rappeurs viennent chercher des DJ.
Tu es avant tout dj mais tu te produis aussi sur scène avec des groupes. Que préfères-tu ? Être sur la scène ou composer dans ton studio ?
La scène sans hésitation ! Voir les gens péter un câble, être en communion avec eux, c’est le meilleur sentiment possible pour un artiste c’est sûr ! Le studio, c’est plus posé mais j’aime bien aussi.
Comment définirais-tu tes créations ?
Faire découvrir ! Être le premier me plaît beaucoup. Je considère avant tout que le Dj doit être un dénicheur de son, un avant-gardiste qui va trouver « LE » son qui va faire bouger les scènes ou les têtes dans les voitures ! La musique est un antidépresseur, à consommer sans modération et à partager largement.
Qu’a changé l’émergence des réseaux sociaux pour toi car Rennes est plus considéré comme une ville rock que rap ?
Les réseaux sociaux et surtout internet au sens large a simplement tout changé. Ça ne donne plus le même boulot qu’un Dj des années 90 qui écoutait ses vinyles au fond de la boutique avant de les acheter (cher). Aujourd’hui, c’est un terrain de jeu sans fin. Et promouvoir sa musique sans bouger de chez soi, je trouve ça exceptionnel. Je ne fais pas parti des gens qui disent « c’était mieux avant » !
Quel est le titre ou la collaboration dont tu es le plus fier ?
Je suis fier de ce que je fais depuis quelques années avec Casta. Sinon Kenyon, Twareg et Wess sont aussi de très belles collaborations. Il y a également 2 intros sur lesquelles j’ai pris beaucoup de plaisir : « Rain City » et « Narco Trip ».
Vis-tu de ta musique vue la conjoncture actuelle ?
Non ! J’ai une entreprise depuis 9 ans et j’ai toujours travaillé, c’est ce qui m’a permis de financer mes premières platines. J’ai essayé entre 2004 et 2006 avec mes mix tapes en distribution, c’était une époque plutôt fast mais le business s’est vite effondré et avec le web, chacun peut être un peu son propre Dj.
Quels sont tes futurs projets ?
Faire des grosses soirées bien remplies avec mon frangin Casta. Le concept de la soirée « Old To The New » marche bien et consiste à passer du rap des années 90 en début de soirée jusqu’à la Trap de 2018 pour finir en beauté ! Casta invite des rappeurs pour faire un mini show case en milieu de soirée et les Dj’s terminent en mode bordel.
Je viens aussi de sortir le volume 7 de « Smoke My Trap » avec pleins de nouveautés rap us et une petite touche de français. J’ai quelques participations de scratch sur des albums. Et comme d’hab, je souhaite faire découvrir les bonnes choses aux bons auditeurs. Le rap évolue tout le temps, j’y ai toujours trouvé mon compte et je prends beaucoup de kiff à découvrir les derniers sons du ghetto ! Je suis de ceux qui pensent que le meilleur reste à venir.
Quelles sont tes attaches avec la ville de Rennes et comment trouves-tu l’évolution de la scène locale actuelle depuis tes débuts ?
J’ai fait mes débuts à Vannes mais je suis activiste sur Rennes depuis 2004. J’y suis donc particulièrement attaché. Mes deux garçons y sont nés. C’est une ville où il y a beaucoup de talent. Avec le temps, j’ai rencontré beaucoup de monde avec qui j’ai pu travailler, il y a un très bon état d’esprit, beaucoup de gens travaillent ensemble sans se prendre la tête. Dans la scène actuelle, je trouve que les « anciens » et les « nouveaux » arrivent bien à s’entendre, malgré l’arrivée de nouveaux codes, influencés par le sud des États-Unis.
3 groupes hip-hop / électro / rock que tu aimes ou qui t’ont influencé ?
Dj Premier m’a influencé dans la manière de bosser le Hip Hop. J’écoutais essentiellement le Rap New-yorkais de la fin des années 90.
Pour l’électro: Skrillex, et la grime Anglaise.
Pour le Rock: Il faut chercher pour trouver… J’ai pu écouter Nirvana, The Offspring, mais je me cherchais (rire). Je parle de l’époque que j’ai vécue. Mes parents m’ont fait écouter plein d’autre chose !
La question que tu aimerais que l’on te pose et y répondre ?
Dj Sauza, Quoi de neuf ?
Me demande pas quoi de neuf, ça va prendre du temps car tout est neuf. (Dosseh)
Le mot de la fin ?
Merci à vous pour l’interview. Big up à tous ceux qui supportent et qui supporteront. Venez nombreux le 24 février, pour la soirée « Old to the New », au « 88 live Club », Rennes.
______________________
Pour continuer de découvrir l’univers artistique de Dj Sauza nous mettons ci-dessous des liens vers ses réseaux
Soundcloud de Dj Sauza:Ici
Mixcloud de Dj Sauza: Ici
Datpiff de Dj Sauza: Ici
facebook de Dj Sauza: Ici
Intro de Rain City: Ici
Vous pouvez trouver tout notre dossier sur le hip-hop Rennais = > Ici
De plus vous trouverez ci-dessous notre carte interactive regroupant tous les artistes par quartier, ainsi qu’une fiche présentation de chacun d’eux et les liens vers leur article respectif :