Cartographie du Hip-Hop Rennais – Brother Jorge anciennement NOS du groupe la Fab’

Placer le hip-hop Rennais sur une carte, donner la parole, petit à petit, à tous ses acteurs, rookies, vétérans, old timer ou jeunes pousses, qu’ils officient en tant que Djs, beatmakers, Mc’s, en groupes, comme beatboxers, réalisateurs, photographes ou clippeurs, et on en passe, qu’ils soient actifs aujourd’hui ou qu’ils l’aient été par le passé, tous contribuent à faire de la scène hip-hop rennaise un vivier foisonnant et bien souvent passionnant. Ce dossier, évolutif, leur est consacré.

(crédit visuel Marion Lépée)

Pour notre nouvelle rubrique c’est le groupe Rennais La Fab’ qui est en premier lieu mis à l’honneur. Rencontre avec un de ses membres en la présence de Brother Jorge : quel est son parcours, sa place dans le milieu Rennais et quelle évolution constate-t-il de celui ci ?

Fiche de présentation

Origine: Saint Malo jusqu’à mes 18 ans.
Lieux de résidence: Rain city Zoo depuis 2003.
Blaze/pseudo/nom: Brother Jorge ( anciennement NOS )
Année d’activité: depuis 2001
Genre musical: Rap, Cloud, Trap & Chill.
Nombre d’album ou projets: 7 ( 5 albums et 2 EP ), un troisième EP est en préparation.
Projets majeurs de ta carrière: «  Déviance(s) » ( La Fab’ ) en 2015 puis « AM/PM » en solo la même année.

 

Alter1fo: Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?

Brother Jorge: Salut les G’z, je m’appelle Brother Jorge aka Bro’J mais je suis plus connu sous le nom de Nos. Je fais partie du groupe La Fab’ avec AlBundy ( anciennement Alexel ) et mon srab Foch. Je rappe depuis une quinzaine d’années.

Qu’est-ce qui t’a décidé à te lancer dans la musique ?

Plusieurs éléments m’ont donné l’envie de rapper. Tout d’abord gamin j’ai été vite attiré par l’écriture. Mon père écoutait des chanteurs à textes et m’expliquait le sens des paroles. En 4eme j’ai commencé à gratter mes premières rimes en français. Le fait de les rapper est venu assez naturellement. A cette époque sortaient les grands classiques d’IAM, X-Men, Lunatic etc. Du coup on rappait par dessus, on chopait des beat-tapes et on s’essayait sur un vieux poste-cassette dans le garage des parents. C’était en 1998-2000. En arrivant sur Rennes c’est devenu plus sérieux : dans les thèmes, le matériel, les scènes, les flows … Tout a très vite évolué.

Comment travailles-tu pour écrire un morceau ?

C’est d’abord l’instru : il faut qu’elle corresponde à un moment où mon cerveau est en mode créatif. C’est con mais c’est aussi une question de temporalité. L’instru peut buter mais si je suis dans d’autres activités, je peux laisser le truc un peu s’endormir. Ensuite je laisse parler la plume. Si pendant des années je cherchais le travail strictement textuel, aujourd’hui je laisse beaucoup plus de place à l’instinct. C’est comme ça que je ressens mieux le truc. Aucune recette en vrai, juste un bon moment et un bon feeling. Il faut que la rencontre se fasse. Hors de question de passer des heures et des heures sur un couplet ! Tu y perds tout le naturel, toute la force (et souvent toutes les meilleures idées de départ).

Plutôt live ou studio ?

Live principalement. J’ai toujours adoré être sur scène. Je suis un nerveux alors je saute partout et je me lasse planer. On peut y recevoir la meilleure opinion sur sa musique. Quand tu sors de scène en sueur, la voix cassée et que le public en réclame une autre à tue-tête, tu ressens à la fois de la reconnaissance et de la fierté. Le studio reste primordial par contre. C’est là où tu peux encore inverser une ligne, un effet etc. Le studio c’est la création, le live c’est la démonstration de cette création.

Quelle importance accordes-tu au visuel dans ton travail car depuis un certain temps les clips et l’image représente une grosse partie du travail pour avoir de la visibilité ?

Assez peu à vrai dire, même si c’est sans doute très dommageable à ma visibilité. Déjà parce que je n’ai pas de réelles compétences en marketing ni en techniques audiovisuelles. Après entre le travail, ma famille, les potes, etc, je préfère consacrer le maximum de temps à la création plutôt qu’à savoir quelle sape ou quel effet visuel etc va provoquer le buzz. Mais c’est une partie très importante si on cherche à vouloir diffuser au maximum sa musique. Heureusement aujourd’hui certains de mes potes sont très chauds dans ce domaine et me prêtent leur talent. Après niveau image, en soi, je m’en bas les couilles : je suis ce que je suis. Tu prends ou tu laisses car je n’ai rien à prouver sauf à moi-même. Je suis ni un thug ni un fils de donc partant de là, je le vis très bien.

Qu’a changé l’émergence de réseaux sociaux pour toi, car Rennes est davantage considérée comme une ville rock que rap ?

Aujourd’hui Rennes est pour moi autant rap que rock. L’image rock de la ville vient surtout des années 70’s à 90’s et des médias qui ont ensuite diffusé cette image en oubliant consciemment le côté rap de la ville. Aujourd’hui les réseaux permettent de faire éclore des talents dans tous les coins de la ville et dans tous les styles. Les réseaux permettent de se connecter avec des types et d’organiser des choses : collaborations, concerts, etc. En cela les réseaux sont une véritable chance, ils sont même devenus en quelques années les spots incontournables de promotion.

Quel est le titre ou la collaboration dont tu es le plus fier ?

Il y en a plusieurs. Il y la titre «  Check ma vibe » avec Sear, Fisto etc. qui m’a fait rencontrer des personnes intéressantes. Je suis assez fier des titres «  Feelin’Good », « On cause » et «  Ciel bleu » de La Fab’ ( ces deux derniers seront sur la tape à venir ) parce qu’ils expriment à la fois des choses simples et profondes. Côté solo mon dernier kiff est « Départ imminent » à venir sur mon prochain EP parce qu’il exprime ma soif de changement à tous niveaux. Après ma collaboration avec Al reste pour moi la grande fierté de mes créations : nos deux styles se complètent et c’est de l’amitié avant tout.

Vis-tu de ta musique étant donnée la conjoncture actuelle ?

Aucunement. Quelques cachets sur les scènes mais rien de plus. Je fais mon fric autrement.

Quels sont tes futurs projets ?

Avec Al on sort une tape intitulée « ALIEN » pour la fin 2017 avec les participations de Foch, Prestige 90, Ideal Jim et d’autres. Le truc va être bouillant. De mon côté je travaille sur un EP produit par Foch et Noxious. Je suis rendu à la moitié de l’écriture. Si tout va bien, ce truc devrait sortir en 2018. Le tout sera accompagné de clips et, si Dieu le veut, de quelques scènes pour défendre ce bail.

Quelles sont tes attaches avec la ville de Rennes et comment perçois-tu l’évolution de la scène locale actuelle depuis tes débuts ?
 
Rennes c’est ma ville de cœur, d’adoption. Je m’y sens chez moi. En ce qui concerne la scène locale, elle s’enrichit chaque année de formations ou de mcs très intéressants. Certains comme Simba, Doc Brown, Balusk, Artisanal ont permis de faire résonner le nom de la ville un peu partout en France. Aujourd’hui la ville n’a jamais été autant créative. Quand j’ai débarqué, quelques noms jouaient dans toutes les premières parties et aujourd’hui tu peux compter sur des talents multiples comme les gars du B2S Clan, Abd etc. Après c’est un petit monde, le rap rennais, et comme dans tout milieu musical, chacun tire la couverture pour soi. C’est humain. Triste. Mais humain.

3 groupes hip-hop / électro / rock que tu aimes ou qui t’ont influencé ?

L’Electro c’est pour les enfants, la House c’est pour les hommes.
En hip-hop je dirai les trois trucs qui m’ont le plus buggé dernièrement : Cousin Stizz, Isaiah Rashad et Bas
En Rock … Pink Floyd, Hendrix et The Doors.

La question que tu aimerais que l’on te pose et y répondre ?

Je n’en sais rien.

Le mot de la fin ?

Merci à toi.

______________________

Pour continuer de découvrir l’univers artistique de Brother Jorge nous mettons ci-dessous des liens vers ses réseaux

Bandcamp de La Fab’: Ici
Soundcloud de La Fab’ :Ici
Youtube de la Fab’: Ici

Vous pouvez trouver tout notre dossier sur le hip-hop Rennais = > Ici

De plus vous trouverez ci-dessous notre carte interactive regroupant tous les artistes par quartier, ainsi qu’une fiche présentation de chacun d’eux et les liens vers leur article respectif.


 

Laisser un commentaire

* Champs obligatoires