Comme chaque trimestre, l’Antipode donne les clés à un label: comme nous vous l’avions précédemment annoncé, cette fois-ci ce sont les gônes de Jarring Effects qui s’y collent. Pour le coup, les Lyonnais se déplacent avec les ciseleurs de son du label et présentent ce soir les nouveaux horizons lorgnés par le collectif. Présentation de la soirée, où défileront R:zatz, Fumuj, Yokohama Zen Rock et Brain Damage.
Jarring Effects? ah oui, le dub français…Oui, mais voilà, à la différence de pas mal de maisons électro, celle-ci sait se renouveller: la preuve par quatre concerts ce soir.
Auteurs d’un album remarqué en 2005, les musiciens de Fumuj devraient suprendre ceux qui l’ont écouté. Aux fondateurs du projet se sont greffés deux nouveaux musiciens dont un MC omniprésent sur leur nouvelle oeuvre The Robot and the Chinese Shrimp. Du coup, à l’instar de Roots Manuva, le combo aborde de nouvelles expériences entre électro et Hip-Hop: Flow solide en anglais (on pense aux Beastie Boys), lyrics pas très politiquement corrects, grosse production et beats puissants, si le set Live est aussi abouti que le disque, ça promet.
Autre projet pour curieux, japono-français, comme son nom l’indique, les Yokohama Zen Rock devraient balancer une touche de punch pas très Zen: l’association de Yoko Higashi (chant), Takeshi Yoshimina (qui officie aussi dans Azian Z, autre projet jarring) et Spagg aboutit à un son hybride marqué par les expériences artistiques très différentes des trois protagonistes. L’appelation électro-Punk-Japonais devrait paraître un peu étriquée pour évoquer leur univers, dont on peut se faire un aperçu à l’écoute de leur récent album éponyme (la très belle pochette manga ci-contre).
A propos de cinéma, c’est de cela (et de musique) qu’il s’agira avec R:Zatz.Adoubée maître-architecte du son du label en 2002, R:Zatz passait probablement des jours heureux et discrets derrière la console du studio JFX à la croix-rousse, avant qu’elle n’apparaisse sur scène (en 2005), puis sur disque (en 2007, avec Will we cross the Line?), pour imposer une musique nourrie de son rapport à l’image: univers lynchien et noirceur électro, mis en scène avec l’aide d’un bassiste et d’un vidéaste, élaborant sur scène un scénario sous nos yeux.
Enfin, les routarts impénitents du dub, Brain Damage viendront développer sur scène les short cuts commis dans leur galette 2008: petites piécettes musicales ne dépassant pas les trois minutes, les morceaux sont annoncés moins concis sur scène. Tout comme dans le disque précédent, le collectif convoque l’idée du spoken word dans leur nouveau disque, ajoutant au dub protéiforme les mots (en bosniaque, arabe ou anglais: écoutez ceux dédiez à notre garde des sceaux, elle vaut l’écoute). Un squelette de chanson folk ou une architecture ambiente devient l’environnement d’une prose multilingue qui fait mouche…