Du 25 septembre au 12 octobre 2013
Comédie : Molière
Musique : Lully
Mise en scène : Denis Podalydès
Direction musicale : Christophe Coin
Scénographie : Eric Ruf
Lumières : Stéphanie Daniel
Costumes : Christian Lacroix
Chorégraphie : Kaori Ito
Décors : Ateliers des Théâtres de la Ville de Luxembourg, art&Oh – Benoît Probst
Avec Émeline Bayart, Madame Jourdain – Jean-Noël Brouté, Le Maître tailleur et Covielle – Julien Campani, Le Maître de musique et Dorante – Manon Combes, Nicole – Bénédicte Guilbert, Dorimène – Élodie Huber, Lucile – Francis Leplay, Le Maître de philosophie – Hermann Marchand, Un laquais, Le Petit Mufti, danseur – Nicolas Orlando, le Maître d’armes – Laurent Podalydès, Un laquais – Pascal Rénéric, Monsieur Jourdain – Thibault Vinçon, Le Maître de danse et Cléonte – Windy Antognelli, Flavie Hennion, en alternance Artemis Stavridi et Saskia de Ronde (du 8 au 10 oct), danseuses - Romain Champion, Cécile Granger et Marc Labonnette, chanteurs – en alternance Francisco Mañalich et Thilo Hirsch (du 26 au 28 sept), chanteurs et gambistes.
Avec l’Ensemble La Révérence musiciens Maria Tecla Andreotti, flûte – Vincent Robin, hautbois – Jérôme Akoka et Emmanuel Resche, violons – Christophe Coin, violoncelle – François Guerrier (du 25 sept. au 3 oct.) ou Yvan Garcia (du 4 au 12 oct.), clavecin.
C’est un Homme à la vérité dont les lumières sont petites, qui parle à tort et à travers de toutes choses, et n’applaudit qu’à contresens ; mais son argent redresse les jugements de son esprit. – dit le maître de musique de Jourdain.
C’est par cette « prose » que commence la pièce de Molière : Jourdain c’est l’histoire d’un bourgeois que se rêve « homme de qualité », gentilhomme. Pour ce faire, il doit singer (à l’extrême) les modes de vie de l’aristocratie…
La pièce de Molière est donc une critique au vitriol des milieux de la Cour de Louis XIV. Molière joue devant le Roi et se permet donc de dresser un tableau caustique de cette bourgeoisie argentée ne rêvant que d’une chose – faire partie de cette haute aristocratie. Molière renvoie dos à dos ces deux milieux qui ne cessent de se courtiser. La noblesse de Cour, pour faire perdurer son mode de vie, a besoin de l’argent de la bourgeoisie. La bourgeoisie, pour se faire une place dans cette société, doit adopter ses us et coutumes.
Cette pièce reste donc d’une réelle actualité.
Les personnes attachées à la critique sociale relèveront que chez Podalydès la qualité de la « prose » et la causticité des mots s’effacent au profit du spectacle : la voix de Madame Jourdain disparaissant parfois sous les notes de musique ou sous la joyeuse ambiance de l’instant.
Les personnes attachées à la véracité des éléments relèveront qu’il est parfois difficile de distinguer les costumes de Monsieur Jourdain et des maîtres des arts, atténuant ainsi la portée des critiques de ces derniers sur l’apparence vestimentaire de Monsieur Jourdain.
Les personnes critiques relèveront que les costumes sont créés par Christian Lacroix. Ce qui peut apparaître comme un paradoxe dans une pièce qui constitue une violente critique de nos soi-disant élites.
Les personnes réfléchies diront que Pascal Rénéric – Monsieur Jourdain – joue à fond la carte du burlesque mais pas assez dans le registre de l’émotion.
Pour notre part, nous avons choisi le camp des rêveurs et de l’optimisme, nous nous sommes donc laissés embarquer par ce spectacle total. Le Bourgeois Gentilhomme n’est pas seulement une pièce de théâtre, c’est aussi un spectacle de danse, de musique et de chant, renouant ainsi avec l’esprit initial de Molière. Tout y est parfait et d’une grande beauté plastique. Nous avons regretté de ne pas pouvoir prendre des photos pour figer certains tableaux et saisir quelques instants de lumière : mention spéciale pour le décor et l’éclairage, notamment au début permettant ainsi de rentrer progressivement dans la pièce. Les costumes sont totalement extravagants et regorgent d’inventivité.
On rit beaucoup, presque toujours. Pascal Rénéric – Monsieur Jourdain – est débordant d’énergie et de drôlerie. Il joue et se joue du public… Vous comprendrez pourquoi en allant voir la pièce… La leçon d’escrime, pour tous ceux qui en ont fait, va vous rappeler quelques souvenirs. Elle est à mourir de rire.
Les interprètes mettent toute leur jeunesse et leur dynamisme dans la réussite de ce divertissement.
Le Bourgeois Gentilhomme de Podalydès donne donc plus à rire qu’à réfléchir. Mais en ces moments, n’est-ce pas finalement essentiel ? Aujourd’hui, nous avons choisi de goûter au « luxe » de rire… demain, qui sait. Et vous ? Laissez vos commentaires…
Pour en savoir plus sur…
- La pièce : Molière
- La mise en scène : Denis Podalydès
- La musique : Lully & Christophe Coin
- La scénographie : Eric Ruf
- Les lumières : Stéphanie Daniel
- Les costumes : Christian Lacroix
- La chorégraphie : Kaori Ito
- Les décors : Ateliers des Théâtres de la Ville de Luxembourg, art&Oh – Benoît Probst
- La programmation du TNB