Tous les ans, c’est la même ritournelle… Les accros de la culture théâtrale sont dans les starting-blocks dès la mi-juin. La raison de cet empressement athlétique ? la nouvelle saison du TNB et l’ouverture de la billetterie…
Cette année, rebelote ! On a accouru dès la mise en ligne du programme pour déposer parmi les premiers notre formulaire d’abonnement, sésame pour quelques soirées au TNB dès la rentrée.
Premières impressions et sélections hautement subjectives pour cette saison 2013-2014 qui s’annonce résolument sous le signe des tutus, de l’acrobatie et des grands classiques théâtraux.
[A noter : cette programmation a nécessité 4 mains sur clavier pour en faire un « subjectif » mais presque exhaustif décryptage. Que mon acolyte de TNB, Mr. B, soit grandement remercié pour sa contribution ! ]
Marathon théâtral à la sauce shakespearienne : pour sportifs confirmés !
Une pièce de théâtre qui dure 13h, c’est possible et ce sera au TNB le samedi 09 novembre…
Henry VI de Shakespeare mis en scène par Thomas Jolly, artiste associé au TNB, réapparait dans une version plus longue.
Présentés lors de Mettre en scène 2012, les deux premiers épisodes du récit shakespearien seront complétés lors de Mettre en Scène 2013 par un épisode 3. Suivra également un épisode 4 en 2014…
Et pour celles et ceux qui ne supportent pas le marathon, il vous sera possible d’assister au Cycle 1 – épisode 1, Cycle 1 – épisode 2 et Cycle 2 – épisode 3 de façon fragmentée les mardi 5, mercredi 6 et jeudi 7 novembre…
Petit rappel du « synopsis » (en remerciant Wikipedia) : Henri VI est une trilogie consacrée au règne d’Henri VI d’Angleterre et à la guerre des Deux-Roses. Avec Richard III, elle compose ce que la critique a pris l’habitude d’appeler « la première tétralogie de Shakespeare ».
La Première Partie d’Henri VI met en scène (sur fond de guerre de Cent Ans) les débuts du règne d’Henri VI d’Angleterre, d’abord enfant puis jeune homme doux et pieux, mal préparé à faire face à la brutalité des mœurs politiques de son temps. Une partie de la pièce se joue en France, où les Anglais font face à la « sorcière » Jeanne d’Arc qui mène les troupes du dauphin, le futur Charles VII de France contre une armée anglaise affaiblie par les divisions de ses chefs. L’autre partie se joue en Angleterre, où la discorde entre les régents du royaume et les luttes pour le pouvoir offrent une explication politique aux défaites anglaises.
La deuxième partie de la trilogie décrit l’effervescence politique en Angleterre, les conflits entre grands seigneurs, les émeutes populaires de Jack Cade et le mariage malheureux du roi et de Marguerite d’Anjou, fille du roi René, dont la nature passionnée se satisfait mal de cet époux chaste et pieux. Le bon sens, la noblesse et le dévouement sont vaincus par l’orgueil, la ruse et l’avidité.
Le dernier volet d’Henry VI voit les vicissitudes de la guerre civile, avec la déposition d’Henry VI, puis sa restauration, et enfin son assassinat par Richard de Gloucester (futur Richard III) dans la tour de Londres.
Grands classiques du théâtre de France, de Navarre et d’ailleurs…
Fan de grands classiques français en alexandrins ? Le racinien Britannicus mis en scène par Jean-Louis Martinelli devrait combler vos attentes…
Du mercredi 26 mars au vendredi 04 avril 2014.
Autre incontournable, Le bourgeois gentilhomme de Molière sera à nouveau présenté dans une mise en scène en forme de retour aux origines de Denis Podalydès. On avoue que la multiplication des spectacles avec supplément de 5€ à payer sur l’abonnement commence sérieusement à nous gonfler, mais on aura du mal à résister à cette version retrouvant les ballets et la musique en musique de Lully, et costumé par un Christian Lacroix survolté.
Du mercredi 25 septembre au samedi 12 octobre
Du classique russe avec Oncle Vania d’Anton Tchekhov pour une adaptation et mise en scène d’Eric Lacascade. On avait vu Les Estivants de Gorki en 2010 et on avait beaucoup aimé…
Du mardi 18 février au samedi 01 mars 2014.
Du classique norvégien : Après la version de Thierry Roisin lors de la saison 2011-2012, revoici Un ennemi du peuple de Ibsen mis en scène par l’enfant terrible de la Schaubühne de Berlin, Thomas Ostermeier. Gageons que Ein Volksfeind – titre de la pièce en allemand – qui a remporté un franc succès à Avignon en 2012 saura faire oublier les huées de Mort à Venise lors de Mettre en Scène 2012…
Du jeudi 20 au samedi 22 mars 2014 – spectacle en allemand surtitré.
Du tutu version décalée… ou comment revisiter les classiques de la danse
Avec notamment le Cendrillon de Maguy Marin, créé en 1985 qui marqua une révolution pour le Ballet de l’Opéra de Lyon. Un conte de fées des temps modernes avec des danseurs masqués, comme des poupées. Un voyage coloré et décalé en enfance juste avant Noël…
Du mercredi 11 au samedi 14 décembre 2013.
Après Professor en 2009 et Poetry en 2011, la chorégraphe Maud Le Pladec reviendra avec Democracy, une nouvelle création à l’excitante radicalité. Quatre batteries jouant une musique entre minimalisme et énergie rock inspirée de l’impressionnant Dark Full Ride de Julia Wolfe, accompagneront cinq danseurs pour une expérience qui promet une intensité rare.
Du mercredi 13 au samedi 16 novembre
Même chose pour les plumes et les tutus du Swan Lake chorégraphié par Dada Masilo. Un Lac des Cygnes iconoclaste en provenance d’Afrique du Sud, mélange détonnant entre la danse classique et la danse africaine. Où les rôles de cygnes habituellement féminins seront tenus par des éphèbes masculins, issus de la Dance Factory de Johannesburg. Des plumes et des tutus plus qu’engagés !
Du mardi 07 au samedi 11 janvier 2013.
Acrobaties et arts circassiens
En écho à un premier spectacle fondateur « Où çà ? » créé à Rennes en 1995 dans le cadre du premier festival Mettre en Scène, Secret, joué plus de 600 fois à travers le monde, vient s’installer pour Mettre en Scène 2013.
Johann Le Guillerm, enfant terrible et doué des arts circassiens présentera donc un Secret sans cesse renouvelé de numéros inédits.
Du lundi 11 au samedi 23 novembre 2013.
Acrobates s’annonce comme un moment chargé d’émotions. Mis en scène par Stéphane Ricordel, ce spectacle évoque amitié, accident, prise de risques, voltige et acrobaties. Alexandre Fournier et Matias Pilet, les interprètes évoquant sans cesse l’histoire de Fabrice Champion, ancien trapéziste des Arts Sauts, victime d’un accident qui l’avait laissé tétraplégique en 2004…
Du mercredi 16 au vendredi 18 avril 2014.
Un peu d’OVNI ?
On a découvert le travail du belge Fabrice Murgia lors de Mythos 2012 : Un Chagrin des Ogres qui nous avait pétrifié. Alors, quand on a vu son nom dans la programmation du TNB, on a signé les yeux fermés. Et on ira voir Ghost Road, hommage étrange à la Route 66 entre musique électronique, art vidéo and co.
Du mardi 08 au jeudi 10 avril 2014.
La petite perle cachée au cœur de cette programmation pourrait être The Table de la compagnie anglaise Blind Summit Theatre. On y retrouvera le teigneux, hilarant et pourtant émouvant Moses, drôle de petit bonhomme de carton et de tissu, animé par trois acteurs. Entre manipulation de marionnette et animation primitive, l’univers «so british» de la bande devrait ravir les amateurs d’humour noir mais digne.
Du mardi 18 au samedi 22 mars (tarif unique de 10€)
INFOS PRATIQUES
Le programme complet de la saison 2013-2014
Le sésame : coupon d’abonnement
A noter : le spectacle Ionesco Suite, mis en scène par Emmanuel Demarcy-Mota est victime de son succès et est déjà complet depuis au moins mercredi dernier…