[ciné] Cycle Au fil de l’eau @ Arvor : Torrent d’images

On retrouve avec grand plaisir les formidables sélections hebdomadaires du cinéma Arvor qui vous accompagneront encore une fois durant tout cet été. Chaque mardi du 9 juillet au 3 septembre 2024, découvrez ou redécouvrez sur grand écran neuf films qui explorent les inépuisables figures du fleuve ou de la rivière. On vous détaille toutes les étapes de ces épatantes séances de rêverie aquatique en salle.

Chaque été depuis 2020, le cinéma Arvor nous offre de très belles sélections hebdomadaires et thématiques de films, aussi variées qu’inspirées. Pour cette cinquième année, après le vélo, le train, la police et la plage, c’est au tour des multiples figures de la rivière d’être déclinées en 9 variations toutes aussi passionnantes qu’éclectiques. Classiques, curiosités, raretés, documentaire… il y en aura pour toutes les pupilles. Le cycle Au fil de l’eau vous emmènera chaque mardi du 9 juillet au 5 septembre 2024 dans un périple qui explorera les inépuisables et foisonnantes métaphores de l’horizontalité du flot d’un cours d’eau. Chaque séance sera de plus précédée d’un film court issu des collections de la Cinémathèque de Bretagne.

Mardi 9 juillet : La Rivière rouge d’Howard Hawks

Quoi de mieux pour inaugurer ce cycle que de voir ou revoir un des chefs-d’œuvre du prolifique et protéiforme Howard Hawks ? Du polar à la comédie en passant par le film d’aventure ou même la science fiction, le cinéaste américain nous a offert une des filmographies les plus prolifiques et fascinantes. La branche western du monsieur n’est pas des moindres avec l’immense Rio Bravo, le fascinant La Captive aux yeux clairs et, donc, le pas moins somptueux La Rivière Rouge. La périlleuse transhumance de 10 000 vaches est le spectaculaire théâtre de l’affrontement entre un jeune cow-boy (Montgomery Clift) et son brutal père adoptif (John Wayne). Avec son sens imparable de l’action et sa finesse à inscrire sa galerie de personnages farouchement individualistes dans de formidables portraits de groupe, Hawks livre, encore une fois, une œuvre à la cinégénie folle et d’une finesse et d’une richesse tout aussi saisissante. Immanquable donc.

mardi 9 juillet 2024 – 20h15
La Rivière Rouge d’Howard Hawks
Etats-Unis – 1949 – 2h13 – VOSTF
Certaines séances possèdent une boucle malentendant

Mardi 16 juillet : L’étreinte du serpent de Ciro Guerra

La seconde étape vous emmènera le long du fleuve Amazone pour une curiosité réalisée par le colombien Ciro Guerra. Sorti en 2015, L’étreinte du serpent est une œuvre aussi singulière que fascinante. Basé sur les expériences bien réelles de l’ethnologue et explorateur allemand Theodor Koch-Grünberg, du naturaliste Carl Friedrich Philipp von Martius (1794-1868) et de l’ethnobotaniste américain Richard Evans Schultes, cet étonnant film d’aventure est une véritable expérience. Il entremêle deux rencontres, à 40 ans d’intervalles, entre un shaman dernier rescapé de sa tribu et deux occidentaux en quête d’une plante sacrée. Ce récit ambitieux et envoutant est autant une expérience visuelle sublimée par la superbe photo en noir et blanc de David Gallego, que sonore avec une captation saisissante des bruits de la forêt et même langagière car on y parle cubeo, huitoto, wanano, ticuna, espagnol, portugais, allemand, catalan et latin. Premier film colombien ayant pour héros un indien, L’étreinte du serpent vous place au plus près des habitants originels de cette forêt pour un voyage hallucinatoire que vous n’oublierez pas de sitôt.

mardi 16 juillet 2024 – 20h15
L’étreinte du serpent de Ciro Guerra
Colombie, Argentine, Venezuela – 2015 – 2h05 – VOSTF
Certaines séances possèdent une boucle malentendant

Mardi 23 juillet : La Trilogie d’Apu : L’Invaincu de Satyajit Ray

La redécouverte dans de somptueuses versions restaurées des trois films de la Trilogie d’Apu de Satyajit Ray fut l’un des grands moments cinéphilique de l’an dernier. Nous sommes donc totalement ravis qu’une nouvelle opportunité soit offerte au public de découvrir ou revisiter les merveilles. L’Invaincu est le second volet de ce triptyque retraçant la vie d’Apu de l’enfance à l’âge adulte dans l’Inde des années 50. Ce volet explore le poignant conflit entre les velléités d’indépendance et d’émancipation de son héros et l’amour protecteur mais étouffant de sa mère. On vous conseille bien sûr chaudement la vision intégrale de l’ensemble mais la vison indépendante reste tout aussi intense. Se réappropriant avec une grande finesse le néo-réalisme italien, Satyajit Ray nous offre un film d’une humanité et d’une puissance rare notamment dans son utilisation subtile des figures métaphoriques (le train, le fleuve…). Un grand film à voir et à revoir impérativement.

mardi 23 juillet 2024 – 20h15
La trilogie d’Apu : l’invaincu de Satyajit Ray
Inde – 1956 – 1h50 – VOSTF
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Mardi 30 juillet : Partie de campagne de jean Renoir

Cette sélection n’oublie bien sûr pas le patrimoine français en vous proposant la version restaurée de Partie de Campagne de Jean Renoir. Durant l’été 1936 (vive les congés payés et le Front Populaire), le réalisateur français tourne une adaptation de la nouvelle éponyme de Guy de Maupassant qui ne sortira que dix années plus tard. Le film raconte l’échappée campagnarde d’une famille de commerçants dont deux canotiers vont entreprendre de séduire la fille (venue avec son futur époux) et la mère. Dans une nature évoquant les peintures de son père Auguste Renoir, le cinéaste organise avec la sensualité et la cruauté qu’on lui connait une satire sociale dont l’acuité et la force n’ont pas pris une ride.

mardi 30 juillet 2024 – 20h15
Partie de Campagne de Jean Renoir
France – 1946 – 0h40
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Mardi 06 août : À l’abordage de Guillaume Brac

La petite perle qu’il ne faut pas négliger dans cette sélection de haut vol, c’est À l’abordage de Guillaume Brac. Dans cette comédie de 2020, on suit le périple de Félix entrainant son ami Chérif dans un voyage vers la Drôme pour y retrouver Alma qu’il a rencontrée lors d’une soirée sur les bords de la Seine. Les deux potes vont entrainer dans leurs romanesques aventures Edouard fort déçu de ne pas covoiturer avec les deux jeunes filles que lui annonçait la réservation en ligne. Avec cette trame simplissime, le réalisateur d’Un monde sans femmes et de Tonnerre réussit une des plus attachantes comédies françaises de ces dernières années. Avec son rythme qui sait exactement quand prendre son temps et quand accélérer et son écriture d’une infinie tendresse, À l’abordage est une drolatique merveille dont vous auriez bien tort de vous priver dans le champ de ruines actuel qu’est la comédie française.

mardi 6 août 2024 – 20h15
A l’abordage de Guillaume Brac
France – 2020 – 1h35
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Mardi 13 août : Dead Man de Jim Jarmush

Dans Dead Man de Jim Jarmush, le fleuve qui emporte Johnny Deep pourrait bien être l’Achéron ou le Styx coulant directement au cœur des enfers. Dans ce western onirique et décalé, on suit William Blake (Johnny Deep) débarquant en plein far west dans l’abominable ville de Machine pour y exercer le métier de comptable de l’irascible M. Dickinson (Robert Mitchum). Accusé à tort d’un double meurtre il est obligé de prendre la fuite à travers un Ouest sauvage peuplé de personnages tous plus étranges les uns que les autres. L’inoubliable musique de Neil Young ou la prestation hallucinante d’Iggy Pop font partie des savoureuses pépites qui se nichent dans un des films les plus singuliers et les plus fascinants de Jarmush. Prêt.e.s pour repartir en balade avec l’homme mort ?

mardi 13 août 2024 – 20h15
Dead man de Jim Jarmush
Etats-Unis – 1995 – 2h01 – VOSTF
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Mardi 20 août : La Rivière de Dominique Marchais

Cette sélection sera aussi l’occasion de voir ou revoir un des plus beaux films de 2023 : La Rivière, documentaire de Dominique Marchais. Le réalisateur nous emmène entre Pyrénées et Atlantique au fil de ces rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre. Avec une force visuelle et une délicatesse rare dans ses portraits, le documentariste fait le choix de la beauté pour évoquer un désastre et nous permettre de prendre la mesure des enjeux essentiels de la question de la gestion de l’eau.

mardi 20 août 2024 – 20h15
La Rivière de Dominique Marchais
France – 2023 – 1h44
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Mardi 27 août : The Host de Bong Joon Ho

De la surface placide du fleuve peuvent aussi surgir des monstres. C’est ce qu’a imaginé le réalisateur coréen Bong Joon Ho pour The Host, son troisième film sorti en 2006. Treize ans avant Parasite et juste après son stupéfiant polar Memories of Murder, il s’attaque avec sa verve et sa malice habituelles au film de monstre. Le résultat est un improbable mélange entre fable écologique, satire politique, comédie burlesque et fantastique horrifique. Passant de ces genres avec une fluidité et une rapidité complétement hallucinante, le film narre avec un rythme ébouriffant et une cruauté absolue le combat désespéré entre une famille d’inénarrables bras cassés et un monstrueux têtard né de l’inconséquence de l’occupant américain. Ce film littéralement monstrueux reste presque 20 ans après sa sortie un monument de cinéma aussi réjouissant que singulier jusqu’au malaise.

mardi 27 août 2024 – 20h15
The Host de Bong Joon Ho
Corée – 2006 – 2h00 – VOSTF
avec avertissement
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Mardi 3 septembre : Chinatown de Roman Polanski

Ce cycle Au fil de l’eau démarrait par un chef-d’œuvre, il ne pouvait se conclure autrement que par un autre. En 1974, le réalisateur polonais Roman Polanski sort son dernier film américain avec Chinatown. Dans un Los Angeles des années 30 en pleine sécheresse, le détective privé Jake Gittes (Jack Nicholson) est embauché par une femme pour suivre son mari, ingénieur haut placé au département des eaux de la ville et soupçonné d’adultère. Sur cette trame de polar ultra classique, le réalisateur va bâtir un drame antique d’une force et d’une noirceur folles. Mélange de réalisme maniaque, de distance critique, d’efficacité narrative et de poésie macabre, le film dépeint avec désespoir la poisseuse corruption morale qui s’infiltre dans tous les tuyaux de la société filant avec une grande richesse la métaphore de l’eau. Cette tragédie du mal vous mènera jusqu’à un final qui a marqué et marquera encore au fer rouge spectatrices et spectateurs.

mardi 3 septembre 2024 – 20h15
Chinatown de Roman Polanski
Etats-Unis – 1974 – 2h11 – VOSTF
interdit au moins de 12 ans
Certaines séances possèdent une boucle malentendant

Plus d’1fos et réservation :
le site de l’Arvor
La page de l’événement

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