Chansons douces, mélancoliques et entraînantes aux sonorités pop, voilà comment l’on pourrait qualifier le premier album « Popetry », mot valise qui mélange les mots « pop » et « poetry », du groupe rennais Bertram Wooster. Le patronyme du groupe est le nom d’un aristocrate anglais, tiré des livres de P.G Wodehouse, qui se met toujours dans des situations impossibles. Un avant goût burlesque. Rencontre avec Olivier le Blouch, le cerveau du projet Bertram Wooster, pour ce premier album sorti en octobre dernier, et qu’on pourra surtout très vite découvrir en live, puisqu’il fait partie des 4 groupes sélectionnés pour la prochaine Start in Block de l’Antipode !
Un Noël à Londres, voilà ce qu’évoquerait l’album « Popetry » lors de la première écoute : un Londres enluminé, vivant, avec des jouets dans les vitrines, les regards émerveillés d’enfants, une boîte à musique et des cannes à sucre. Un ensemble qui rappelle beaucoup de souvenirs d’enfance, à la fois joyeux et mélancoliques. C’est en Angleterre, justement, qu’Olivier le Blouch, le « papa » de cet album, a trouvé l’inspiration. Chanter des poèmes de grands auteurs anglais tels que Lord Byron, poète romantique par excellence du dix-neuvième, ou Lewis Carroll, romancier et poète anglais connu pour son Alice au pays des merveilles, voilà la base de ce « groupe ». Explications.
Bertram Wooster est orchestré, depuis 2005, par une seule personne, Olivier le Blouch. Ce groupe est aussi le fruit de nombreuses collaborations. Un premier album qu’Olivier le Blouch définit comme « une accumulation de coïncidences et de rencontres qui n’aurait pas donné cet album s'(il n’avait) pas rencontré ces personnes ». Accumulations qui se retrouvent aussi dans les morceaux : une dizaine de pistes instrumentales sont souvent dans le même morceau. Le résultat n’est pas brouillon, au contraire.
Les chansons glissent toujours des clins d’œil que ce soit par rapport aux chansons ou aux auteurs qui les ont écrites. Par exemple, James Whale parle de Lord Byron, dans le film La fiancée de Frankenstein, au début de la chanson Stanzas to Augusta, poème écrit par le Lord en question. Pour la petite anecdote, sur la version audiovisuelle de cet extrait, le spectateur peut voir Mary Shelley, auteur du livre Frankenstein, de son frère et de Lord Byron qui discutent. La chanson The Duck and the Kangaroo met, elle, à l’honneur un canard. Déjà une star !
En 2008, grâce au label indépendant Monster K7, Bertram Wooster a fait sa première scène à Angers, explique Olivier. Les Rennais les ont découverts en 2009 lors de la soirée Inrock Indie Club en première partie à l’Ubu. A l’époque, ce « groupe » formait un trio, Jaouen le Goïc, Eric Brousseau et Olivier le Blouch. La configuration est changeante d’où la dénomination de « groupe » peu appropriée. En 2009, ils étaient trois. En 2012, lors de leurs prochains concerts, ils seront cinq.
Même s’ils sont cette fois-ci plus nombreux, le groupe ne pourra pas rejouer les chansons enregistrées en studio exactement comme sur l’album. Les Rennais pourront découvrir beaucoup de chansons inédites en concert, plus orientées rock. Ce style de musique est la première inspiration d’Olivier. Il adore les groupes anglais des années 60, comme The Beach Boys ou encore The Beatles. La musique instrumentale et la musique jazz comme nous la retrouvons dans les chansons de Yann Tiersen et Pascal Comelade, pianiste et compositeur, sont ses influences majeures pour ce premier album « Popetry » où l’on retrouve beaucoup de parties instrumentales.
Olivier, et comme toutes les personnes qui jouent sur l’album, a à côté une activité professionnelle. « C’est un projet lent », explique-t-il, car les répétitions sont difficiles à faire. Les chansons, qu’il a enregistrées et qui arrivent désormais sur CD, ont eu « plusieurs vies » sur scène. Un projet lent mais un projet qui lui plaît car Olivier a déjà une idée pour un second album. Le principe sera le même : retravailler des textes déjà existants de grands auteurs, entre autre, Edgar Poe, romancier anglais, et Robert Frost, poète américain.
En plus du concert programmé à l’Antipode pour la Start in block le 20 janvier prochain, les Rennais pourront également écouter quelques morceaux inédits de poèmes de Lewis Carroll, le 21 février prochain. Olivier sera présent lors du jeu de rôle à l’occasion de l’exposition Images d’Alice, au pays des merveilles qui se trouve aux Champs Libres jusqu’au 15 mars (voir article). Un album qui tombe à pic ! Ah non, pas la reine de cœur … !
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Bertram Wooster sera en concert dans le cadre de la Start in Block à l’Antipode (2, rue André Trasbot, Rennes) le vendredi 20 janvier – 20h30.
Tarif : 3 euros, gratuit pour les membres.
Bandcamp de Bertram Wooster : http://bertramwooster.bandcamp.com/
La pochette de l’album est signée plaisirs de myope.