Bars’n Rennes – Interview de Splash Wave

Bars’n Rennes met en avant la scène locale les 16, 17 et 18 juin prochains. Le samedi, l’édition se clôturera avec une nuit à l’Ubu avec deux dj sets (d’ El Gyeah ! et de l’excellent Théo Gravil) et deux lives. En plus de la prestation de Rafale, vous pourrez en effet vous mettre le son de Splash Wave dans les oreilles.

On pensait avoir à faire à des garçons de plage… On s’est un peu fourvoyé. Si Splash Wave surfe sur la vague, c’est plutôt sur celle du Krautrock. Mais pas que. Le duo breton est certes grand amateur de synthétiseurs et autres machines vintage ainsi que de cassettes et de floppy disques, mais il l’est tout autant des couleurs flashy et de jeux vidéos des eighties. Tout ça crée un mélange énergique entre son lo-fi et électro-krautrock. On peut entendre ce que ça donne en digital, bien sûr, mais aussi sur cassette. On a donc eu envie d’en savoir davantage sur le duo breton. Rencontre avec Cyril et Xavier.

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Splash WaveAlter1fo : Bonjour à tous les deux… Si vous deviez présenter Splash Wave en quelques mots ou quelques lignes, que diriez-vous ?

Bonjour ! On est un duo de musique synthétique sans laptop sur scène… Sinon, sur internet on est qualifiés de ‘Segawave’, de ‘mix entre la B.O. de Miami Vice et le générique de Alf’ et autres trucs plutôt cool du même style.

(Rires)… Justement, quand on vous écoute, on a l’impression d’entendre de vieux synthés analogiques et du matériel vintage. C’est le cas ? Pourquoi cette envie ?

Xavier : A un moment, on a essayé de mettre en forme une version live (basse-batterie) d’un projet de Cyril (Salut Brioche), c’était cool mais il faisait tellement froid qu’on a juste enregistré deux morceaux (dont un est la face B de la K7 sortie sur Spiral Jetta.)

Le soir on bossait sur des ébauches de ce qui allait devenir Splash Wave, j’avais dit à Cyril que je possédais quelques synthés 80 et il m’avait dit d’en ramener, plus une boîte à rythme, « au cas où » .

Cyril : Finalement, au milieu de ces synthés, des vidéos de la Bones Brigade et de la Junk-Food, on a lâché le grenier et le groupe rock.

Xavier : Les synthés c’est vraiment ce qui nous passionne à fond, avec les boîtes à rythmes. On en a pas mal et oui, c’est plus les analogiques japonais des 80’s qui nous intéressent (JUNO 60, SH101, MC202). Au départ, c’est pour le son, la possibilité de le moduler/modifier en direct grâce à tous les potards, les compos assez simples qu’on peut faire avec grâce à leur absence de midi et leur arpégiateurs simplissimes.

Cyril : Mais depuis on a élargi notre palette avec d’autres synthés mythiques des années 80, dont quelques numériques (DX7, ESQ1).

Neu !On pense à la Kosmische Musik quand on vous écoute, à Neu ! et toute la vague krautrock, mais parfois mêlées avec des sons de vieux jeux vidéos. Est-ce que le krautrock est une influence que vous revendiquez ? Quelles sont vos autres influences ?

Xavier : Neu! est clairement une de nos premières influences. Sur notre Demo Tape, on a deux morceaux convoquant nos deux principales influences : la motorik allemande, répétitive et ascétique, et les séries télés 80’s qui se déroulent sur la côte ouest !

Cyril : Au delà de la référence au krautrock, qui est devenue un peu passe-partout et convenue pour les groupes des années 00, la scène nous a fait aborder la composition de manière très différente. Notre matériel a légèrement évolué et nos morceaux aussi, en tout cas ceux que nous jouons en concert. Notre déviance nous a un peu poussé à chercher plus l’immédiateté de la synth-pop que l’hypnotisme kraut.

Xavier : Mais on ne s’interdit pas des incursions vers la musique planante (Pacific Night Time par exemple sur la compilation Golden Hits). C’est juste qu’on ne va pas les jouer sur scène.

Cyril : Concernant l’esthétique jeu vidéo, elle est évidemment omniprésente, déjà dans le nom du groupe, et ceux de pas mal de nos chansons. Par les SFX que l’on y sample aussi…

Xavier : On ne recherche pas du tout à avoir un son ‘8 bits’ mais plutôt à évoquer les bandes sons de jeux dans notre manière de composer, de séquencer.

Splash Wave demo tape Spiral JettaSi vous deviez citer trois disques sans lesquels vous ne pourriez vivre ?

Cyril : Trans Am – TA, DMX Krew – We Are DMX, Devo – New Traditionalists

Xavier : Devo – Freedom of Choice, My Bloody Valentine – Loveless, The Beach Boys – Pet Sounds

Vous avez choisi la forme K7 pour diffuser vos premiers enregistrements. Pourquoi ce support ? Et pourriez vous nous parler de Spiral Jetta recordings ?

Xavier : Ce n’est pas spécialement pour nos premiers enregistrements, dès que l’on sort quelque chose sur Spiral Jetta Recordings c’est toujours en K7 et en libre-téléchargement sur le site web du label.

Splash Wave a placé un titre sur la première compilation collective du label (V/A Golden Hits) et en placera un autre sur la prochaine. Il se peut qu’on y sorte une autre K7 aussi, un EP ou un single.

Concernant Spiral Jetta, c’est un K7 label à l’esthétique DIY, un peu « à l’ancienne » . Les tirages des K7 sont limités (50 exemplaires au plus). On a juste modernisé le truc avec les téléchargements gratuits.

Splash Wave on BekoVous avez également sorti un 45 tours digital sur l’excellente structure brestoise Beko. Comment s’est fait la rencontre et comment ont-ils décidé de sortir ce 45 tours ?

Cyril : Reno est un ami, et mon disquaire préféré. Quand il a lancé le label, il nous a demandé de sortir un single digital, ce qu’on a évidemment accepté.

D’ailleurs, fin 90-début 00, Reno s’occupait avec des amis d’un autre label, Diesel Combustible. C’est également un membre de Diesel, programmateur du festival Sonore qui nous a proposé notre premier concert en mars 2009, à Brest.

Sur la scène rennaise, comment vous situez vous ? Êtes-vous en contact avec d’autres artistes rennais ? Desquels vous sentez vous proches ?

Xavier : Splash Wave existe depuis bientôt deux ans, pourtant nous avons relativement peu joué à Rennes. On a pas l’impression de faire partie d’une ‘scène’. Même si on a pas mal d’amis musiciens, ils jouent plutôt dans des trucs rock.

Merci à tous les deux !

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Splash Wave à Bars’n Rennes à l’Ubu le samedi 18 juin à 23h avec Théo Gravil, Rafale et El Gyeah ! – 10 euros.

Myspace de Splash Wave : http://www.myspace.com/splashwave

Pour en savoir plus : http://www.barsinrennes.com/

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