Les Ogres de Barback étaient de retour en territoire breton, le 19 mars au Liberté de Rennes, pour présenter leur nouvel album « Comment je suis devenu voyageur ». Alice, une ogresse de Barback, nous présente leur nouveau-né…
Vous revenez en 2011 avec un nouvel album. Est-ce que vous pouvez nous parler de ce 12e opus ?
Oui, c’est un album qu’on a fait toute l’année dernière. On a fait ça en plusieurs étapes car nous nous sommes montés un petit studio dans la cave de chez Mathilde (la deuxième ogresse, ndlr). Nous avons pris notre temps, nous avons écrit les chansons au fur et à mesure sur la tournée dernière. Quatre ou cinq morceaux ont déjà beaucoup été joués sur scène. C’est un album qui est très chansons. Enfin a priori c’est ce qu’il en ressort pour l’instant… Il est très chanson, un peu comme on faisait nos premiers albums comme Rue du temps ou Irfan le héro. Par contre, il y a beaucoup plus d’instruments maintenant. Nous avons testé quelques nouvelles sonorités et il y a quelques langues étrangères et quelques invités…
Alors, justement, pouvez-vous nous les présenter ?
Nous avons essayé de concentrer sur une seule chanson. Donc on voulait qu’il y ait beaucoup de langues qui se mélangent alors on a invité un chanteur Rom qui était déjà sur Pitt Ocha, qui s’appelle Gavrish (Gavrish Borki, ndlr). Sur le même morceau, il y a des chanteuses occitanes, des amies que nous avons rencontré au fil des routes. Egalement Jean Gomis, maintenant chanteur du Peuple de l’herbe, et Guillaume Lopez, qui chante en espagnol. C’est donc un mélange de style de voix et des langues. Fred (chanteur des Ogres de Barback, ndlr) chante en français, Mathilde et moi chantons en arménien. Après, il y a une chanson avec Akli D. évidemment. C’est un ami algérien que nous avons rencontré sur divers concerts. C’est lui qui a fait la musique et nous les arrangements et le texte. Les autres invités, c’est un peu par ci, par là… Il y a une hautboïste, un batteur, notre petit frère qui est aussi venu faire de la batterie. Je crois qu’on est au bout de nos invités… (rires)
Vous variez les invités, vous variez les styles puisqu’on peut passer du dramatique à l’humoristique et au poétique. Comment fait-on un album aussi riche ?
On ne réfléchit pas trop à tout ça au début. C’est-à-dire qu’on fait nos chansons sans imaginer vraiment le style ou la tournure que prendra l’album. A la fin, on écoute le tout pour voir si ce n’est pas ni trop triste, ni trop speed… Ni trop ceci, ni trop cela… Et puis on essaye de trouver un ordre qui mélange bien tous les genres. On aime bien passer d’un style à un autre sans réfléchir plus que ça. Sur certains morceaux, il n’y aura que quatre instruments : guitare, contrebasse… Tranquillement, quoi ! Et puis d’autres morceaux sur lesquels on va rajouter quelques programmations à l’ordinateur, de la batterie, de la « cuivraille » bien à fond…
Nouvel album, nouvelle tournée… Le décor va complètement changer ?
Ce sont encore les mêmes machines et les mêmes sacrés bricoleurs qui nous ont fabriqué notre décor. C’est un décor assez imposant. Encore plus imposant que celui d’avant mais tout aussi modulable. C’est-à-dire qu’avant, on avait une grue qui se démontait. Là, on a deux espèces de gros modules. Ce sont des carrés, des sortes de cages… (rires) mais sans barreaux qui roulent, qui se transforment en écran et un bras monte à 4,5 mètres donc on peut aussi faire des choses. On utilise vraiment ce décor sous toutes ses formes. Pendant le concert, l’espace évolue beaucoup. C’est pour ça qu’il y a beaucoup de techniciens sur la tournée avec nous. C’est pour faire vivre ce décor !
Tous vos instruments seront sur scène, comme pour Fin de chantier ?
Oui, ils y sont tous. On a essayé de faire une mise en scène qui ne prend pas toute la place. Des fois, il y a tellement d’instruments qu’on marche dessus donc on a tenté de s’organiser comme ça.
Ce n’est pas la première fois que vous venez à Rennes. Des souvenirs particuliers de la ville, de la scène et du public rennais ?
Oui, le public rennais est un de nos premiers publics. On vient à Rennes depuis quasiment le début du groupe. On venait beaucoup jouer dans des bars. Mais aussi dans beaucoup de salles, comme à la Cité par exemple. Les souvenirs c’est aussi une semaine de chapiteau, également organisée avec Patchrock. Un grand souvenir donc ! En arrivant avant le concert, on se baladait dans les rues avec Mathilde. Et puis on se disait « Tiens c’est marrant, on a joué dans cette rue ». On déambulait, on marchait, on faisait la manche à moitié (rires)…
Plus de 15 ans après le début du groupe, les sentiments sont les mêmes en tournée ?
Oui, oui. On a tellement changé de projets, de spectacles, de formules (sous chapiteau, avec les Hurlements de Léo, tous les quatre ensemble…), plein de choses différentes… Du coup, c’est toujours quelque chose d’un peu nouveau. Là, on part sur une nouvelle tournée, donc c’est tout nouveau. On n’en est qu’au début, c’est notre troisième date de ce spectacle. On repart à zéro à chaque fois !
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